Au second plan, on distingue la doublure-blasée (c’est le 8 mars, elle a lu des blagues de merde sur Twitter toute la journée, elle a à peu près autant envie d’être là en poumpoum-pute que d’aller lire ELLE (qui a encore gazé, on s’en reparle)
D’ailleurs Floflo me fait signe de me calmer. J’adore quand des gens me font le signe de me calmer. Surtout si ce sont de gros beaufs qui ont demandé à être entourés de poumpoum-putes pour leur clip de merde pour éloigner l’attention du fait qu’ils sont tellement abrutis qu’ils ont oublié de mettre une chemise.*
Désolée, je suis un peu énervée aujourd’hui. Pour me calmer, Floflo me fait montrer ses muscles de loin. Seul. Sur son rocher. Ça devient suspect, cette affaire. Je me demande si, comme avec la villa, on n’a pas filmé des filles qui n’étaient pas du tout là pour tourner le clip de Mabite Feat Charentmar Itime, et par un effet visuel digne des plus grandes manipulations, nous faire croire que Floflo était entouré de chatte fraîche. (Non mais c’est le 8 mars hein, mettons-nous dans l’ambiance puisqu’il semblerait que le but de cette journée soit de vomir la conscience tranquille sur la question elle-même des droits des femmes en prétextant l’humour. Je suis pour l’humour. Je me sens d’humeur hyper humoristique ! C’est ça que ne comprennent pas les féministes, c’est pour ça que le débat est impossible, avec elles : on peut pas rigoler. par exemple, DSK, quand même, eh, c’est marrant non cette histoire nan ? La meuf, ça a été un peu son prince charmant DSK, non ? Avec le pognon qu’elle va toucher ! Ahah ! On se poile, putain, hein ? )
Re-plan de coupe absurde. Est-ce un jacuzzi, une piste d’atterrissage pour hélicoptère ? Aucune idée ! Quelle importance ? Tan que Mine Essota est content sur sa montagne, allez, au moins il ne massacre pas Que Ma Joie Demeure au triangle (dont il joue probablement… avec sa bite, mais tout à fait, y’en a qui suivent).
A ce stade, un espoir m’envahit : soudain conscient de sa solitude, Missis Ippi va peut-être se jeter dans l’Océan. De joie, l’océan susnommé commence une soirée-mousse (si vous saviez la semaine que j’ai eue, vous m’excuseriez sûrement)(quoique)(je ne suis pas sûre que quoi que ce soit puisse excuser la pauvreté de cette blague)(ceci étant dit, eh, chuis chez moi, ahaha).
Mais point du tout. Il se tourne derechef vers la caméra et nous remontre ses tétons au vent. Il ne se passe rien. vous vous souvenez quand on avait vu que les paroles ne voulaient rien dire, mais répétées à l’envi ? (à l’envie de qui, mystère) Eh bien, voilà le résultat en image. A ce stade, même moi je prie pour un plan-nichon.
Manque de bol, c’est la doublure-taille.
Et ça sifflote. La meuf est ravie d’être venue (en vrai, elle est neuro-chirurgienne). Enfin elle se plaint pas trop ; elle pourrait être la doublure-sourire-sous-marin. La doublure-sourire-sous-marin, elle, est en train de se noyer avec fatalité et professionnalisme. J’aimerais bien en profiter pour en parler du parcours du combattant que représentent les démarches en cas de grossesse quand tu es intermittente mais HUMOUR les gars on n’est pas là pour se prendre la tête, alleeeez, faut rigolééé.
En tentant d’échapper à la noyade, la doublure-sourire-sous-marin nous dévoile un nichon. On est au point d’orgue de l’apothéose du paroxysme de la complexité du scénario. Je tremble de me demander de savoir ce qu’il va bien pouvoir se passer !
*Ça et quand un collègue arrive en disant « salut les filles ». Ou un serveur, d’ailleurs. Ou Ces douze mille formulaires que j’ai rempli ces derniers temps et dont UN SEUL avait viré la distinction Madame/ Mademoiselle -et si tu mets Madame, bien sûr, tout plante pour toujours jusqu’à ce que tu rajoutes un conjoint-sa-mère. Ça ou le « non mais faut faire attention » condescendant du pharmacien la dernière fois que j’ai eu besoin d’aller demander une pilule du lendemain -sans déconner ? Non mais même si j’avais treize ans et demi, qu’est-ce qui justifierait que tu t’adresses à moi comme si j’étais retardée ? Ça et le connard qui m’a dit « wesh gros seins ! » comme il aurait dit « bonjour » ce matin dans le métro, en mode Joyeuse Journée Internationale des Droits de la Femme, c’est con qu’ils n’aient pas encore trouvé un gadget de merde à marketter pour l’occasion, je propose des tasers ROSES, hiiiihiiiihiii, je pisse dans vos bouches, je chie sur vos regards appréciateurs ou dégoûtés de marchands de viande, j’emmerde vos commentaires et cette interdiction tacite de ne pas baisser les yeux, de sortir quand il fait sombre et de dire non, ou de dire oui, puisque de toute façon nous sommes toutes des putes qu’il faut dresser.
