Vieilleries – Pas craquer – Noël en famille 5

On notera ma capacité de projection (j’ai des enfants et des poissons rouges). Ça, c’est la Force Créâtrice Pure, tu peux pas lutter.

Vous aviez feinté pour éviter le supplice du 24 : repas lourd, gueule de bois garantie, disputes entre les gamins. Cette année, Noël, c’est tranquille, juste vous, votre conjoint, et vos petits monstres.

C’était une idée formidable.

C’était surtout avant que votre sœur, qui, elle, trouve que c’est très important de passer Noël en famille (et a la flemme de cuisiner) ne décide de venir passer la soirée chez vous. Avec ses trois pré-ados. Et son chien.

Ne craquez pas.


Du coup, bonne poire, vous vous retrouvez ? errer dans les magasins pour trouver des cadeaux de dernière minute ? vos trois insupportables neveux et ? votre sœur chérie. Tout est hors de prix, tout est en rupture de stock. A
utour de vous, des centaines d’autres malheureux se creusent la tête pour trouver une idée de présent. Toutes les dix minutes, un portable sonne, et ? la tête du destinataire, vous devinez qu’un « n’oublie pas de trouver un cadeau pour tata Cathie » vient de lui tomber dessus tel un éléphant sur une coccinelle.

Ne craquez pas.


Vous rentrez chez vous, chargée comme un âne. Conjoint n’a pas rangé l’appartement. Il était bien trop occupé ? décorer le sapin avec vos poupinous. Malheureusement, Conjoint est daltonien (version officielle pour justifier son goût très personnel en matière de déco), et le sapin est donc une fresque chronologique de toutes les décorations faites par vos poupinous depuis la maternelle. C’est un concours de caca d’oie, de marron, de paillettes et de raphia jaune. Ils n’ont pas trouvé les guirlandes, qui ont été remplacées fort gracieusement par du papier-toilette (tout le salon sent la violette synthétique).
Si vous suggérez de prendre plutôt la boîte marqué « décorations Noël » qui est restée dans le placard, avec de très jolies boules décorées main et de subtiles créations en fil de soie qui se déposent avec grâce sur les branches, les poupinous se mettent ? hurler que vous voulez tout casser. Leur père, ce vil félon, ouvre des grands yeux et vous demande « mais tu ne trouves pas ça joli, leurs propres œuvres ? ».
C’est le moment que votre sœur et sa smala choisissent pour débarquer et vous dire avant le moindre bonjour : « il est immonde, ce sapin ».

Ne craquez pas.


Vous n’avez « plus qu’? » préparer le dîner pour neuf personne. Dont deux enfants qui n’aiment pas les fruits de mer, votre sœur qui hait la cannelle, et vos neveux qui n’aiment rien, de toute façon (? part regarder vos seins, selon toute apparence).

Vous aviez prévu un poulet aux agrumes et des fondants au chocolat, qui, ? force d’écouter les exigences des uns et des autres, vont se transformer en dinde aux marrons et en bûche glacée (le menu de votre enfance, qui vous donne des boutons rien qu’? le regarder). Pendant que vous faites la popote, votre sœur distribue des apéritifs ? qui mieux-mieux. Quand arrive enfin le moment de mettre la table, Conjoint est rond comme une queue de pelle et plus personne n’a faim ? force de se gaver de biscuits au fromage.

Ne craquez pas.


Vous tentez de vous faire belle et en entrant dans la chambre, vous vous souvenez qu’il faut emballer les cadeaux supplémentaires. Il n’y a plus un seul centimètre carré de papier de couleur dans cette maison : tant pis, votre sœur recevra son foulard imprimé emballé dans une page de journal gratuit.
Vous lui direz que c’est délicieusement tendance (avant de réaliser qu’elle ne vous a pas fait de cadeau, la garce).

Ne craquez pas.


Vous arrivez tant bien que mal au café. Vos enfants sont hystériques : c’est l’heure des cadeaux. Votre sœur, soudain très préoccupée des convenances, déclare que les cadeaux, c’est le 25 au matin.

Vos enfants tombent presque en syncope. Vous répliquez que chez vous, les cadeaux, c’est le 24 au soir. Votre sœur se réclame de la tradition, vous lui répliquez que comme tout le reste, la tradition, c’est quand ça l’arrange, et que pour quelqu’un qui n’a eu aucun scrupule ? vous piquer votre petit ami en Terminale, elle la ramène vachement avec les bonnes manières. Pendant que vous vous engueulez avec votre sœur et que son chien vomit sur le canapé (vos neveux ont trouvé très intelligent de lui faire boire du porto), les enfants ouvrent leurs cadeaux.

Vos neveux ont déj? les jeux que vous avez achetés, désespérée, deux minutes avant la fermeture du magasin. Pour se distraire, ils décident donc d’expliquer ? vos enfants que le Père Noël n’existe pas. Vos Poupinous viennent pleurer dans vos bras. Vous mettez vos enfants au lit, et votre sœur ? la porte. Le temps de claquer la porte, et Conjoint dort sur le canapé. Vous allez vous coucher sans ranger.

Ne craquez pas.


Le lendemain, ? 11h, vous êtes réveillée par le téléphone. Ce sont vos parents, qui trouvent que c’est vraiment trop triste de ne pas voir leurs petits-enfants pour le réveillon. Ils vous ont donc fait la surprise : ils sont en bas, avec une dinde aux marrons.

L? , c’est bon, vous pouvez craquer.

5 avis sur “Vieilleries – Pas craquer – Noël en famille

  1. Faerika août 13, 2012 13:12

    Arg. Je sens qu’on va passer Noël loin. Et on oubliera de dire qu’on part.

  2. Faerika août 13, 2012 13:12

    Et preums, nananère !

  3. Mickymax août 13, 2012 15:31

    Ne peut-"on" tirer une certaine joie vengeresse ? voir Conjoint endormi dans le vomi du chien ?

  4. Jamic (le Namoureux de Ninita) août 13, 2012 17:09

    J’ai comme une impression de déj? -lu mais je n’arrive pas ? retrouver le post original.

    Google a été mon ami pour les deux fois précédentes, mais pas cette fois-ci. :(

  5. Sans-Visage août 13, 2012 18:05

    Google çay le mal mon pauv’ monsieur
    DuckDuckGo, il parait que çay le bien maintenant.
    (et accessoirement donttrack.us/ et dontbubble.us/, même que d’abord)

Commentaires clos.