Je vais tout de suite vous faire tellement l’émotion que vous allez en perdre vos cardigans : je suis allée chez Franprix.
J’étais seule. En général quand je suis seule chez Franprix je mets Enya à fond et je caresse les fanes de carotte au ralenti mais là en fait j’étais pas totalement seule : il y avait un Lendemain avec moi. Qu’est-ce qu’un Lendemain ? Deux gens qui ont fait la sexualité et, au lieu de repartir chacun chez soi dans le soleil levant, vont au Franprix idée farfelue s’il en est . Là où le drame se noue, c’est que pendant que j’étais en train de remplir mon petit panier de Chaperon Rouge de gras et de viandasse -j’étais en mission ravitaillement pour Gonzague, quand c’est les fêtes elle a peur de manquer alors on la roule dans le magret de canard pour éviter le sentiment d’insécurité-, la jeune femme expliquait au jeune homme qu’en fait elle était végétarienne. Il y a eu comme un blanc. Même les caissiers on eu un instant de choc. On imagine plutôt le vegan en goguette chez Nature et découverte à choisir ses graines, pas dans un Franprix au fin fond du 19è où le soja est périmé depuis 2007, et on a raison. Ce qui est con, d’ailleurs, parce que tant qu’il y a de l’espoir il y a de l’amour, ou plutôt tant qu’il y a des courgettes il y a du vegan, ou un truc du genre. Mais c’est vrai que Franprix est ouvert à tous, comme une sorte de temple de l’amour universel. Donc, le jeune homme -avenant, au demeurant-, est resté silencieux un instant. Il était au bord de la verge (pardon c’est Noël, ça a toujours une influence déplorable sur moi), hésitant dans ses mocassins -les bien connus Mocassins de l’Indécision. Je l’ai vu regarder furtivement le fessier de la jeune femme -qu’elle avait, il faut le reconnaître, également très avenant. Il a dit : « d’accord », elle a dit « non mais on fait comme tu veux », il a dit « non mais si tu es vegan, on se fait un petit dej vegan hein, y’a pas de problème », elle a dit « oh d’accord, c’est cool,tu vas voir, on peut se faire des trucs vachement bons ! »
Ensuite, ils sont partis dans le Grand Inventaire Vegan de l’Amour et du Franprix.
Le blondinet pointait des trucs avec le sourire plein d’espoir du chaton naissant. Et la fille secouait la tête en signe de dénégation et piétinait ses rêves avec application et Converse vintage. Les œufs ? Non. Le pain d’épice ? Non. Le bacon ? AHAHAH ! Non. Quand au bout de vingt minutes il n’y a plus eu de rayon à passer en revue, et que dans le petit panier il y avait deux avocats, du lait de soja, des flocons d’avoine et deux kiwis, moi j’avais assez de gras pour retartiner la Belgique, le Lendemain fille est arrivé à la caisse, portant son petit panier de douleur grassale avec ses petits bras musclés et son verni O.P.I à 15€ le flacon, sans nulle doute importé à dos d’enfant bio et équitable, le Lendemain garçon a regardé mon panier, il a dit « oups faut que j’aille retirer des sous », moi j’ai payé, et quand je suis sortie, au loin, il y avait le Lendemain garçon qui marchait vite-vite vers le métro. Il avait déjà dépassé deux distributeurs, clairement à ce stade je pense qu’il avait renoncé à chercher l’Amoure et qu’il cherchait plutôt un kebab.
Life is a bitch.(La vie est une plage)
Preums
Il faudrait que vous nous donnâtes l’adresse des magasins où vous allez, parce que chez moi même en cherchant bien, il arrive jamais des trucs marrants comme ça. Où c’est pitet la façon dont vous le racontez qui rend ça marrant, je sais pas.
En même temps force est de reconnaître que vivre sans amour c’est possible, alors que vivre sans bacon, BORDEL !!!!!
@aurélia: Karadoc de Kaamelott l’a toujours dit: le gras, c’est la vie!
C’est beau.
Hahahahahahaha.
(Pardon.)
(Je suis mauvaise.)
(C’est 13.50€ le flacon d’OPI, sinon.)
Hiiiiii !!!
Le beulogue est d’retour !
Oui, j’habite sur une planète où la civilisation n’en est encore qu’à ses balbutiements (comprendre = j’ai pas Facebook), du coup je continuais à aller d’office sur beulogue.free.fr et à me faire refouler à l’entrée telle une boîte de thon Saupiquet sur une plage privée.
Mais maintenant je suis Joie, Amour et bisous dans le cou. Comme quoi, life is a bitch, mais pas que…
Je m’en vais lire le reste de vos frétillantes aventures. Ah, et Galaxie, bonne année ! de la Canadie lointaine
J’ai ri aux éclats de la déconvenue du Lendemain Garçon, qui fut fort dépourvu quand la Vegan fut venue. Bon, en même temps, s’il vénère le saint Bacon et qu’il s’est pas rendu compte plus tôt que sa nuit avenante crachait sur le-gras-qui-est-la-vie, c’est quand même bien dommage mais il l’a un peu cherché (ou alors il était très ivre)(ou alors elle était vraiment super bien roulée).
Sinon j’ai beaucoup aimé les Mocassins de l’Indécision, je suis fan de ce concept.
Beulogue bien, beulogue drole, moi aimer
Par contre si la madame est vegetarienne, elle est pas vegan (végétalienne en Anglais), et du coup, elle mange des oeufs et du pain d’épice (Mais pas de nutella. Le nutella, c’est mal :))
Signé, une digne représentante de la race des végétariennes