Galaxie,
Comme je te l’ai dit, je fais du ménage et je retrouve des trucs. Seul souci : je ne me souviens plus s’il s’agit de vieilleries inédites, ou de vieilleries que je t’ai déj? refourguées en temps de dèche.
Donc si c’est du vieux nouveau, tant mieux. Sinon, ben, désolée hein.
Ah, les anniversaires. Petite, vous les attendiez avec impatience. A lépoque, vous ne vous seriez pas doutée quorganiser, préparer et gérer >une fête danniversaire pour votre enfant, cest tout simplement lenfer.
Un an, cest important ! Cest ce que vous répond le géniteur quand vous suggérez, pleine despoir, la possibilité de faire juste un petit gâteau pour le un an de votre bout de chou.
Géniteur lève les bras au ciel. Vous voulez priver la chair de votre chair de la joie de recevoir ses cadeaux ? Apparemment, un an, cest même tellement important que grands-parents, oncles, tantes et cousins, parrain, marraine, estiment essentiel pour eux de débarquer chez vous en traînant derrière eux des dizaines de paquets aux couleurs délicates : jaune poussin ; rouge cerise ; bleu électrique. Ils ont peur que votre rejeton soit daltonien, ou quoi ?
Vous déballez des peluches géantes et difformes en poussant de petits cris dhorreur, que vous parvenez ? grand peine ? camoufler en gloussement approbateurs.
Quand tous les invités sen vont enfin, votre deux pièces est envahi par douze mètres cubes de cadeaux encombrants/ bruyants/ en double mais sans ticket de caisse (ne rien rayer), que la chair de votre chair ignore avec ostentation, trop occupée ? jouer avec les emballages. Ne craquez pas.
Sept ans, cest lâge de raison, vous assène votre mère au téléphone. Impossible de ne pas fêter les sept ans de sa descendance : ny pensez même pas.
Désormais convaincue (merci maman) que zapper la fiesta de votre Pipoune constituerait un risque non négligeable de traumatisme psychologique, vous lancez les invitations ? la ronde, achetez jus de fruits et gâteau au chocolat. A 15h30 le jour dit, une horde de monstres hurlants déboule chez vous. I
ls nont peur de rien, ne sexcusent jamais, mordent le chien, mangent les bougies, versent le jus de pomme dans laquarium de Bubule (Pampril : 1, poisson : 0), essuient consciencieusement leurs mains maculées de chocolat sur les rideaux. Avec une moyenne dattention de 27 secondes, impossible de réaliser les activités que vous aviez prévu. Quand les parents viennent les récupérer ? 17h, vous les accueillez avec des larmes de soulagement. Il vous faudra deux semaines pour réparer les dégâts causés par dix gamins en 90 minutes. Le chat, en état de choc, refuse de poser une patte par terre : il regarde désormais tout enfant le vôtre y compris- avec un air de méfiance infinie, et il faut lui installer sa gamelle et sa caisse en haut de larmoire. Votre mère vous appelle pour savoir comment ça sest passé, et nie toute responsabilité.
Cest vous qui avez tenu ? convier les Huns ? dévaster votre nid douillet, après tout. Ne craquez pas.
Les anniversaires, cest trop naze : ce qui est cool, cest les soirées, vous assène votre ado. Enfin, ado, votre petit poussin, quoi. Oui, ses 13 ans approchent, et alors ?! Alors votre petit poussin veut vous virer de chez vous un samedi de 14h ? minuit pour recouvrir les murs de papier alu et danser dans une semi-obscurité « cool » mais dont votre grand mère aurait certainement dit quelle appelait ? la promiscuité.
Pendant que votre chéri ricane bêtement au souvenir de ses premières expériences de promiscuité, et que votre ado ricane tout court parce que « promiscuité », cest trop naze comme mot, vous devez négocier pied ? pied sur les horaires, tanner votre poussin pour avoir les numéros de téléphones des enfants présents (vous ne les aurez jamais) et savoir comment ils comptent rentrer chez eux ? minuit (mystère).
Vous avez un mauvais pressentiment, mais chéri vous assure que 13 ans, cest lâge des premières boums, tout ceci est normal, quelle rabat-joie vous faites (une version adulte de « rhaaaan, tes trop naze »).
Le jour venu, vous ouvrez la porte ? des adultes en miniature, avec gel et maquillage. Rassurés par ce que vous voyez par lentrebâillement de la porte de la cuisine (les garçons dun côté, les filles de lautre, une musique saccadée qui vous rappelle vaguement une version sous acides de la Macarena), chéri et vous décidez de descendre petit restau den bas. Le temps de commander les entrées, et votre poussin vous appelle en larmes.
Son amour secret danse un slow avec quelquun dautre. Arthur a voulu fumer une cigarette et il a brûlé le tapis, ils ont éteint lincendie avec du coca. Max a apporté de la bière et tout le monde vomit, sauf lamour secret et son amour secret, qui se roulent des pelles. Chéri monte mettre de lordre dans tout ça, et vous reproche de laisser trop de liberté aux fruit (commun, permettez-vous de le lui rappeler) de vos entrailles. L? , cest bon, vous pouvez craquer.
Preums ! Je suis joie et bananes cuites.
Sinon, en ce moment, je travaille en centre de loisirs. Alors, euh…. j’approuve cet article.
Dubisou, Galaxie !
Tiens je vais vérifier mon stock de pilules l? comme ça au cas où !
Ah bah moi je m’en souviens, c’est du déj? lu en ces lieux.
(par contre la flemme de fouiller)
(plus tard peut-être)