Jurassic World 11

C’est bon ? Tout le monde l’a vu ?

Super, je vais pouvoir vous dire pourquoi j’ai trouvé ça vraiment naze.

Mais d’abord, forcément, le truc cool qui nous a tous bernés.

FORCEMENT moi aussi j’ai vu ça jme suis dit ZOU, en route pour le cinématographe.

Ohlala, j’ai regretté ! Pas autant que quand je me suis rasé les sourcils à 10 ans, mais pas loin.

Raison numéro 1 : ce film a transformé Chris Pratt en gros beauf.
Voici Chris Pratt (aka : mon amoureux secret numéro 12 bis)

Chris Pratt est très cool. Humainement, c’est l’équivalent d’un épagneul breton super sympa. Mais en humain. Bon. Malheureusement on l’a un peu transformé en bodybuilder pour Gardiens de la Galaxy mais il reste COOL. (Je peux pardonner le muscle si c’est pour faire un projet Marvel).
(Et non, je ne vous mets pas les photos où il est torse-poil avec tous les biceps qui luisent.)

Dans Jurassic World, il est encore très musclé mais ce n’est pas pour la bonne cause.

Dans Jurassic World, un des premiers échanges qu’il a avec l’héroïne, c’est pour lui faire des sous-entendu graveleux sur leur rencard qui ne s’est pas bien passé. La meuf dit « euh ouais, on peut parler d’autre chose ? C’était tout pourri et tu sentais un peu la transpi » et le type répond « ahah, mytho, t’as kiffé ».

C’est pas drôle. Quand une meuf te dit qu’elle est mal à l’aise et qu’elle ne veut plus que tu penses qu’elle peut te faire le sexuel et que tu rigoles en disant « ahaha, nan, je sais que tu mens », moi ça ne me fait pas marrer. C’est sans doute une question d’âge et de fatigue accumulée mais je ris de moins en moins à tout humour basé sur l’absence de consentement. Les blagues sur le viol ne m’ont jamais fait poiler, mais là même les petites vannes « innocentes », ça ne fonctionne plus.
Surtout dans un film calibré pour les enfants (ça, on va y revenir).

Raison numéro 2 : qu’est-ce qu’une femme nullipare, investie dans sa carrière ? Une égarée. Oui mesdames. Vous êtes des agnelles perdues. La vraie valeur de la vie, c’est la MATERNITAY.
Bryce Dallas Howard, en plus d’un prénom qui peut se traduire vaguement par Bruce Béthune, a un rôle qui peut sembler cool (plein de pognon, un taf fou de MANAGUEURE de DINOSAURES, un téléphone-de-personne-importante). Mais OH, que se passe-t-il ? Sa sœur décide de lui fourrer ses deux mômes dans les pattes parce que « ça va lui faire du bien » (sérieux ? A qui ça peut faire du bien de récupérer deux mômes qui ne sont pas les tiens alors que tu bosses ?).
La meuf gère ce qui est probablement le parc à thème le plus important du monde et tiens, ça va lui « faire du bien » si on lui envoie un pré-ado geignard et un ado chevelu insupportable. Mais bon je suppose que c’est sa croix, hein, comme c’est sa faute si tout va merder (parce que son patron insupportable lui a dit qu’il fallait faire du pognonavant de décider qu’ils se sont mal compris et de balancer des aphorismes zen à deux balles).

Elle est tournée en ridicule alors que 1/elle court EN TALONS ; 2/elle sauve ses putain de boulet de neveux ; 3/elle fait des trucs logiques genre prendre les gamins, les balancer dans le coffre et SE BARRER ; 4/ Oh, et aussi, elle conduit des camions, en talons, pour échapper aux dinosaures ;

5/ OH ET AUSSI pardon ELLE VA CHERCHER (par « chercher » = accepte de servir d’appât pour attirer) LE T-REX. EN TALONS.

Mais non, elle reste une meuf un peu pathétique à qui il manque quelque chose, mais quoi ? Une grosse validation-bite, bien sûr ! Et à la fin de la catastrophe (oui parce que j’espère que je spoile personne mais ça merde hein leur parc, hein ; ça merde à chaque fois, c’est pas comme si c’était une surprise) elle s’apprête à offrir son utérus au mâle alpha (si vous pensez que je plaisante, je vous non-rassure : aucunement. Le perso de Chris Pratt est littéralement désigné comme « le mâle alpha » et à la fin ils s’éloignent dans le soleil couchant en disant qu’ils doivent rester ensemble pour préserver l’espèce).

Raison numéro 3 :

C’est pas drôle. (Si c’est en 3 c’est vous dire à quel point 1 et 2 m’énervent/me déçoivent parce que je pardonne beaucoup de choses à ce qui me fait rire). Ou alors si, mais pas exprès.
Je vous mets le gif du seul moment où j’ai rigolé (si je l’ai trouvé aussi facilement c’est que je n’étais pas la seule à trouver ça ridicule, un type qui se fait attaquer par des dinosaures qui volent et dont le réflexe est de sauver ses cocktails.

C’est tellement naze et drôle que c’est devenu un meme, puis un cosplay. La ouine.

Raison numéro 4 : tu vois dans les films le personnage du gamin qui a plein de jouets et que du coup est ultra-relou en mode « qu’est-ce que j’peux faire… chais pas quoi faire… ». Maintenant imagine que ce gamin est le producteur de Jurassic World. Et que le résultat, c’est PLUSSE. Du PLUSSE. PLUSSE de dinosaures. PLUSSE des effets spécials ! PLUSSE de dents ! (« Plus de dents » est vraie une réplique de ce film).

Le dinosaure-star est très cool. Mais ce serait dommage de se concentrer sur un seul truc cool ! Alors à la fin, après la pluie de dinos volants, la course de dinos courants, ils se souviennent qu’ils ont un T-Rex. Et du coup ils vont le chercher pour faire LA BAGARRE des dinosaures (tu le vois, là, le gamin qui fait se fighter une Barbie et un poney  Duplo ?). (Le pire est que cette scène est tellement cool, je veux dire, une baston avec des gnnnn non reprends-toi sois forte souviens-toi que ça a duré 2h25 cete merde, pour une scène cool de 45 secondes)

Est-ce que c’est fini ?

Non !

Est-ce qu’il y a encore un gros ressort qui sort de nulle part qui va faire soupirer toute la salle ? Mais oui ! AH bah super alors on va faire ça ! Ouéééé ! Tiens, on va faire tomber le gros dino dans le bassin oùsqu’on a mis l’énorme crocorequindino. Hop, allez, et cay plié ! Bisou ! N’oubliez pas d’acheter les figurines, les casquettes et les slips Jurassic World.

Les seules consolations : Omar Sy qui, bien que d’obédience noire, survit jusqu’à la fin en conservant un niveau de classe pas exceptionnel mais constant ; Vincent D’Onofrio qui est vraiment un très bon acteur, et qui peut jouer n’omporte quoi et ça tombe bien parce que justement… ; et bien sûr, ce moment.

… qui est, comme les trucs cool, dans la bande-annonce, donc n’achetez pas le DVD, repassez-vous-la, ça suffit.

Ou rre-re-re-re-regardez Jurassic Park. En vous souvenant à quel point c’était fou.