J’adore recevoir du courrier. C’est mon hobby, mon dada, passion-cartes-postales, genre.
Du coup je commande plein de choses sur le Internet (surtout des chaussures, parce que j’ai les pieds grands, et que l’arrivée du internet dans ma vie a signifié également l’arrivée de boîtes de chaussures à ma taille qui ne coutaient pas trois cents euros).
J’ai donc commandé des chaussures, qui se sont avérées moches -ça arrive aux meilleures. Et comme je suis aussi dans une démarche d’achat raisonnée et d’allègement général, je ne les ai pas gardées dans mon armoire en me disant que peut-être un jour j’allais devenir daltonienne (on a tous de très bonnes raisons pour garder des trucs qu’on ne portera pas ou plus jamais, la principale étant bien sûr que trouver le bon créneau pour aller à La Poste renvoyer les colis ça Peroy les Gombries). Non. Je les ai renvoyées. Ce qui signifie bien sûr que je me suis baladée en rendez-vous professionnel sérieux avec mon sac à colis, qui a pile la taille d’un colis-à-chaussures, mais aussi le léger inconvénient d’avoir dessus un dessin de bite. Bon.
J’ai atterri à La Poste, où une dame fort aimable a regardé de très près mon colis (de très près collée au carton, car malgré ses lunettes fort épaisses, elle ne voyait pas très très bien). Ensuite elle a dit qu’il fallait un tampon, elle est allée chercher le tampon en se cognant contre une poussette, deux de ses collègues et la porte du bureau (je pense que cette dame devrait avoir l’unique dérogation officielle autorisant à porter une banane). Ensuite elle a collé son nez à un bureau et essayé de localiser précisément le tampon, ça a pris un peu de temps, un peu comme si une taupe devait repérer un coquelicot dans un champ lointain, et je ne me moque pas parce que je fais tout le temps des rêves où je deviens aveugle et c’est horrible, vous imaginez, ne plus pouvoir voir ses tartines de rillettes.
Elle est sortie du bureau en brandissant le tampon comme Sauron l’Anneau et elle est revenue vers moi pour apposer consciencieusement le sceau officiel de La Poste Françayse sur mon colis de chaussures moches.
Cette mission rondement accomplie, je suis allée boire des coups pour me féliciter (chaque petite victoire est bonne à prendre).
Deux jours plus tard, j’ai de nouveau reçu un colis. « RhooOo, mais qu’est-ce que cela peut-il donc bien être? » me suis-je demandée avec curiosité et délectation (j’adore recevoir du courrier, je sais pas si je l’ai mentionné).
Mes chaussures moches m’avaient été dûment réexpédiées, grâce au pouvoir du sceau officiel de La Poste Françayse mis du mauvais côté de la boîte.
Preums!
C’est le Destin, ça doit vouloir dire que ces chaussures et vous âtes destinées à accomplir quelque chose de grand ensemble!
C’est marrant, moi aussi j’aime le courrier et les colis. Et surtout, j’aime bien écrire des vraies lettres, à la main( malgré mon écriture assez moche- genre j’ai 8 ans et j’apprends encore à bien écrire en attaché).
Les mails c’est pas pareil
Ou alors c’est des chaussures maudites. Elles sont moches, mais vous pouvez pas vous en débarrasser, elles vous suivront toute votre vie désormaiiiiiiiiis!!!!
NON ! Je les ai re-renvoyées.
J’ai décidé d’aimer mes chaussures d’un amour profond et sincère, et mon cœur n’est pas extensible à l’infini (les parents des familles nombreuses MENTENT)
(J’ai cru qu’ »infini » était un palindrome et en fait non.)