Je suis allée à un événement culturel.
Pardon : je suis allée à un ÉVÉNEMENT CULTUREL.
Non mais la dernière fois qu’on a discuté culture vous et moi, c’était pour vous dire que j’étais allée acheter du jambon, alors pour une fois que je profite vraiment du rayonnement de la Ville-Lumière, je me suis dit que j’allais vous en parler. Toudmême.
Déjà, ce qui est bien avec la Ville-Lumière, c’est qu’il y a souvent 4 manières différentes d’aller d’un point A à un point B. Et comme la Ville-Lumière est taquine, des fois NON. Des fois pour aller au centre de Lumière sa mère, il faut que tu fasses 4 changements, dont 2 dans des couloirs qui sentent le pipi radioactif.
Donc mon récit commence nécessairement par 24 SMS qui disent : » je suis désolée, mon RER n’arrive pas avant 15 minutes » ; « Le bus vient de me passer sous le nez, Rhaaaa » ; « OK ça va le faire, je suis à Champ de Mars » ; « Non on est arrêté entre deux stations » ; « j’encule les bus, tous les bus, tous, eux, leurs chiens et leurs chevaux ».
Des fois aussi, le réseau est joueur, et personne ne reçoit tes sms (jusqu’à ce que si, en rafale, à un moment où la passion du moment est suffisamment retombée pour que « j’encule les bus, eux, leurs chiens et leurs chevaux » semble un brin excessif).
Mais donc je suis allée à un événement culturel, et tout en renversant sur mon passage de tout petits touristes Chinois et en glissant sur des crottes de chien de Lumière, je me suis demandé pourquoi je n’en faisais pas plus, dis donc, des événements culturels dans la Ville-Lumière.
Bien sûr, je sais pourquoi :
1/ça coûte cher, 2/je suis une grosse flemmasse (c’est une liste en seulement deux points, je pourrais rajouter plein de fausses excuses, mais déjà j’aurais dû mettre « flemmasse » en première cause avec un astérisque signalant que ça représente 98% du problème, je ne vais pas non plus pousser le vice).
Mais quand même, c’était cool. D’abord, c’était un peu dans le grand amphi de la Sorbonne, où j’avais réussi à ne jamais mettre les pieds, ne serait-ce que « pour voir », alors que fût un temps j’y avais cours, à la Sorbonne. Endroit fort classieux où on met à ta disposition deux outils indispensable pour parer à l’éventuel manque d’inspiration : des statues de philosophes, et des peintures de femmes à poil. (J’ai cru reconnaître NKM, muse des Instants de Grâce dans le métro, mais j’y crois moyen).
Ensuite, on m’avait laissé une place à l’accueil, ce qui est toujours très cool (non mais si. Ça fait un peu VIP. Ou alors ça fait un peu aussi la connasse toujours en retard, mais bon, si vous voulez être médisants, aussi). Une dame en doudoune rouge et qui portait un maquillage sobre constitué uniquement d’un énorme trait de khôl sous les yeux m’a piqué ma place QUATRE FOIS en faisant tsssst, alors qu’elle, on lui avait même pas laissé de place.
Finalement elle est partie et j’ai pu prendre mon billet (sérieux, ça m’a pris 4 secondes). (Je l’ai recroisée dans l’escalier et j’ai chantonné « tuputupu » l’air de rien). Après, je suis allée m’asseoir.
J’ai envoyé d’autres SMS pour dire que tout allait bien.
De Pétronille : Je suis au fond de l’hémicycle, côté bongos
De Pétronille : Qui sont peut-être des meta-tambours
De Pétronille : Oh y’a une harpe ! J’adore les harpes ! On dirait de gros escargots zombies qui font de la musique.
De Pétronille : J’ai envie de faire pipi.
De Pétronille : Mais je ne vais pas me lever maintenant ! Je vais faire pipi discrètement quand la lumière sera éteinte. #Astuce
Après la lumière a baissé, la musique a commencé, et j’ai plus rien dit même dedans, parce qu’un orchestre, putain, c’est la classe.
C’était de la musique Russe et ça m’a donné envie de boire du thé, de marcher sur une fine pellicule de neige craquante, de m’asseoir au coin du feu, de porter le regard là où l’horizon s’envole.
Bon et puis comme il y avait aussi des étudiants dans la salle, j’ai pu admirer que ça donnait à certains l’envie de regarder des photos de tartelettes sur Facebook.
Les voies de l’émerveillement sont impénétrables.
Les étudiants ne savent absolument pas se tenir.
(J’en connais certains à qui ça a donné des envies de vodka, aussi.)
Orcheeeeeeestre ! <3
On peut déjà s’estimer heureux si personne n’a fait sonner son téléphone avec une affreuse chanson stridente pendant la mousicâlité suprêêêême de l’amphi de la Sorbonne (les gens qui font ça, on a le droit de leur enfoncer leur portable dans les narines jusqu’à ce que mort s’ensuive)
Ca donne envie d aller aux chiottes ce type de soiree. Ca manque de de grésillement strident!
Vas à l ircam.
Stadire que s’il y avait eu un grésillement strident ç’aurait sans doute été le signe que quelqu’un trichait et était venu faire du play-back avec son baladeur Fischer-Price.
Et du coup, non.