Et pour sortir de cette journée de merde, de cette semaine pourrie et de cette année délétère, j’aimerais dire merci aux hommes de ma vie et aux hommes qui sont dans ma vie ; de ceux qui me disent que je ne peux pas faire telle ou telle chose parce que je suis une grosse flemmasse ; que je ne peux pas sortir parce que c’est le genre de concert que je vais détester ; que je ne devrais pas reprendre de pinte parce qu’il y a deux heures, j’ai dit que c’était la dernière : à ceux qui me parlent en oubliant que je suis une femme, parce que c’est terrible mais parfois j’ai l’impression que la seule voie possible du vivre ensemble, c’est la négation pure et simple d’une nature biologique que j’en suis parfois réduite à supporter alors que putain, qui devrait avoir à se poser la question de son droit à être ?
Même énervée vous être drôle Impératrice.
Du birnu de solidaritude de la journée internationale des blagues sexistes.
sontez agacées non ?
birnus et …. non mais rien …
… La constante de tous mes 8 mars c’est que j’ai l’impression de vivre sur une autre planète que les autres femmes que je connais. La dernière fois que quelqu’un m’a dit que je ne pouvais pas faire quelque chose parce que j’étais une fille, on avait cinq ans tous les deux, le truc en question c’était « porter une ceinture », je me suis foutu de sa gueule pendant des semaines et il a même pas bronché parce que j’étais plus grande et plus forte que lui.
(je comprends pas le problème de dire « salut les filles » à une bande de filles, je dis bien « salut les garçons » quand ya que des mecs dans un groupe et « salut tous » quand ya les deux ?)
pfoulala l’impératrice est furax je vais me planquer dans le grenier.
Je trouvais que le 8 mars s’était plutôt bien passé, coule, relaxe, les Germains ignoraient la chose, les conneries que je lisais étaient sur Internet, tranquille. (Car oui, quand je n’écris qu’une seule fois « go fuck yourselves, sideways, with a cactus », c’est plutôt une bonne journée.)
J’ai lu aujourd’hui mes mails non-urgents reçu hier, y compris ceux envoyé par quelques gros malins « à l’attention de toutes les ladies du département ». On l’a échappée belle : j’avais failli reprendre foi en l’humanité. (Après je me suis souvenue que l’un d’entre eux était de ceux qui se plaignait du recrutement de doctorants en septembre, sur le mode y a pas beaucoup de filles, mais surtout, elles sont pas baisables.)
Tout ça pour dire que je partage votre fatigue, là.
Allez voir là, madame l’impératrice, vous vous sentirez moins seule: http://vagendamag.blogspot.co.uk/?m=1#!/2013/03/international-womens-day-q.html
Impératrice,
Calmez-vous, respirez. Ne vous en faites pas, un jour ils seront nos esclaves, vous le savez bien, c’est ce que prévoit votre plan de conquête du monde, non? Bon, blague à part je ne vois pas non plus pourquoi « Salut les filles » est problématique, mais bon, je pense que c’est comme tout, ça dépend du ton (on peut rendre n’importe quel terme insultant si on y mets la bonne intonation). Pis je suis un mauvais exemple, je dis toujours « Salut les gars », quelque soit le sexe des gens, alors…
Du bisous, Impératrice (et pour le relou du métro, je compatis, je pense que les transports en commun attirent les cons. En particulier à Paris. Ou bien rendent les gens cons. Je ne sais.)
Parce que quand tu es responsable tu ne dis pas « salut les filles » à une table pour dire « bonjour messieurs » au reste de l’open space, et parce qu’on n’a pas besoin de me parler sur un ton faussement gentil (je ne suis pas un enfant, je suis GRANDE et je fais caca sur ta tête)
Le « wesh gros sein » j’y ai eu le droit aussi. Par contre quand j’ai repondu » p’tite bite » du tac au tac il est reste comme un con a se faire chambrer par ses potes… certes j’avais 13 ans (j’ai grandi vite) mais ca reste une victoire.
j’ai pensé aussi à la réponse « p’tite bite »… ça m’étonne que l’Impératrice non….(parce que niveau répartien je suis plutot level -543 en général).
Quant à salut les filles, s’il avait été précédé ou suivi d’un salut les gars, il n’y aurait eu aucun de problème du coup ?
« et parce qu’on n’a pas besoin de me parler sur un ton faussement gentil » euh « salut les filles » c’est faussement gentil ??? Non parce qu’à un moment, on va finir par plus rien dire….
Si, il y aurait toujours eu un problème, sachant que quand il était à un niveau en-dessous, on avait droit à des « bonjour à toutes ». Et le fond du problème, effectivement, c’est sans doute que je préfèrerais que cette personne ne me parle pas.
Et il ne s’agissait pas là de récriminations ayant trait au droit des femmes en général mais à mon droit à moi en particulier d’en avoir plein le cul de tout.
J’admets, il manquait le contexte ; ça va mieux, là ?
oui Impératrice.
je vous sens quand même tout stress là…..
Un peutipeu. Oui. Certes soit.