Récemment j’étais en train de bagueunauder avec une accointance et comme on en avait eu plein le cul de l’humanité toute entière les semaines d’avant, on a décidé d’aller se faire masser.
On avait mes des petits sous de côté (j’avais supprimé le fromage) soigneusement et le jour était enfin arrivé, ouiouioui, il y avait des dames gentillo-sadiques qui allaient nous plouter le gras jusqu’à ce qu’on oublie comment on s’appelait (non, aucun surinvestissement émotionnel, à la cool quoi).
Enfin accointance avait pas trop de gras mais heureusement j’en fournissais pour deux ; j’ai pris mon téléphone du futur pour appeler et demander un créneau de plouting et en route pour l’aventure.
Sauf que forcément comme mon téléphone du futur a un tout petit clavier et que j’ai des doigts géants j’ai fait un faux numéro, ah bravo, vive la France. (En vrai c’est pas drôle du tout, ce nouveau téléphone a mis fin au peu de vie sociale qui me restait puisque je ne communiquais déjà que par texto et là quand je tape « Coucou » ça donne « roiuroif » et ça me GAVE alors je laisse tomber et je retourne chez moi bosser, de toute façon qu’est-ce ça change la vie est déception et puis les pollens sont de retour).
Je me suis donc retrouvée à demander (fort poliment) un massage à un type qui n’était pas du tout masseur de profession. (A ma décharge il avait la même voix que le monsieur du massage, ça c’est pas de bol, ahlala)(je sens que la richesse de mon anecdote vous a déjà soufflés de vos sièges).
Le type a dit « euh… mais non… » et après il a dit « enfin éventuellement bon moi je peux vous masser hein » et après il y a eu un silence et après j’ai dit « ouais ça va aller sans façon » et là au lieu de dire « si c’est ça va mourir sale chatte pourrie » il a dit « oh je suis désolé, je sais pas pourquoi j’ai dit ça, toutes mes excuses ». Alors j’ai dit d’accord et comme il s’était excusé j’ai pas souhaité que ses testicules pourrissent et tombent comme dans Planet Terror et j’ai dit « cordialement ».
(Tu la sens, la pacion ? On sent que je suis spécialisée en érotisme et d’ailleurs je fais des chroniques ici OH COMME C’EST SUBTIL).
Après j’ai appelé le massage avec le bon numéro et y’avait pas de place parce que mes problèmes sont de vrais problèmes. Et après le type m’a rappelée pour s’excuser. Il a dit que d’habitude, il était vachement plus drôle, que c’était déplacé et qu’il était encore désolé. c’est vrai que c’était pourri comme réflexe, mais moi aussi je fais des vannes de merde et même si c’était pas drôle c’était déjà moins nul que le type qui s’était collé à moi dans le métro le matin en disant « puteputepute ». C’est de l’humour parisien c’est fin et distingué tout le monde nous l’envie, ça cay Parree !
Du coup comme je venais de trouver comment faire pivoter mon écran et afficher un clavier un peu moins riquiqui je lui ai envoyé un texto pour dire que les blagues de merde, ça arrive.
D’habitude, j’ai des sorties bien plus drôle ou plus à propos, a répondu le type. Merci de votre mansuétude.
« Mansuétude » ?! Ohlala. J’étais conquite. Et comme c’est pas mon genre de mettre la charrue avant les bœufs je nous ai imaginés sur une plage de parquet fin (j’aime pas le sable) en train de boire des mojitos et de nous gausser des gens qui disent « pallier à« (les petites joies simples de la connasse méprisante que je suis).
J’avais magnanime, aussi. Bonne soirée, Madame… ?
MAGNANIME. A ce stade je dansais dans la rue avec ma culotte sur la tête en chantant du Céline Dion. « Magnanime ?! » Comme je ne mets pas du tout le trolley avant les loutres de mer je me suis dit qu’on pourrait aller en Thaïlande pour notre anniversaire (avec un Bescherelle dans le sac pour se réciter des verbes du 3è groupe en se trombinant les muqueuses). En plus le type avait clairement mon niveau de discrétion quand il s’agissait de partir à la chasse à l’info. On était fait pour s’entendre. Bientôt on allait avoir un malentendu et on penserait que ça ne marcherait jamais mais finalement si ; et au bout d’une heure trente-cinq on mangerait des glaces à Central Park.
Du coup j’ai fait ce que font toutes les personnes d’obédience féminines qui ont la maturité amoureuse d’une 5èB et ont malgré elle intégré l’idée qu’il faut faire semblant de ; j’ai pas répondu et j’ai laissé passer 24h -tout en ne mettant pas du tout le cockpit avant les chihuahuas et en choisissant de la déco pour la chambre de l’aîné (qui s’appellera Euromillion car je crois au déterminisme et à l’esprit de la réussite).
Le lundi matin j’avais les yeux qui collaient et la dégaine globale d’un lapin albinos en perdition. Accointance avait regagné ses contrées (elle vit en région), je voulais pas aller au travaillement et j’étais toute chonchon parce que j’avais deux chaussettes pas pareilles (elles sont absolument toutes noires, mais pas au même stade de délavage).
