Coucou les genoux, c’est pour dire que normalement le Guide de Survie en Open-Space sort le 8 Septembre.
Que j’ai besoin que vous croisiez vos petits doigts dodus très forts pour que les éditeurs auxquels j’ai envoyé le Grand Projet Secret soient de très bonne humeur et soient justement à la recherche du Nouveau Talent Français, et qu’ils recherchent spécialement quelqu’un qui aimerait beaucoup les parenthèses et aurait de beaux cheveux vaguement orange.
Que je me suis posée à ma table y’a pas longtemps en me disant, allez, aujourd’hui je finis les textes pour le premier tome de Satana, Princesse Ninja aux Petits Bras, et qu’à la place j’ai écrit un autre truc.
D’ailleurs (je peux vous raconter un peu, hein, de toute façon c’est chez moi j’ai le droit de soûler tout le monde avec ma liste de courses et de vous obliger à enlever vos chaussures), pour l’anecdote. La raison pour laquelle j’ai fait autre chose c’est que je me suis soudain retrouvée incapable d’écrire sur ordinateur. Genre gros ras-le-bol -peut-être éventuellement possiblement lié au fait qu’entre le travaillement et les activités annexes, j’y passe déjà entre 9 et 12h par jour, et qu’en ce moment je ne fais pas partie des gens qui disent « ahah, je suis trop geek, c’est cool, quand je suis pas sur l’ordi je suis sur ma tablette, regarde mon T-shirt Community ! ». Non. En ce moment, ça me gave. Parce que mon rêve c’était d’être dans une maison en vieilles pierres et d’écrire à la plume sur du beau papier des CréÂtions formidables. Peut-être avec un chat. En buvant des litres de thé.
Des fois je me serais levée de ma table en bois pour m’étirer de manière à la fois détachée et sexy. J’aurais été habillée un peu comme dans le catalogue Hiver des 3Suisses (où y’a des meufs qui portent uniquement des petits caracos délicats et des gros gilets en laine par-dessus -et genre ça les gratte pas).
J’aurais été très mince et avec une peau impeccable, parce que, aspirée par ma création, j’aurais juste mordu de temps à autre, avec distraction, dans un blanc de poulet aux herbes et quelques légumes du jardin (dans ce futur parallèle, je suis capable de faire non seulement non-mourir des végétaux, mais même d’en faire pousser). Et à une heure indistincte (mais romantique et inspirée) de la nuit, XXX vient me rappeler qu’il attend dans le lit (je vais faire comme Hollande avec les Régions, je vais pas me faire chier à filer des infos floues, je vais vous laisser directement compléter avec ce qui vous inspire vous. Genre Idris Elba. Par exemple. Mais c’est juste un exemple).
OR.
Ce n’est pas du tout exactement ce que je fais de mes journées, et des fois c’est pas grave, mais parfois si et justement en ce moment j’en ai plein le cul.
(En plus je suis allergique aux chats)
DONC je me suis dit HAN, mais oui mais c’est bien sûr, je vais faire semblant. Je me suis donc mise à écrire à la main.
(A un moment donné je me suis même dit que non seulement j’étais en train d’écrire de la fiction mais aussi de mimer une auto-fiction dans laquelle je serais en train d »écrire de la fiction parce que c’était le rôle que je m’étais réservé. Et aussi d’XXXer Idris Elba en blanc de poulet et en caraco, vous voyez le genre).
Je vous livre directement la conclusion de cet épisode de meta-narration d’exception : mitigé.
D’abord, il faisait trop chaud pour porter un gilet en laine (et de toute façon, en vrai, ça gratte). Je ne porte plus de nuisettes depuis très longtemps (les nuisettes c’est le mal)(c’est comme d’aller te coucher enroulée de ficelle-à-gigot en te disant que ça va bien se passer)(et en vrai je ne suis pas spécialement sûre de ce que peut bien être un caraco mais figurez-vous -c’est jeudi-confession- que ce mot m’obsède depuis que j’ai lu « Mon Premier amour et autres désastres »), donc à la place j’ai mis mon pyjama habituel : un des T-Shirts perdus. [T-shirt perdu : T-shirt qui a une tâche de javel, ou qui est un petit peu trop grand, ou un petit peu trop court, ou avec des trous, bref que tu ne peux pas vraiment porter pour aller au travail, mais que tu jettes pas parce qu'on ne jette pas ce qui peut encore servir].
Par contre il faisait trop froid pour éviter d’avoir les pieds violets (ce qui ceci dit était assez cohérent avec mon fantasme, où je peux éventuellement être en fait auteur-célèbre qui écrit à la main mais finit par avoir la gangrène des pieds à force d’être dédiée à son art)(ce qui me donne une très bonne excuse pour ne jamais faire de footing).
J’ai effectivement bu un litre de thé, et ensuite j’ai pissé toutes les 10 minutes.
Quand mon ventre a arrêté de faire floc-floc à cause du thé, j’ai eu très faim, et j’ai pas su quoi faire (dans le fantasme je suis seule dans la lande Irlandaise, ça regorge pas de Franprix non plus) alors j’ai fait des pâtes (trop), que j’ai mangé pas du tout distraitement (ou alors une distraction teintée de morfalisme aigu).
J’ai pris 3 kilos instantanément (c’est mon super-pouvoir. Je peux grossir plus vite que n’importe qui. Sérieux un jour je vais breveter le truc et me vendre très cher à la science pour aider à fabriquer un remède contre la dénutrition)
J’ai écrit au dos de mes brouillons de Mémoire de Maîtrise (qui dataient d’exactement 10 ans, ça m’a foutue une patate monstrueuse, ahaha, NON), romantiquement, avec un quatre-couleur romantique (j’ai encore un stylo-plume quelque part mais je n’ai pas réussi à remettre la main dessus)(mon appartement était dans un bordel très romantique). Au bout de 10 minutes ma main avait des crampes. Au bout d’une heure elle avait des ampoules. J’ai fini la journée avec le bras tétanisé.
