L’élégance en toute circonstance 2– La course de tracteurs. 2

J’aimerais tout d’abord souligner que cette chronique ne doit son existence qu’? la valeur outrancière que j’accorde ? la parole donnée.
Parce que, contrairement ? certains, je ne suis pas pour le vote des estrangers, et puis plus, et puis oui, et puis finalement non, oh et puis si, d’accord.

Donc, comme possédée de l’enthousiasme déplacé que ne peut générer qu’un bon reblochon ou une première chronique au phrasé aléatoire, j’annonçai la semaine dernière le sujet susnommé.

Mais quelques secondes ? peine après avoir refermé l’outil démoniaque et technologique qui a permis d’enregistrer ma précédente prophétie de bienséance avec la voix d’une bibliothécaire chatonnophile et homophobe de Meurthe et Moselle, le doute m’envahissait.

Ô toi, tractoriteur coursier, quels sombres secrets hantent ton âme ?

Quelle blessure inattendue fait saigner ton cœur ?

Quelle lointaine déception a donné ? ta vie le goût amer d’une pizza ? l’endive, pour que tu t’en ailles, en ces matins florissants où le citoyen civilisé préfère aller chasser le champignon dans un silence recueilli, t’adonner ? ce passe-temps pervers et incompréhensible qu’est la course de tracteur ?

Et ne me dites pas que ce passe-temps n’existe pas. Bien sûr qu’il existe. Simplement, dans son infinie sagesse, Dieu Tout Puissant (en lequel je crois ? peu près autant qu’en un pédiluve hygiénique) a attendu 2000 et des brouettes pour nous donner Youtube, et par l? même, la preuve que l’imagination humaine n’a pas de limite.

Or donc, je me trouvai soudain dans l’obligation de déterminer des règles de bienséance pour une occasion que ma morale personnelle réprouve presqu’autant que la partie fine en chaussettes.

Mais, parce que ma culpabilité judéo-chrétianno-parisienne fait de moi sa catin ? intervalle régulier, j’ai réussi ? faire appel ? ma conscience aigue de l’élégance pour vous livrer ces quelques règles zessentielle :

1. Ne vous chaussez pas d’escarpins. Sécurité oblige. Préférez la charge érotique subtile d’une paire de rangers aux motifs discrets.
2. Choisissez un prénom fictif, car il serait dommageable que votre employeur soit mis au courant -via les réseaux sociaux tentaculaires- de vos petits plaisirs coupables. Jean-Blaise ou Charles-Patrick sont des pseudonymes viables.
3. Optez pour un maquillage discret. Déconcentrer l‘adversaire par l’application de couches de mascara ou de couperose excessives et non règlementaire pourrait ternir votre victoire.

Cette chronique s’arrêtera l? .

Car je dois aller m’épiler les orteils en vue d’un rendez-vous aussi galant que spontané.

La semaine prochaine, je vous donnerai les règles essentielles d’élégance ? appliquer lorsque vous rencontrez un serial-killer.