J’ai une carte de cinéma qui me mange des sous chaque mois alors samedi pas celui-là celui d’avant, je me suis dit zou, en route mauvaise troupe.
J’avais passé deux jours chez moi enfermée à accomplir des missions d’importance comme trier mon placard à chaussettes et me gratter les fesses ; clairement le monde extérieur attendait mon retour avec impatience (et puis regarder tous les films avec Luke Evans a ses limites, d’autant plus que le pauvre bouchon n’a pas fait que des choix brillants depuis Tamara Drew).
J’ai regardé d’un œil morne le programme du cinématographe sur l’internet : il y avait des films. Le monde n’avait donc pas arrêté sa course folle pendant que je me tressais les poils de pied.
Légèrement vexée, je me suis donc rendue en ville pour aller voir (je ne sais même plus, à ce stade). En fait mon œil morne devait être à moitié fermé parce que j’avais lu l’horaire de travers, du coup le seul film qui passait était le Hobbit.
Il faut savoir que j’étais allée voir le Hobbit 1 sur un malentendu avec moi-même, le 2 pour faire plaisir à mon petit frère, tout en le prévenant qu’il allait perdre trois heures de vie. Et c’est long, trois heures, quand tu sens chaque minute inutilement gaspillée glisser hors de toi sans espoir de retour.
A côté de moi, le petit frère fulminait. Il est éduqué pour ne pas parler au cinéma. Mais il est aussi très prompt à critiquer. En général il se retient jusqu’au début du générique de fin et après boum ça fait comme un caca mou verbal incontrôlable, et rien n’y échappe parce qu’il sait faire pas mal de trucs ; du coup ses critiques portent rarement sur la réalisation ou la photo (ce qui est davantage ésotérique et pourrait au moins être drôle parce que je pourrais le contredire -ma grande passion), en général c’est sur la technique.
Exemples : « C’est pas comme ça qu’on forge une épée ». « C’est complètement con de se foutre sous un épicéa alors que tu vas te prendre des chenilles urticantes sur le coin de la gueule ». « Mais qui est assez stupide pour boire de l’eau de mer ? » Et des fois même ça dérape un peu, sur la lancée, il y a des ratés (genre « et en plus c’est du Coréen familier on comprend rien » alors que bon).
En plus mon petit frère a vu Le Seigneur des Anneaux au cinéma, il était assez grand, les trois, c’était bien et fou et il y avait des BATAILLES et c’est IMPORTANT du coup tu déconnes PAS avec l’univers de Tolkien et de Peter Jackson et ce même si tu es Peter Jackson, ATTASSION.
Mais bref j’étais dans le cinéma, il pleuvait dehors, tout était vain je me suis dit allez, je lui raconterai (à mon petit frère), et puis dedans (le film, pas mon petit frère), y’a Luke Evans (vous le sentez, le piège ?), donnez-moi une place, j’arrive petit bouchon, attends-moi.
Après la fille de la caisse a dit « vous avez déjà vos lunettes ? » et en fait la surprise c’était que c’était en 3D-caca. Mais ça c’était pas marqué sur le site, et de toute façon vous pensez bien que mon film d’auteur mou sur l’oubli-le passé-mais qu’est-ce qui nous arrive-y aura-t-il une suite avec Marina Foïs-? était pas en 3D de toute façon, j’ai dit d’accord alors que ça me coûtait un euros en plus et que des lunettes j’en ai déjà quarante-douze chez moi, oooouuuh j’ai commencé à être chonchon.
Après je me suis assise, avec tous ces atermoiements à la caisse to 3D or not to 3D le temps avait filé comme le mollard glisse sur l’aile du canard, ça s’éteignait pile ouhlala je me suis dépêchée.
J’ai chaussé mes lunettes sur mes lunettes, confort et élégance. J’ai enlevé mes deux écharpes et mes gants et j’ai éteint mon portable et j’ai mis du baume à lèvre et j’étais prête et installée et c’était en VF et c’était trop tard.
OUUUUH COMME J’ÉTAIS CHONCHON !