Va savoir pourquoi, j’ai écrit un truc super-glauque, en plus, du coup à un moment donné j’ai troqué le thé (floqueuh-floque) contre un reste de Muscat. En termes de cœur au ventre, ça allait mieux, mais en ce qui concerne la lisibilité, le Muscat plus les crampes, je ne pourrais pas vraiment jurer que ça ait réellement eu un effet bénéfique.
Je me suis donc retrouvée propriétaire de 110 pages illisibles (à partir de la page 15, je dois plisser les yeux pour relire et mettre des points d’interrogation dans la marge)(à partir de la page 60, y’a des tâches de Muscat) ; d’une énorme cloque, de courbatures à l’avant-bras (mais comment j’ai fait pour survivre au lycée, avec tout ce qu’on grattait ? Comment ?) ; et d’une gueule de bois monstrueuse (c’était vraiment glauque, j’ai dit au diable la lande Irlandaise et je suis descendue racheter du Muscat).
Encore une victoire de Canard.
C’est joliment dit tout ça, on sent un bel élan créateur et tout et tout. Moi aussi j’ai eu le même problème de stylo plume, récemment, en plus. je nous sens si proches.
Mais quel genre de « reste de muscat » vous permet d’écrire plus de 60 pages ? Chez moi, les restes c’est pas plus d’un verre et demi, soit 6 pages, grand max
Donc votre reste c’est quoi ? 15 verres ? Quasi 2 bouteilles ça !
Bref.
Votre récit à mis des larmes de rire dans mes yeux, un sourire dans mes cheveux, merci. J’avais besoin.
C’est Shw-et !
Mais c est qui canard???
Ce sevret est insoutenable!
Moi, j’ai de longs doigts fins fuselés de fée, mais je vais les croiser quand même.
( pour la simili danseuse de 45 kilos avec son caraco en soie, sous son cache coeur en laine, et ses cheveux négligemment relevés et attachés bien sûr, y avait la même sur le catalogue de la Redoute. Avec des couleurs indéfinissables tout pareil, genre rose poudré, ou beige satiné, enfin des couleurs qu’on voit pas quoi…C’est un bon concept ça, des vêtements invisibles, portés par une femme transparente, pour faire durer la vie de couple, nan ? Et bien sûr, avec une tasse de thé ( bio chilien) à la main, parce que juste à côté de la fenêtre, quand il neige, j’aime autant te dire qu’il pèle. Mais vraiment. Par contre, le chauffage est pas écolo lui, pour supporter le caraco il faut au moins 30°. Sauf si Idriss Elba est dans les parages, forcément, ça booste le chauffage interne. ( je connaissais pas ce monsieur, merci donc pour cette découverte. Par contre, fuyez loin et bien vite, apparemment, il a une petite tendance à collectionner les dâmes…) ) Je sais pas si j’ai tout bien fermé derrière moi, alors ) ) voilà, comme ça c’est plus sûr. Au revoir Princesse, je vous laisse vous préparer pour les cérémonies normandes. J’ai hâte de découvrir votre chapeau. Hu hu hu. ..)
« Que je me suis posée à ma table y’a pas longtemps en me disant, allez, aujourd’hui je finis les textes pour le premier tome de Satana, Princesse Ninja aux Petits Bras, et qu’à la place j’ai écrit un autre truc. »
Ct’un SkaaaaaandaaaaAallllll !!!
110 PAGES ?
Je m’incline devant la supériorité impériale. Perso à 10 à la main je suis déjà en train de tenir mon poignet en pleurnichant que la vie c’est dur, que le monde est injuste et que je veux mon ostheo.
110 pages. Même au lycée j’en sortais pas autant. Respect.
En tant que droitière pas du mauvais côté (puisque la main droite est celle qui tient le stylo m’a-t-on apprit), j’ai arrêté d’écrire à la main et qui plus est à la plume romantique a la seconde où ce fut possible (à la seconde donc, où j’ai joué ma rebelle en prenant un BIC. Que t’a pas de l’encre jusqu’au coude quand tu écris avec).
Le rêve romantique marche aussi très bien quand on a un écran plat et un mini ordi et exactement la même scène hein.
Et puis les plumes ça se casse. Pis ça accroche le papier. Et les branches de céleri à l’encre c’est pas super bon (sauf si tu écris à l’encre de sèche).
(je retiens quand même que la super bonne nouvelle déjà arrivée du topic c’est le Guide de Survie en Open Space que je compte bien acquérir dès que je trouve une « bonne librairie ». Celui pour Comprendre les Filles m’a été très utile.
Et bien sûr, vous avez toutes nos ondes et tous nos croisements d’orteils pour votre nouveau projet, aussi fou et manuscrit soit-il)
comme dit ma collègue allemande : je creuse les doigts !
et bien volontier encore!
*croise ses petits doigts dodus*
« ça y est Barry, tu es sec ? »
Ah, « Mon premier amour et autres désastres »… j’ai du le lire 12 fois.
C’est un épais mystère pour moi ce trip de la plume d’oie et du litre de diurétique.
Le soulagement que ça a été de ne plus devoir écrire à la main, laisser derrière soit le souvenir calamiteux des démonstrations de maths de 5 pages ou plus où j’avais toujours au moins 2 pages de retard et les débuts de crampes à essayer d’accélérer – en vain – pour éviter le couperêt de l’effacement du tableau…
A part ça je ne suis pas superstitieux, et mes doigts ne sont ni spécialement petits, ni spécialement boudinés, mais bonne chance, le coeur y est