L’élégance en toute circonstance 3– Le serial-killer 9

Le jeu, c’est de compter combien de liaisons timprobables que cette chronique comporte.

Chers amis, on m’a expressément demandé de vous éclairer sur les règles de bienséance ? suivre en cas de rencontre avec un serial-killer.
J’ignore quelle genre d’urgence peut motiver une telle demande, mais il n’est pas dans mes habitudes de juger. Je m’exécute donc, dans la joie et la perplexité.
Par ailleurs, ce n’est pas parce que j’officie sur RTF Limoges que je souhaite que nos divers auditeurs se sentent exclus. Limoges, la ville-lumière, se doit de rayonner par-del? les collines.

Et vous admettrez que le serial killer a cela de commun avec l’amateur de tunning, qu’il se peut croiser au détour des Champs-Elysées, comme au bar du Balto ou au croisement d’un chantier champêtre.
Serial-killer pour tous, ai-je envie de dire.

En revanche, cette chronique s’adressera majoritairement aux femmes, car elles ont, c’est bien connu, la chance de constituer la portion non congrue des divers psychopathes et harceleurs sexuels.
Bien.

Vous rencontrez un serial-killer. Qu’il ait déj? congelé votre chat et mangé votre mère, ou que votre relation n’en soit qu’? ses débuts, il me semble essentiel, mais cela vaut-il-même la peine de le préciser ? Qu’il vous faut vous présenter.

J’ose espérer qu’il en fera de même. Quelqu’un qui a pour ambition de vous découper les tétons avec un couvercle de boîte de sardine rouillé se doit de vous communiquer au moins son prénom.
Et, s’il est homme du monde, son nom de famille et son numéro de sécurité sociale.

Dans un second temps, assurez-vous :

Premièrement :
Qu’il a les mains propres. Dans le cas contraire, n’hésitez pas ? lui proposer votre flacon de solution hydro-alcoolique. Se faire couper en morceaux par quelqu’un qui ne s’est pas lavé les mains, c’est un coup ? attraper une septicémie.

Deuxièmement :
Qu’il a prévu un espace de rangement adapté. Vous n’êtes pas la première venue, vous n’êtes pas fille ? vous laisser stocker dans un vague congélateur mal réglé –et encore moins ? attendre, nue et dépiautée en tronçons de taille très vaguement égale, que ce monsieur ait fini de monter son armoire Fralük, qui vas forcément s’écrouler ? un moment donné, parce qu’il aura sauté l’étape 6 et qu’il manquera une vis.

Troisièmement :
Qu’il a une photo d’identité ? jour. Souvent, on voit ? la une des jours des portraits de tueurs, flous, et très clairement datés d’une époque où on ne savait pas comment démultiplier les pixels d’un simple tapotement de clavier. Et l? je m’insurge, et je dis : il suffit ! Si vous n’êtes pas satisfaite du cliché, accompagnez-le au photomaton le plus proche.

La semaine prochaine, je ne serai peut-être pas l? , car je songe sérieusement ? renoncer aux principes d’égalité des sexes et d’études supérieures pour aller me faire épouser et entretenir sur une île exotique quelconque.

Nonobstant, une très bonne semaine ? tous.