Pendant ce temps chez les Dubeulogue 7

Te souviens-tu, Barbara, quand je disais que j’avais hâte que ce soit Noël ?

Au cas où tu aurais peur que je me mette à faire la connasse qui est tout le temps contente (Marie, c’est pour toi, sois rassurée) , je t’avoue qu’il y a un revers à tout ce temps magique passé en famille magique (dans la vraie vie de la vraie vie, on commence tous à sérieusement se fatiguer les uns les autres au bout d’environ 27 secondes, mais une fois qu’on est bloqué par la neige -la neeeize, la neeeize !- au fond du trou des fesses de la Provincie, on n’a plus trop le choix -moi j’ai pas mon permis alors à moins de me barrer dans la forêt fêter Noël avec les sangliers, bon)(j’ai très peur des sangliers). Parce que ma famille a des habitudes qui parfois me brisent violemment les steaks laissent légèrement désappointée :

  1. ouvrir les fenêtres en grand toute la journée (sous prétexte qu’on n’est même pas en hiver), ou en mars (sous prétexte que c’est déjà le printemps) (bande de sales tarés)
  2. poser les torchons (avec lesquels on s’essuie les mains propres et la bouche propre) sur les sièges (sur lesquels on s’assied avec le pantalon du métro)
  3. quand les torchons sont mouillés, les mettre à sécher entortillés et en boule à côté de l’évier, pour qu’ils prennent bien la flotte (oh attends non en fait ahahah, ça marche PAS)
  4. jamais rien mettre au frais, et après ouvrir de grands yeux de chatons quand on découvre que la soupe a tourné, le poulet moisi, le beurre jauni-dégueu.
  5. jeter les affaires des autres (en faisant genre c’est du « tri »)
  6. attendre d’être au complet pour manger le gâteau/ éplucher la mangue/ entamer le gratin/ boire le pinard (même si dans le tas y’en a qui vivent pas en France et des qui boivent jamais, du coup c’est magique, tout périme)
  7. quand quelqu’un fait l’erreur fatale d’apporter un dessert sous forme de pâtisseries individuelles, couper tout en 5 sous prétexte que Machin, qui réclame de la tarte au citron depuis 20 ans, a finalement changé d’avis et veut celle à la poire. (Oui, en CINQ. Pas en 4, ni en 6, bordel de couilles)(va couper une mini-religieuse au café en cinq, tiens)(funfunfun ! )
  8. faire comme si on était les 5 nains avec une fonction bien définie, et qu’il était impossible de changer de fonction. Exemple : Gonzague est la Patiente. J’ai eu beau faire une pièce montée et  124 petits fours, Gonzague est la Patiente. Du coup, je suis la Râleuse (on se demande bien pourquoi)
  9. manger des trucs dégueu, mais chacun ses trucs dégueus, et se moquer des trucs dégueus des autres (liste non exhaustive : le gras du jambon ; le poulpe ; les huîtres ; les œufs coque-coque avec le blanc bien liquide coulant-yurk)
  10. se mettre à aimer les trucs dégueu des autres, qui du coup ne sont plus jamais tranquilles (liste non-exhaustive : le foie gras ; le fromage ultra-fait ; le vin rouge ; le cottage cheese ; le lait d’amande ; le bouillon j’ai-bouffé-deux-pots-de-Haägen-Dasz-hier-là-jvais-mcalmer)
  11. refuser de se laver et de se changer dès qu’il fait moins de 17°C
  12. manger des beignets au gras sur des tartines de beurre, sans grossir
  13. renifler derrière ton épaule comme une bande de suricates inquisiteurs dès que tu fais un truc (le gâteau de Noël, qui était au départ un projet appelé Le Grand Secret de la Surprise Cachée, était pas du tout un secret en fait, parce que cette bande d’abrutis passait « par hasard » dans la cuisine à tout bout de champ -ce qui pouvait encore être recevable, mais quand tu ouvres le congel « par hasard » pour ouvrir un tupperware « par hasard » et prendre des photos « par hasard », eh, faut pas non plus me prendre pour une courgette).
  14. décider qu’on va regarder un film tous ensemble parce que c’est Noël. A 23h30, en être au stade où on regarde des bandes annonces parce que ça va « nous aider à choisir ». Faire des yeux de chaton quand je vais me coucher alors que justement « on » avait presque choisi.
  15. me piquer mon papier-cadeau pour emballer n’importe quoi au dernier moment comme un barbare alors que j’ai préparé un CODE COULEUR et que du coup c’est le BORDEL (j’avoue ça faisait quatre heures que je faisais la pièce montée et 6 mois que je faisais des cadeaux emballés patiemment, il se peut que j’ai vaguement hurlé que j’allais tous les tuer et partir au Brésil avec ma pièce montée qui me faisait pas chier, elle, et arrête de regarder ce qu’il y a dans le four, putain).
  16. être pas d’accord avec moi, alors que j’ai toujours raison.
  17. se plaindre que cette famille est épuisante alors que je vois pas du tout à quoi ça fait référence.

7 avis sur “Pendant ce temps chez les Dubeulogue

  1. Ninita jan 21, 2013 19:47

    La 12 ça concerne surtout les mecs non ? J’ai les mêmes dans ma famille. Et j’ai une lueur d’espoir : après 50 ans à bouffer n’importe quoi n’importe quand sans prendre un gramme, mon papa d’amour fait du CHOLESTEROL. Et il a du remplacer le beurre par de la MARGARINE.

    Du coup quand je vois le P’tit (20 ans, 1m75, 60kg tout mouillé) engloutir son troisième paquet de gâteaux apéritifs et sa deuxième bouteille de coca, je souffre moins. Je pense à dans 40 ans, quand je ferais des tartines de beurre pour le narguer.

  2. schloka jan 21, 2013 23:57

    eh j’en ai un autre à rajouter à votre liste :
    celui/celle qui demande si quelqu’un veut le dernier toast d’apéritif, et qui le propose à tout le monde, un par un, et qui attend le dernier « non c’est bon je te le laisse », (parce que nous on est bien élevé) et qui dit : « bon ben je me sacrifie alors mais si je prend du poids c’est votre faute! ». Alors qu’on rêve de lui dire « ouais je vais le prendre et le bouffer sous ton nez, t’en voulais pas, si? »

  3. El amor jan 24, 2013 09:25

    J’ai un peu l’impression d’être ton frère en fait…

  4. Deryn Amerawdwr jan 25, 2013 20:29

    Une question me taraude, Impératrice. Etes-vous fan de Buffy Vampire Slayer ?

  5. beulogue jan 27, 2013 20:33

    OUI ! Certes. Mais quel rapport ?

  6. Deryn jan 28, 2013 15:32

    C’est votre « funfunfun ! » qui m’avait interrogationné (sinon comme je suis admirative d’une famille aussi fonctionnelle, je me tais et j’admire)

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