Et là l’esprit de la comédie romantique américaine a pris possession de mes fesses, elles ont envoyé un texto hautement aléatoire au type : « Q« . (Je plaisante pas).
To be suivi…
Sérieux c’est pas à moi que ça arriverait une rencontre mystérieuse par sms comme ça. C’te paciòn!
Vite la suite!
Nan mais la suiiiiiiiiiiiiite!!!
Et un massage au fromage, vous y avez pensé ?
« 50 nuances de délavage de chaussettes »
Mon fesse envoie souvent des textos mais il utilise le mot que je tape le plus souvent : prout. Je suis rédi tou commence euh grande histoire de love à l’améwicaine.
Rhooo ! La dernière fois que ça m’est arrivé, le gars voulait que je vienne le chercher à la gare. J’ai dis « ben non », il a dit que j’avais une jolie voix, je lui ai dis que je n’étais pas intéressée, il m’a dit « alleeeeez, ouvre-toi à l’aventure », j’ai répondu que je préférais m’ouvrir les veines, il m’a trouvé « drôle », je lui ai dit que j’habitais un peu loin de Strasbourg et il m’a demandé un peu brutalement pourquoi je continuais à le draguer. Je lui ai dis d’aller se faire empapaouter les esgourdes, cordialement. Et avant de raccrocher, je lui ai précisé que préviendrai les flics s’il me recontactait. La pacion, ça me connaît.
Eh beeeeeeh ! Hôreusement que je me suis bien tunée !
C’est beau et mazique et on sent la pacìon et le suspensss
Aïe aïe aïe que va-t-il se passer ?!
Vivement la suite !
Aaaaaah, enfin la version complète !
(Non parce que les infos au compte-goutte sur Twitter c’était croustillant, mais pas pareil)
Moi je dis, ça va mal finir.
La preuve, il y a une chanson sur ça.
(oui mon optimisme légendaire me perdra un jour, ou mon réalisme froid et empirique, je ne sais pas)
J-4 OMFG
Merci pour la plage de parquet fin, ça m’a vaguement rappelé quelque chose…
Et pour le stade délavage des chaussettes,
Et pour la Thaïlande,
Et pour la chambre de l’ainé,
J’ai beaucoup ri.
Ben déjà ça va pas finir tout de suite puisque c’est que le 1/3.
Si vous permettez, impératrice, je vous fais part de mes hypothèses : pour moi un homme qui utilise « mansuétude » et « magnanime » en s’adressant à une jeune femme ne peut être né qu’avant les années 60. Ou alors (et ce n’est pas incompatible, au contraire) il travaille à France Inter. Ce qui expliquerait qu’il ait le temps de vous rappeller. Attention, en fait votre inconnu est un ami de Pascale Clark.
La suite ! Ce suspense est terrible!
ça me rappelle cette histoire (en plus soft) :
https://storify.com/NicolasLambert/moment-de-solitude
Si je me souviens bien comment ça finit, au troisième ou quatrième épisode, il présente sa femme et ses enfants
Ohllala d’habitude je laisse pas de commentaire mais là entre le massage au fromage et l’ami de Pascale Clark je suis obligée!! J’espère que cette histoire de texto va bien finir (même si j’ai un doute vu que c’est en trois parties et pas « to be continued… » J’ai besoin d’espoiiir pour la pación!!
Lama Bleu : merci pour le lien ! J’ai fait la gloussette.
Ze provinciale : Gardez l’espoir pour la pacion, mais n’hésitez pas à miser aussi -surtout- sur le fromage.
« Cordialement » ? o_O
Vous avez vraiment dit « cordialement » dans la vraie vie de la réalité réelle ?
Alors là, ça m’en bouche un coin !
Je pense que vous me sous-estimez. Ou sur-estimez, je ne suis pas sûre.
Oh oui « pallier à », ça m’insupporte !
J’aimerais que cesse cette discrimination de la 5ème B.
Cordialement
PS : vous vendez le pitch aux Zétatzunis pour la prochaine comédie romantique ?
PS bis : Harlequin ?
PS ter : Je vous aime, moi aussi. On pourrait partir à Garges-lès-Gonesses avec un Grévisse ?
On dit pas « pallier à » ??? °A°
Non, on pallie le manque de quelque chose.
Et si vous oubliez le pluriel à un mot et qu’on vous dit : « il manque le « s » prenez l’air super dédaigneux et lâcher « la « s », tu veux dire ? »
paPAMMMM !
Aujourd’hui, la connasserie en deux étapes simples avec Pétronille.
J’aimerais bien avoir une amoureuse comme ça moi aussi, quelle grande classe.
Comme quoi, quand on est impératrice, les hommes se jettent devant vous.
Je comprends mieux pourquoi vous continuez à me parler alors que chaque fois que vous venez chez moi y a un mec qui nous fait la lecture du Bescherelle (faut que je le planque) (le Bescherelle, pas mon pote. Quoi que…).
Quoique.
Djizeuss, impératrice, tant de suspens me met au bord de l’implosion nucléaire! Je vous jure, mon pauvre petit cœur de trentenaire qui mange des burgers et fume deux paquets par jour (oui je suis une donzelle des plus délicates) va lâcher si vous nous racontez pas la suite très très vite!