Et comme c’était looooong. Le premier, bon, on pouvait se dire qu’il fallait du temps pour poser, euh, des trucs. Le deux, qu’ils devaient marcher beaucoup, mais qu’ils avaient de toutes petites jambes. Le dragon meurt. Bon.
Alors le trois.
Tout le monde a les cheveux sales. Certes. Des nains s’enferment dans le château dans la montagne sans rien à manger mais où est la cohérence ?!
Cul de bouleau ou de chêne ou on sait plus, devient fou parce que l’or du dragon rend psychotique et qu’il veut rester là jusqu’à ce qu’on trouve la pierre qui brille dont tout le monde se fout.
Les Hommes veulent se réfugier dans la montagne sauf que les nains y boudent (fesses de saule leur a dit de tout fermer) alors finalement ils s’installent en face (ils vivaient donc dans un gros bidet géant alors qu’il y avait un village-vacances dispo juste à côté, tsss).
Ils ont faim mais les elfes leur offrent des pizzas à la blette.
Le nain qu’on n’a pas défiguré pour qu’il soit baisable et l’elfe qui existe pas dans le livre (le petit frère m’avait bien souligné ça subtilement à plusieurs douzaines de reprises après qu’on ait vu le 2) se font de vagues papouilles et Legolas qui est toshopé jusqu’au scrotum boude derechef (je ne me suis jamais sente aussi poche de Legolas).
J’ai pensé partir mais le cinéma, ça pousse pas sur les arbres. Les effets spécials sont impressionnants mais y’a trop, et puis on voit les raccords, les perruques, le toshoping. Epaule de bouleau était kikinou au départ mais quand il passe le nez boudeur par le trou de la porte pour dire à tout le monde qu’il boude, j’ai éclaté de rire mais mon cœur s’est brisé un petit peu.
Heureusement, il y a des méchants et comme c’est la surenchère surenchérie il y en a DEUX ; deux méchants auxquels il manque des bouts et qui ont des autres bouts rentrés dedans, c’est un certes Yurk, mais j’étais un peu moins chonchon.
Après tout le monde va pour se foutre sur la gueule, les elfes avec leurs beaux chapios pointus, les Hommes (qui sont genre 12 avec les pieds qui puent), et les Orcs (qui sont arrivés en toute simplicité via des tunnels creusés par « les grands mange-terre », on s’en reparle, ou alors on s’en reparle pas, oui, c’est mieux). Bref ça sentait LA BATAILLE alors ça allait mieux et là HAN une armée de nains dont le chef est monté SUR UN GROS COCHON POILU.
(Bon on dit qu’il s’appelle Pied-de-fer et c’est sa tête qui fait un bruit de casserole quand il donne des coups de boule : j’ai pas tout compris mais on ne va pas s’arrêter sur des détails).
J’étais bien contente… jusqu’à ce que je me souvienne de la chevauchée en pente menée par Gandalf à la fin des Deux Tours et qu’on tue le gros cochon poilu, et j’ai été re-chonchon. Maintenant que mon personnage préféré était mort, même Saroumane qui fait du Kung-fu ne pouvait me consoler. (Vous vous souvenez quand Yoda s’est mis à se bastonner dans les préquels pourris et que ça a un peu adouci les choses ? Là c’est pareil, sauf que pas).
Ensuite c’est encore la bataille et finalement y’a les trois nains markettés-culotte qui décèdent. Et la grosse BATAILLE ? Je vous le donne en mille : y’a les aigles qui reviennent. MAIS OUI, LES AIGLES, pour la troisième fois. Sérieusement ?!
(Mon petit frère a dit que ça on pouvait pas chonchonner parce que c’était dans le livre) (« Et les aigles qui balancent sur le champ de bataille l’ours-garou mal coiffé qui t’avait énervé dans le 2 à cause qu’il avait pas les bons sourcils, c’était dans le livre, ça, hein ? HEIN ?! » j’ai répondu, parce que j’étais un peu à bout).
Et c’est la fin.
Je vais rendre ma carte, ça me fera plus des sous pour le fromage.
