Je me suis rendue en région, comme disent… mais en fait personne dit ça. Personne. Sauf les gens pour qui de toute façon les régions commencent hors de leur jet privé. (Bon c’est pas grave je vais faire comme à chaque fois que je ne sais pas à qui attribuer une citation, je vais y aller au pif).
Donc je me suis rendue en régions, comme disait Jean-Jacques Rousseau, voir les gros chiens à cornes picorer dans les champs, et assister à des obligations familiales.
Les arbres étaient en fleurs.
Les arbres en fleurs, c’est un peu comme les descentes à vélo, les premiers soirs d’avril où le froid retombe comme une claque ou les creux de cou, c’est terrible, à chaque fois ça me fait penser aux mêmes choses et suivre les mêmes chorégraphies immuables.
Les arbres en fleurs, en particulier, déclenchent chez moi un réflexe Pavlovien assez stupide: je vais les niffer. Le fait d’être devenue violemment allergique à tout il y a dix ans n’a pas changé ce réflexe de citadine candide : je m’approche, éventuellement je prends une photo sur laquelle je mettrais probablement un filtre sépia mon cul si j’avais Instagram, mais j’ai pas Instagram alors je fais juste des photos d’une qualité déplorable ; ensuite je regard avec ravissement les fleurs en disant « roohoooo c’est joliiiii » ; ensuite je renifle en me collant les pistils dans les naseaux comme si je me faisais une ligne de coke ; ensuite je passe à la fleur suivante et ainsi de suite en me dandinant de joie.
Je ne vais pas vous mentir ; c’est ridicule.
Et pendant que je passais d’un pommier à un prunier, j’ai entendu quelqu’un demander à Gonzague : « mais elle, euh, elle fait quoi ? ». Gonzague a regardé son abrutie de sœur trentenaire qui sait faire des livres mais pas les œufs au plat frétiller de la croupe et taper dans ses mains d’un air extatique en répétant toutes les deux secondes « c’est joliii, nnnffff, c’est joliii ! », et elle a répondu sur un ton de haussement d’épaule : « elle pollinise ».
Maya l’Abeille, c’est moi.
Je pense que vous allez devenir riiiiiche et célèbre en vendant des livres et puis vous allez acheter une maison dans la campagne et vous pourrez faire l’abeille tant que vous voudrez.
L’Impératrice de la Galaxie, en plus de vouloir « être riiiiche et célèbre » (« gniiii »)veut aussi dominer le monde (je crois que c’était même « dôminer le moooondeuh » et « gniiii » derechef, ce qui a quand même un peu plus la classe, hein).
D’où ma question : la campagne se situant généralement aux alentours de Trouduc-en-Paumade, est-il possible de dominer le monde depuis un tel endroit ?
Cela m’intrigue. Je suis intrigué. C’est insoutenable. Qu’en pensez-vous, Impératrice ?
Je ne suis pas spécialiste (n’étant pas Impératrice), mais je dirais que oui, parce que les ennemis ne vont jamais aller jusque là… En plus, ça fait plus de place pour stocker du fromage. Et on ne saurait prévoir un projet d’une telle envergure sans fromage.
Tiens je me sens moins seul!!
Certes je ne dis rien mais je pense tres fort c est joli et je revis de ces effluves de vie…
Bon je vis en province de ville. Donc la campagne villageoise pour un parisien, avec des trous du cul ( les memes qu à la capitale mais en plus aigris avec moins de suffisance et pour cause ils ne se sentent pas le centre du monde. Gallilee comprendrait je pense ) qui sont tres cons je precise et qui se la jouent parisiens de la province profonde…
je les emmerde, j hume ce que je veux d abord!
Que la fiente soit avec eux.
<3
Ridicule? Ou encore « apprécier les choses simples » et ne pas raisonner en parisienne à base de « de quoi j’ai l’air et qu’est-ce qu’on va penser de moi? »