L’élégance en toute circonstance – 5 : aux mariages 8

Chers amis, tout d’abord, veuillez accepter mes plus plates excuses pour mes récentes absences.
J’étais très occupée ? renifler mélancoliquement, la larme ? l’œil et le cheveu hagard. Non, je ne me suis pas séparée du futur père de mes éventuels enfants. J’ai fait une allergie.
Mais je pense que les occasions de mise en scène de notre propres destins insignifiants son finalement assez rares.
Aussi, j’ai pour principe de tirer le meilleur parti de tout événement.
La dernière fois que je me suis planté une écharde dans le pouce, tout mon quartier a entendu mes adieux au monde en alexandrins.

Bref.

Récemment, une accointance de qualité (mais ai-je des accointances qui ne soient pas de qualité ? C’est une question rhétorique, la réponse est non) m’a demandé comment réagir avec élégance, lorsque, arrivant ? un mariage, vous réalisez que l’un des autres invités porte la même tenue.

J’ai retourné la question dans ma tête, tout en rédigeant mon testament car je n’avais pas eu très faim ? midi et que je m’étais auto-diagnostiqué une tumeur galopante du bourrelet.

Je vois trois possibilités :

1) Vous êtes la mariée.
Si quelqu’un débarque vêtu de la même manière que vous, vous êtes en droit de désigner cette personne ? la foule et d’exiger qu’elle soit jetée ? la mer. Ou dans la flaque de boue la plus proche. Éventuellement (on prévoit un été très sec), dans les ronces.

2) Vous êtes le marié.
Comme tout le monde, vous y compris, se contrefiche de la tenue que vous portez, ? part sans doute votre maman, il est probable que vous ne le remarquerez même pas. Si c’est le cas cependant, prenez-le comme une bonne blague.

3) Vous êtes un invité.
Profitez-en pour enlever cette cravate qui vous étouffe, la fleur ? la boutonnière qui vous fait éternuer, et pour enlever les lacets qui contribuent ? vous scier les pieds dans ces chaussures pointues ? la con. Ne faites plus attention ? ne pas vous tâcher durant le vin d’honneur : vous serez celui avec la tâche, et on ne risquera plus de vous confondre. Quelle belle soirée vous allez passer !

4) Vous êtes une invitée.
Il semblerait que ce cas soit le plus problématique et se décompose donc en plusieurs sous-cas de figure. a) vous aimez bien cette personne et la tenue vous va mieux : vous allez passer une bonne soirée mais cette personne, elle, ne vous aimera plus. Vous avez gagné (quel intérêt de garder dans ses relation quelqu’un d’aussi susceptible et mesquin ? ). b) vous aimez bien cette personne et la tenue lui va mieux. Si vous avez pris de vrais habits (c’est-? -dire : pas une robe de catin et des chaussures immarchables) et que vous pouvez aller les enfiler rapidement avant de passer ? table, c’est parfait. Voir plus haut, le cas de l’invité masculin qui diminue la torture des tenues de fêtes. Vous avez gagné. c)vous n’aimez pas cette personne, et l’idée qu’elle puisse aimer la même chose que vous défrise les poils d’oreille. Cette situation est la plus problématique.
Mon conseil :

• Allez la saluer. De toute façon, tout le monde va voir que vous êtes habillées pareil. Donc, autant endosser le rôle de celle qui est détendue de la jarretière et prend la chose ? la légère.
• Assurez-vous que son verre n’est jamais vide.
• Conversez poliment, placez éventuellement sur le ton de la confidence qu’il faut vraiment être bâtie comme un travesti d’Europe de l’Est pour que cette robe tombe bien, et qu’elle a tant de chance d’avoir ce physique –clairement, cela vous va nettement moins bien. Vous faites première communiante élégante alors que le but est clairement de ressembler ? une professionnelle du sexe expérimentée. Quelle déception.
• Quand cette personne est beurrée comme un petit Lu, grâce ? la perfusion permanente d’alcool sous laquelle vous l’avez placée, faites-la tomber et piétiez-la pour être sûre que les traces de terre et d’herbe seront permanentes. Comme il n’est pas question de vous départir de votre classe internationale durant cet épisode, n’oubliez pas de tenir votre coupe par le pied.

  La semaine prochaine, je vous parlerai des fautes de goût ? ne pas commettre durant un enterrement. Même s’il s’agit d’un événement qui vous remplit de joie.