On parle rarement de cheveux ici parce qu’on est bien trop occupés à parler de fromage, faire des blagues de merde, faire des listes absurdes évoquer les subtilités du contexte géopolitique international actuel.
Mais quand même.
Oui alors aussi on en parle peu parce que genre en fait ça fait deux ans que j’étais pas allée chez le coiffeur (j’avais plus de sous) (et aussi j’avais très envie de rester enfermée chez moi bouder et en général ça entraîne rarement l’envie de mettre tes plus beaux bigoudis ; plutôt celle de sortir en pyjama avec les oreilles pas coton-tigées pour bien faire montrer au monde que ça te gave et que tu refuses de jouer plus longtemps la comédie sociÂle. Et proute.) (Rien ne dit mieux proute qu’un pyjama pas conton-tigé) (Je pratique une anarchie agressive, mais à un niveau très très local).
Mais y’a pas longtemps j’ai vu des photos (les photos qu’on avait prises au mariage formidable -je vous ai dit que j’étais allée à un mariage magique où il y avait de l’amour et UNE ROUE DE PARMESAN ?- pour ne pas les nommer), avec mes cheveux dessus, et du coup j’ai dit HALTE, au nom de l’amour. Même mon Papy qui pourtant aimait bien mes cheveux avec ma vraie couleur et mes vraies boucles d’anarchiste (locale), il aurait trouvé ça sérieusement mal rangé.
Du coup je me suis dit, si je vais chez le coiffeur une fois tous les deux ans, je vais essayer de trouver un truc dont je ne ressortirai pas en larmes intérieures (les filles, ça pleure pas en-dehors).
Parce qu’il faut savoir qu’en général, les séances chez le coiffeur se passent exactement comme ça, selon le même rituel immuable :
- J’explique clairement et posément ce que je veux, avec un nom officiel qu’un jour un coiffeur à la retraite (donc libéré de l’emprise du démon) m’avait écrit sur une petite fichette, des mimes, des exemples pris dans le catalogue de têtes.
- La personne dit « oui d’accord ».
- Elle fait tchic-tchic doucement. De tout petits coups de ciseaux. Je me relaxe un peu.
- Je cligne des yeux.
- Je les rouvre : je ressemble à Roseanne au réveil.
- Je dis « EUH ! Non mais on a assez coupé là ! » et je commence à me tortiller sur ma chaise, avec les pieds tournés vers la sortie.
- Là en général on me dit « non mais c’est presque fini ! » et en enlève encore du plusse, et après on me sèche la tronche en agitant bien pour faire des frisouillis dégueus.
- Quand c’est enfin fini et que j’ai sombré jusqu’aux tréfonds de moi-même pour me cacher dans ma cabane en coussins mentale, on me dit « c’est bon ! » et après, avec une cruauté sans nom : « ça vous plaît ? » et moi je dis oui-ouirgl pendant que mon cœur pleure dans ma gorge.
- Je paye (très cher si tu pars du principe qu’on vient de me ratiboiser la tronche n’importe comment)
- Je m’en vais chez moi me relaver les cheveux et renifler ma cave en me disant que si je passe les 3 prochains jours en crise d’allergie, quand je ressortirai enfin de chez moi, mes cheveux auront peut-être repoussé. (Ce qui est bien sûr faux, à part les gens qui ont une vraie maladie, je dois être la personne au monde dont les cheveux poussent le plus lentement du monde, ce qui explique que je sois là à vous en parler, parce que si en deux mois je récupérais mes tifs ça irait encore, mais NON. Si tu me loupes j’ai une tête de merde pendant un an ; c’est long, un an, et ça repousse encore la conquête du monde parce que je dois déprogrammer la séance photo pour mes affiches de Grande Leader du Peuple)
Je vous la fais courte : on m’a coupé les cheveux deux fois (soient 2 sessions d’ascenseur émotionnel), on m’a fait une couleur qui était celle que je m’étais faite le jour où j’avais bu (j’avais acheté le mauvais paquet et floutché de l’ammoniaque sur mon capillariat en titubant, le réveil avait été extrêmement difficile), et après on m’a fait un « sculpting » que je n’ai pas demandé, avec de la cire d’antiquaire (ou approchant), et du coup les frisottis dégueus de d’habitude étaient en béton armé, et tout ça a duré un temps infini. Mais infini. Genre je suis sortie de là il était 22H. Délestée de 124 EUROS, CENT-VINGT-QUATRE EUROS, DONT 23 DE SCULPTING A LA CIRE D’ANTIQUAIRE. Et avec l’interdiction de me laver les cheveux durant 48 heures.
