Conan 10

Si un jour on te demande si mon amour pour toi, Galaxie, connaît des limites, tu serais bien avisée de répondre « non » sans hésiter.

Parce que pour avoir quelque chose à te raconter, j’ai regardé Conan.
(Ce qui est bien sûr un total sacrifice. Rien à voir avec le fait que j’avais pas du tout envie de bosser et que Jean-Pierre Samoa s’y balade à moitié à poil et complètement huilé) (et qu’il y avait une matinée à thème Touchette puisque le film d’avant c’était Warrior. Avec Tom Hardy. Tom « Touchette » Hardy) (oh, eh, ça va hein).

Au début Conan est pas né, mais sa mère qui a un peu la classe de la warrior en peau de bête repousse une invasion en Cimmérie à coup de masse. Oui c’est un vrai nom. La Cimmérie. Peut-être que c’est un endroit où tous les gens sont polis et parlent en verlan. Peut-être surtout que c’est un peu ronflant de donner un nom de pays à un campement riquiqui en peau de chèvre, mais passons.

Mais elle se prend une flèche dans le dos/ la cuisse/ le cœur.

Ron Perlman, qui est le papa à Conan, et fait vraisemblablement des césariennes cimmérienes tous les quatre matins, la coupe en deux, lui pose une grosse crevette visqueuse sur le plastron et dit : laisse pas traîner nomme ton fils.

Elle dit « Conan » et pis elle meurt.
Bon.

Conan est donc élevé par son papa qui est le chef et qui trouve qu’un vrai cimmérien ne fuit pas la mort, mais qu’il ne va pas chercher les embrouilles pour rien non plus (en gros).
Ce qui ne l’empêche pas d’envoyer ses apprentis guerriers se savater la gueule avec des œufs dans la bouche (cette phrase a été relue. C’est juste exactement ce qu’il se passe).

Bon. Conan et ses comparses sont en train de baguenauder avec leurs œufs de caille dans la bouche, quand des méchants surgissent dans les bois. Tous les comparses de Conan ont peur et sont très mal coiffés. (Mais pas Conan, ahaha, vous vous y attendiez pas à ça, hein ? Ça va être un film plein d’imprévu et de subtilité).

Les méchants ont des caméras subjectives et se cachent derrière les arbres en faisant des « Vrouft » de discrétion furtive. Tous les comparses s’en vont, sauf Conan qui se dit qu’il va aller se maraver la gueule avec douze guerriers punks. Conan a pas tout bien écouté la leçon du jour.
Un des méchants le fait tomber avec des bolas. Un instant, on a peur qu’il sorte aussi un didjéridoo et se mettre à boire des kros en se faisant des dreads de rasta blanc, mais il se contente de balancer ses bolas. Soulagement. De courte durée parce que les méchants -qui font des bruits de sanglier- se mettent en rond autour de Conan et, de manière tout à fait vraisemblable et imprévisible, se font défoncer par Conan (qui a genre 12 ans à ce moment-là). Aucun problème. Il les coupe en tartare et s’en retourne au village, les têtes de ses ennemis dans les mains.
Puis il bave son œuf de caille, histoire de bien montrer qu’il n’a peur de rien, ni des sangliers, ni des punks, ni de faire monter la mayonnaise, ahah (bon il arrive quand Jean-Claude Samoa ?)

Du coup, le papa à Conan dit qu’il est temps de lui forger une lame (j’ai cru un instant que c’était l’équivalent de la discussion « comment on fait les bébés », mais non). Ils coulent du métal dans un moule en forme d’épée-de-Conan. Pendant ce temps Petit Frère Fou se met à dire que c’est n’importe quoi et que c’est pas comme ça qu’on fait des épées.
Petit Frère Fou veut bien regarder des films de merde mais il est pas trop d’accord pour qu’on raconte n’importe quoi sur la manière de forger des épées.
En plus l’épée se casse donc c’est pas pour dire mais il a un peu raison.

Sur ce, petite séquence d’entraînement au ralenti. Il y a toute une métaphore filée sur le feu et la glace mais ça me gave un peu de vous la raconter. « Cette obstination des gens à toujours se battre sur la glace », commente PFF, blasé.

Conan n’est pas prêt pour l’épée, conclue Ron Perlman. (Et Ron perlman a toujours raison). Du coup il va bouder en forêt et s’exercer à se battre contre des arbres. Si la Cimmérie est envahie par des platanes, Conan sera aux taquets.