Point à date 9

Bon, les gars, je sais bien que je vous raconte rien en ce moment (de temps en temps il faut que je fasse des billets comme ça ; en général c’est justement ce qui redémarre la machine).

Mais je vous avoue qu’en ce moment c’est chaud les marrons.

Déjà, je vais au travaillement, hein, bien sûr. Satana est de mauvaise humeur en ce moment. Elle est riante et joueuse comme un chaton plein d’espoir en moyenne 2 jours par mois, mais à c’est l’hiver donc à chaque fois ça tombe pendant qu’elle est balade. (D’ailleurs peut-on se pencher un instant sur cette histoire de gastro hivernale ? Comment ça se fait que les gens comme elle voient de loin la photo d’une personne malade et restent alités trois jours, et que moi même en mangeant du fenouil pourri c’était pas exprès la chronologie est floue je suis comme une fleur ? )

Après, le grand projet secret en est à la moitié et refuse d’avancer (c’est pas très grave parce que l’éditrice à l’œil bleu fait du bébé du coup de toute façon je peux pas l’appeler pour lui faire part des Doutes des des Affretées de la Crâââtion, et du coup ça sert à rien, franchement, si je peux pas me plaindre moi je travaille pas hein).

Après, j’essaye de faire un projet trop LOL avec PrincessH mais faut travailler -pffft.

Après j’ai fait des têtes de chaton pour avoir du travail pour devenir pleine de pognon et j’ai bien récupéré du taf, mais pour l’instant, nicht pognon (faut que je revoie ma méthode, je pense qu’il y a quelque chose de pourri au royaume de l’Île de France).

Après, j’ai envoyé un projet que j’aime d’amour dans le monde du dehors de l’édition et on m’a répondu une lettre-type. C’est là que je me suis rendue compte que j’étais pas loin de devenir une connasse prétentieuse parce que ça m’a hyper vexée. (C’était logique qu’une collection qui se spécialise dans les trucs drôles dise non à quelque chose qui, pour une fois, n’essaye pas de l’être, mais quand même j’ai tout froncé mon nez comme ça  et aussi j’avais les joues toutes rouges et pendant des jours quand on m’envoyait des mails je répondais « je réponds pas parce que je suis vexée !  » ce qui bien sûr n’est pas du tout ridicule).

Après, y’a eu ces histoires de mariage pour tous et moi franchement ça me gave, c’est tellement dur, et surtout je me sens tellement con d’argumenter autour d’un truc qui me semble aller de soi -un peu comme un sujet de philo méga relou, genre « le soleil, pour ou contre » ou « faut-il donner à la nuit le droit de tomber plus tôt en hiver ? ».  Et puis ça fait de la peine aux gens autour de moi, ces conneries de « Manif pour tous » où en fait le principe c’est d’être contre (contre les homosexuels qui sont pas naturels mais je dis ça sans aucune homophobie d’ailleurs j’ai plein d’amis pédés ; contre cette réalité qui veut que la famille parfaite n’existe pas vous aussi vous avez du mal à pas citer les De Villiers comme super contre exemple ou y’a que moi ? ; et contre la famille au final, parce que la famille, pour moi, c’est pas juste le sang et cette fameuse filiation à la con, mais ceux que tu décides d’aimer et pour lesquels tu te casses le cul) je dis pas que ça ne vaut pas la peine de se battre, hein, je dis que ça m’épuise de savoir qu’il faut le faire.

Après y’a eu ma famille à moi et ces petits bouts qui s’en détachent, c’est le principe, c’est l’érosion, c’est la vie, c’est la nature, mais quand même, ça fait chier -et je me suis souvenue de ce truc absurde que j’avais vu au collège, où quelqu’un avait tenté de réparer une énorme fissure dans la pierre avec une petite planchette de bois, et ça m’avait fait poiler pendant des années ; mais finalement, c’est tentant, non ? De mettre des petites planchettes pour essayer de retarder la mort de la pierre ; de nier que tes racines s’effondrent, doucement mais sûrement, que la base s’enfonce dans le sol sans que tu puisses rien y faire, de toute façon c’est inévitable, mais faudrait pas me demander non plus de faire la roue arrière en signe de joie -déjà que la dernière fois que j’ai tenté de faire une roulade ça s’est fini aux urgences.

Tout ça pour dire que si vous avez des mauvaises chansons dont vous voulez que je me moque, c’est le moment de balancer.