C’était pas un samedi, c’était en semaine, donc du coup j’ai eu zéro jour pour me remettre de ces émotions, le lendemain matin au réveil j’ai reçu un sms de ma banque pour me dire que j’étais à découvert, et après je suis allée dans ma salle de bain pour me débarbouiller et j’ai vu ma tête et je me suis souvenue que ce n’était pas zun affreux cauchemar qui s’était enfin terminé, non, que c’était ma tête pour les deux prochaines années.
Mais en prune.
Et donc tout ça pour dire qu’on ma demandé s’il y avait des dédicaces de prévues pour le bouquin sur l’open-space, et que la réponse est : non.
Alors
Pour la dédicace : vous n’êtes absolument pas joueuse….
Pour la coupe :comme on dit sur Wow, pics it or it didn’t happened
C’est quoi prune comme couleur ?????
Ah sinon c’est Santana du coup qui a bien dû rire en vous voyant arriver…. (tentative subtile de savoir où ça en est cette histoire de bd….)
Ah sinon c’est Satana du coup qui a bien dû rire en vous voyant arriver…. (tentative subtile de savoir où ça en est cette histoire de bd….)
Hummmm les joies du smartphone… Vous pouvez effacer un des deux commentaires Impératrice ?
Cet article est fabuleux.
Il fallait que quelqu’un se décide à l’écrire pour que cesse cette conspiration de la Confrérie des Coiffeurs Fous.
Merci!
Imaginez : avec mon capillariat rasibus, je vis ça non pas tous les deux ans mais tous les deux mois.
(Sans cire et sans couleur, ce qui revient beaucoup moins cher. Enfin, pas à l’année…)
En même temps, quand on voit le nom des salons de coiffures (enfin la plupart)… Peut on vraiment avoir foi en des gens qui n’ont aucune honte à afficher en lettres clignotantes « Infini’tif » ?
Etant d’une nature capillaire bouclée (et par « bouclée » j’entends « aléatoirement bouclée avec des frisouilles, des anglaises et des cheveux plus ou moins raides – et tout en même temps »), pendant toutes mes études je me coupais les cheveux moi-même, vu que de toutes façons mes cheveux font ce qu’ils veulent.
Depuis, j’ai eu la chance de trouver quelques coiffeuses pas folles (mais je n’ai pas trouvé de solution pour le horriblement long et horriblement cher)
Ouais pardon je raconte ma vie. Mais je demande l’indulgence: On est presque en Novembre. Le mois qui donne l’impression d’être un dimanche soir de pluie pour toujours.
Impératrice, je suis certaine que vous portez avec élégance n’importe quelle coiffure/couleur
Je fais mieux : je laisse pousser sans regarder pendant quatre ans, puis je vais chez la coiffeuse et je dis « coupez ». « Mais euh couper comment ? » « coupez à mort. » Du coup, elle pleure en coupant 48 centimètres de capillariat lisse et brillant pendant que les autres clientes et leurs cheveux filasses me haïssent. Du coup, même si la coupe me déplait, je me délecte. Bon, j’ai toujours pas trouvé le truc pour qu’elle évite les huit tonnes de laque à la fin. La dernière fois, j’ai précisé « Pas de laque ».
Elle m’a mis du gel.
Je crois qu’elle m’en veut.
Oui mais si on voit pas, on peut pas compatir correctement ! Au pire je vous prête un chapeau ! Allez euh venez faire une dédicace chez mon fromager !
Le seul moyen que j’ai trouvé pour que les coiffeurs fassent ce que je leur demande, c’est d’aller dans une chaine pas chère.
MAIS ils sont pas doués pour le capillaria exigeant (mes cheveux sont filasses et raides, toute coupe « en dessous des épaules et un peu dégradé » leur vont)
Par contre j’ai une amie aux cheveux spéciaux qui a trouvé un salon qui fait bien, vous voulez l’adresse ?
Sans-Visage >Ah la BD de Satana… Bah… C’est dans mon dossier En Cours. Voilà, vous savez tout.
Camille > je sens une solidarité basée sur le vécu. C’est à la fois magique et horrible.
KK> Votre capillariat pousse VITE.
Super Salade > Aw, vous êtes gentillesse mais je porte surtout le désespoir.
Faerika > … moi aussi.
Chaussette (ce pseudo est si magique, simple et efficace à la fois) > malgré la qualitay de cette feinte subtile, la réponse est non. Je montre nicht.
Ninita > Ah mais pourquoi pas. Par contre du coup là j’en ai pour deux ans.