Au moins vous y êtes pas allée par curiosité morbide/masochisme exacerbé. Personnellement, j’ai tout particulièrement apprécié le moment où Legolas (qui a quand même l’air hyper plus vieux que l’elfe qui est censé être son père, même toshoppé) court et prend appui sur des pierres de pont qui tombent en chute libre. En chute libre. Et il s’appuie dessus. Bouhouhou…
Ah non mais ça c’est à genre 5h75 de film, j’avais déjà totalement sombré à ce stade.
Et l’orc albinos qui nous fait l’instant-géo en mode beluga arctique.
RHA
Moi j’ai vu que le 3 parce que j’achète de la raclette fumée au lieu d’aller au cinoche. J’ai aimé parce que c’est du pestacle. J’ai encore plus aimé lire la crite de Mr Odieux Connard. Et du coup j’ai racheté le bouquin que j’avais lu à ladolescence parce que les bouquins c’est mieux.
*critique bien sûr. Sinon ça veut rien dire
Tolkien c est Tolkien bordel! Il faut le lire.
Jackson c est Jakson : Bad taste et Braindead. Le reste c est de la sous merde en boite!
The feebles, bof…
Jackson c’est jackson effectivement, mais on ne peut pas comparer les délires jouissifs de ses débuts avec sa trilogie de lord of the rings, avec le hobbit, ou avec king kong. J’ai vu la 1 ère version de king kong, en noir et blanc, avec des effets speciaux de l’époque quand j’étais petite. Ensuite j’ai vu la version (dinosaures!) peter jackson. Ben j’ai pleuré pareil. Y’a du bon ET du mauvais dans les 2, mais dans l’ensemble c’est du grand et beau spectacle. Perso je ne vais pas au ciné pour réfléchir sur la crédibilité du film.Notre Impératrice et Mr Odieux s’en chargent très bien!
Le jour où un effet spécial fera la qualité d un film faudra s inquiéter à mort!
on s en cogne que ce soit bancale ou léché. C est l esrit, la construction, le style qui compte.
là y a rien. Tolkien a beaucoup d humour même dans les pires moments les personnages le garde. Là c est creux. On dirait des hémorroïdes qui jouent dans un jeu video raté!
C est pas du Jackson c est du commerce. Et puis cette musique de gerbe. C est à pisser de la merde bucalement!
Buccalement
« Go to the movies, Krazina », m’a récemment écrit un ami cher qui aime à m’affubler de diminutifs plus ridicules les uns que les autres.
J’crois pas, non.
Ils ont tué le sanglier – monture de guerre ET le caribou – râtelier à orque… J’ai pleuré…
Quand tu ressens davantage de compassion pour des animaux en image de synthèse que pour les personnages humanoïdes, je pense qu’on peut dire que tu n’es pas vraiment entré dans le film.
C’est vrai… Pauvres bêtes.
Du coup j’ai cherché « cochon poilu » dans Google Image et ça n’a pas été si simple.
J’ai mis un moment à piger la vanne sur Thorin (Ecul de chêne, pfhin hin hin) mais une fois que je l’eus comprite, j’ai pfhinhinhin dans ma manche.
Je suis allée voir le premier parce que bon, allez. Je tente.
C’est la PREMIERE FOIS DE MA VIE où je suis sortie de la salle pour faire pipi, et quand je suis revenue j’ai demandé à Jamic ce que j’avais loupé. Il a dit « rien ».
Et c’était vrai.
(Et la nullité des effet spéciaux. Je me souviendrais toute ma vie de ce rocher en images de synthèses qui rebondit comme s’il était en polystyrène.)
J’ai lu le Hobbit quand j’étais toute pitite donc j’au eu le temps d’oublier, et la vérité la première fois que j’ai entendu dans le film « Thorin Ecu-de-chêne » j’ai compris » Thorin et Cul-de-chêne », cherchant ainsi à comprendre où/qui était ce p*tain de perso bonus et pourquoi il avait un nom aussi nul. Après, mon petit doigt (mon mec quoi) s’est foutu de moi, et j’ai compris la subtilité de la traduction française.