Joyeux anniiiiversaire 1

• A J-12, j’ai commencé à paniquer en disant que j’allais tout annuler (j’avais congelé des gougères et je venais de lire sur le internet qui a toujours raison qu’il fallait jamais congeler des gougères).
  A J-11, j’ai commencé à faire un rêve récurrent et pas cool. Personne ne venait sauf deux personnes que j’aime très fort mais qui ne sont plus jamais supposées se retrouver dans la même pièce. Et juste quand ils allaient commencer à se taper dessus, ma mère sonnait à la porte et venait nous proposer une partie de Twister.
  A J-10, j’ai bu deux bières (ça faisait un mois que j’avais pas bu de bière) et j’ai envoyé deux sms que j’aurais pas dû envoyer (dont un grave et un à Satana qui a compris que j’étais bourrée et qui m’a retiré mon badge des AA parce que j’avais pas tenu)(c’est comme un Jiminy Cricket qui te dirait de pas boire alors qu’il a de la vodka dans son tiroir à trombones).
  A J-9, j’ai réessayé la robe que je voulais mettre et je me suis souvenue pourquoi je mettais absolument jamais de robe.
  A J-8, j’ai commandé une autre robe sur le internet, et je me suis souvenue pourquoi j’avais quarante-douze robes dans mon armoire alors que je ne mets absolument jamais de robe.
  Aussi, j’ai passé la journée à lister des chansons pour envoyer à Copine DJ.
  Aussi, j’ai envoyé 27 mails en majuscules dans lesquels je demandais calmement à mes amis « QU’EST-CE QUE JE METS COMME MUSIQUE JE SAIS PAS JE VEUX MOURIR J’AI DES GOÛTS DE MERDE JE NE MÉRITE PAS DE VIVRE AIDE-MOI » (parce que je doutais un peu)(un tout petit peu).
  A J-7, j’ai commandé une jupe en me disant que ce serait plus gérable. J’ai acheté exactement 12 jus de fruits différents pour Copine Enceinte jusqu’Aux Yeux qui (quelle chochotte) m’avait laissé entendre qu’elle n’était pas vraiment autorisée à boire.
  A J-6, j’ai pris un café avec un ami VIP qui m’a dit qu’il ne pouvait pas être là. J’ai pas pleuré, je me suis contentée de suggérer calmement que j’allais TOUT ANNULER et me RASER LA TÊTE. (Et aussi je l’ai inscrit sur la page de carnet dédiée aux gens sur lesquels j’ai désormais des moyens de pression pour toujours)
  A J-5, j’ai reçu la robe, qui m’allait mais qui m’allait pas (fits me but doesn’t suit), je l’ai rangée dans l’armoire à robes.
  Après, je suis retombée sur le mail d’invitation pour l’anniversaire d’il y a 10 ans et je me suis demandé si la différence entre les deux listes devait me rendre fière (l’arrière-garde est toujours là et des gens nouveaux me supportent) ou profondément dépressive (qu’ai-je fait pour perdre en route autant de sympathiques accointances ?)(c’est rhétorique hein)(je sais ce que j’ai fait)(=je suis un tout petit peu relou parfois)(ou alors c’étaient des gros connards).
  Après, j’ai écouté Comédie en boucle jusqu’à toucher le fond du marais, et je suis remontée (et j’ai écouté Lady Gaga).
  A J-4, je suis retournée acheter du Banga, au cas où (dans une boum, y’a jamais assez de Banga). Et des pistaches. Et j’ai refait des gougères.
  A J-3, j’ai fait caca (ça m’était pas arrivé depuis je sais pas quand parce que j’étais super occupée à stresser).
  A J-2, j’ai reçu la jupe. Elle était rose. J’ai pas pleuré (j’ai mangé de l’andouille)(ça allait mieux).
  Copine coach m’a envoyé un sms qui disait qu’elle avait hâte de voir mes genoux, vu que ça lui était pas arrivé depuis 1998. J’ai répondu que j’avais décidé de me mettre en jeans pourri et en t-shirt noir (un peu comme tous les jours que fait la Grande Rillette). Elle m’a répondu que si elle me trouvait en jeans en arrivant, elle me pétait les rotules à la barre à mine. Je suis allée acheter des collants.
  A J-1, j’en avais tellement marre d’angoisser pour des conneries que j’ai décidé d’en avoir rien à foutre.
  A J-0, j’ai passé une très très bonne soirée ; Copine Enceinte est pas venue sous le prétexte fallacieux qu’elle était en train d’accoucher, finalement ma chaîne ne lisait pas les MP3 et Copine DJ a fait une soirée de l’extrême où elle a réussi à faire une playlist non répétitive pendant 12 heures d’affilée avec 3 CD seulement dont un best-of d’Hervé Vilard ; tout le monde était content ; tout le monde a bien mangé ; tout le monde a joué à deviner qui était Satana en mesurant discrètement les bras de ses voisins ; j’ai pas assez bu, j’ai trop dansé, j’ai kiffé ma race.

SUPER BONUS DE LA MORT

A J+1, Accointance d’étrangie a rangé à ma place.

Le récap de Nadine
Pour réussir une boum, il faut impérativement :

• Beaucoup de Banga (je ne vous cache pas que c’est un nom de code. A boire, à boire, il faut à boire)
  Un relou qui va être pété comme un coing à 19h10 et voguer de groupe en groupe pour dire : toimoi, népareil, nfait, stavu ?
  Un quart d’heure américain (même s’il dure 14 secondes)
  A manger.
  Un drame émotionnel ; genre en 3è c’était quand Elodie sortait avec un vieux de seconde alors que en fait elle était déjà avec Djeffrey qui était pas là parce qu’il était à la contre-boum. Enfin pas exactement ça, mais un équivalent en vieux.
  Aucune, et je dis bien aucune activité imposée. Par exemple, du Limbo, ou bien un atelier-crochet. Non, il faut laisser le temps au temps et l’amour aux chatons et un tiens vaut mieux que deux wonderbras.
  Des contre-bars (ce qui se fait assez naturellement si comme moi vous avez des accointances qui aiment bien garder un œil sur la bouteille qu’ils ont apportée. Du coup ça fait un atelier mojito au Nord, un atelier vodka-truc à l’Est, un atelier rhum-n’importe quoi à l’Ouest et au Sud, ben on sait pas trop ce qui se passe (à une bonne boum, il finit forcément par manquer au moins un point cardinal).