Nos avantages 20

Récemment, on a changé de mutuelle au taf. Du coup, y’avait une réunion prévue pour nous expliquer la mutuelle (on est mal-comprenants).

On a eu droit ? douze invitations différentes, du coup plus personne savait quand. On ne savait pas non plus si c’était obligatoire mais bon, dans le doute…

Avec Satana on est montées ? la cafètanh, y’avait personne.

On est redescendues et collègue Playmobil nous a affirmé d’un air très sûr de lui qu’on allait rater la réunion. (Quand t’es bête et que tu ressembles ? un Playmobil, tout ce qui te reste c’est d’avoir l’air sûr de toi, donc crois bien qu’il y va ? fond.)

On est remontés (t’inquiète pas Galaxie, Satana et moi on n’est pas Princesses des Flemmasses pour rien, on a pris mit l’ascenseur, m’enfin quand même, ça en faisait de l’énergie dépensée, nom d’une rillette). Bon, on s’est pas installées au premier rang, mais grave erreur, on n’est pas non plus restées debout derrière. On pensait que, tiens d’ailleurs, qu’est-ce qu’on pouvait bien penser ? Hum.

Bref y’avait deux Costard-cravates qui nous présentaient la mutuelle. Enfin, nous « présentaient ». Nous expliquaient ? quel point c’était trop merveilleux et formidable cette belle mutuelle.

Que, par exemple, ça couvrait aussi les médecins du secteur 2 (Satana, qui en sait des choses sur les docteurs, mais en même temps elle couche avec n’importe quoi, m’a expliqué que secteur 2 c’est ceux qui fixent eux-mêmes leurs honoraires).
Ptin. Je savais même pas que ça existait.
Le vieux de la mutuelle (un jeune/ un vieux, même méchouille pseudo-décontract’) a alors affirmé « et ça, c’est vraiment bien pour vous, parce que des généralistes en secteur 1, très franchement dans nos quartiers, il n’y en a pas. Des médecins qui vous font payer 22 euros, vous pouvez toujours en chercher« .
Heureusement qu’on était assises, parce qu’on a eu un gros moment de doute.
Moi j’ai pas non plus grandi au fin fond de la zone, et je t’assure que si un généraliste m’annonçait la bouche en cœur  » nan c’est rien, une petite inflammation des sinus, ce sera mille pétrodollars s’il vous plaît », je ferais caca sur son tapis et je partirais en criant au fou.

Ensuite il a continué ? déblatérer sur ses quartiers, pis les gens qui abusent des mutuelles (par un malheureux concours de circonstances, sa phrase s’est transformée en « il faudrait les éliminer, tous ces gens précaires qui profitent de la mutuelle de l’entreprise ».
On s’est demandé s’il allait proposer que ces saligauds soient signalés aux recruteurs avec un signe particulier tu te rends pas compte, des gens en CDD, et même des fois en free lance, ou pire, en stage ! mais il a enchaîné sur un calcul chelou par lequel il a prouvé que si t’avais un enfant avec trois yeux et que tu lui achetais des lunettes, tellement t’étais remboursé que limite la mutuelle elle te versait deux fois le prix des lunettes avec un set de casseroles anti-adhésives en plus.

Après il a expliqué que quand même, fallait mettre des limites, et que les spécialistes aussi, y’avait des plafonds. Parce que bon quand même. Et qu’? un moment donné, si des gens avaient 12 000 euros de dépense de dentiste par an, au X, Avenue des Champs-Elysées, ça faisait désordre.

C’est l? qu’on a compris que « ses quartiers », c’était les Champs-Elysées.

Et que ça expliquait pas mal de choses. La mèche, déj? . Et le reste aussi.

En fait, ce brave monsieur racontait des grosses bêtises. J’avais rien pris pour noter (je regrette je vous assure) mais par exemple il nous a affirmé dans un mouvement de mèche qu’un enfant sans appareil, il n’en connaissait pas. Du coup, avec Collègue Râleur Collègue Blondinet et Satana on s’est regardés et on a chuchoté « zavez eu des appareils, vous? « , et tout le monde a répondu non.  »

Bon.

Ensuite, pour bien montrer qu’on avait bien compris le principe de la mutuelle, un truc où on cotise tous pareil et tout, chacun s’est mis ? poser des questions qui ne concernaient que lui. Par exemple : « Oui alors, l’homéopathie c’est une chose, mais les médecines chinoises, et plus particulièrement la herbo-truco-palpato-pathie, alors ?  » ou bien « oui mais alors d’accord, mais par exemple, imaginez j’emmène mon chihuahua chez un vétérinaire, imaginons, au hasard, un qui se trouverait l? dans l’avenue parallèle, au niveau du 164 ? « .

Satana et moi, on se faisait super chier. En plus, pas bosser c’est sympa, sauf si après tu dois venir le dimanche pour finir les trucs urgents.

Alors on a attendu une question particulièrement intéressante pour la communauté (« j’accouche le 23 mars, est-ce que le *insérer ici nom de médicament destiné aux nourrissons qui sonne un peu comme une drogue fun* sera toujours remboursé ? ») et on est parties discrètement.

En bas, y’avait collègue Albert qui avait séché (comme ça fascine tout le monde je dénonce ? mort) et qui a fait une sorte de « pffft » quand on a dit qu’on allait grave rapporter qu’il était nicht l? .
Et collègue Sérieuse qui a expliqué que comme tout ça était expliqué dans la brochure qu’on avait reçue par la poste, du coup bon, elle était pas montée quoi.

Après on a dit que c’était super égoïste de pas nous avoir dit.
Elle a répondu qu’elle était étrangère et qu‘a priori c’était pas ? elle ne nous expliquer les subtilités du système de santé français.

Bon, elle a pas tort.
En même temps, comment on pouvait deviner qu’il y avait quoi que ce soit d’intéressant dans un recommandé au sigle du groupe ? J’ai dit que face au système de santé français, on était tous des étrangers.
Satana a trouvé ça très beau, mais elle avait mangé de la drogue.
Collègue Sérieuse est partie déjeuner.

Satana et moi on a fait un débriefing ? Collègue Martien, qui n’a pas eu l’air ravi d’apprendre que s’il faisait 4 enfants, on lui offrait des lunettes (il en a déj? , il refuse d’en changer, surtout si c’est pour avoir quatre enfants, merci bien).

Mais l? je viens de vérifier dans la brochure et en fait c’est pas ça, on avait mal écouté.
En fait, si t’achètes quatre enfants, on t’offre des lunettes.