« C’est bon pour c’que t’as » – Le vélo – 2 10

Vous vous souvenez quand j’ai essayé de faire du vélo ?

J’ai renoncé très vite mais c’est parce qu’on n’avait pas employé les bons arguments. On m’avait dit « c’est bon pour c’que t’as » (personne n’avait précisé ce que que j’ai mais pour être honnête ça peut être pas mal de choses, surtout en ce moment, de la fatigue aux genoux poilus en passant par des boutons et des cernes et une tendance à parler aigu et énervé dès que le vent souffle dans la mauvaise direction parce que je suis un brin chonchon mais bon ça c’est tout le monde, on a cligné des yeux et soudain dehors il faisait temps chanson-de-Barbara-post-83, et en plus Gonzague est tristoune et ça me contrarie)(par « ça me contrarie » il faut bien sûr comprendre que je me ronge les sangs d’angoisse).

Or même quand je suis une sale connasse de très mauvaise humeur j’ai tendance à penser que j’ai rien de spécial, après tout l’univers tourne autour de moi et c’est donc à lui de s’adapter. Du coup l’argument ne tenait pas.

Par contre on m’a dit « tu sais, c’est du sport en fait ; en théorie ça devrait te permettre à continuer de te rouler dans le fromage sans avoir à acheter des pantalons plus grands » et CA, ça m’a parlé.

Parce que j’ai pas de sous pour acheter des nouveaux habits, figurez-vous-toi. Enfin pas si je mange du fromage.

Les gens te parlent de l’équilibre, de tout qui est supposé trouver sa place quand tu entames la trentaine. Bah je pense que c’est ça. C’est arriver à manger du fromage sans exploser tes jeans en faisant du vélo. La Cohérence. L’Ambition de Vie.  Prochaine étape : arriver à trouver des chaussons qui passent assez pour des chaussures pour aller au travaillement avec. (J’y vais déjà en pyjama)

Tout ça pour dire : j’ai refait du vélo.

Et j’ai une nouvelle liste de gros connards.

1.  Le gros connard qui te fait des appels de phares et klaxonne pour te dire de dégager parce que tu es… euh… sur la bande avec les petits symboles vélo (quoi le baise mec)
2. Le gros connard qui te fait un croche-pattes, en te faisant freiner/dévier en mode panique, pour que tu t’arrêtes et qu’il puisse te proposer un verre (non mais sérieusement?!)
3. Le gros connard qui va à contresens sur la piste cyclable, en trottinette (toi, abruti, il y a un cercle de l’enfer spécialement pour toi)
4. Le gros connard qui pense que hurler « tu pédales bien pour une grosse » va lui valoir une fellation, là, en plein milieu du carrefour. Sérieusement, qu’est-ce qui manque chez ces mecs, comme filtre cerveau-primaire/ bouche ? Est-ce que moi je crie « eh, beau créneau pour un sous-sosie chauve de Julien Lepers ? » ?!
5. La grosse connarde qui m’a insultée parce que j’ai filé un coup de sonnette parce qu’elle allait à 2 à l’heure en zigzagant parce qu’elle envoyait des textos en écoutant de la musique à fond et que ça faisait 25 mètres que je crisais « PARDON ! « 
6. Les gros connards qui foutent leur ordures dans mon petit panier joli parce que bien sûr les paniers des vélos garés c’est fait pour ça, tout comme si un jour je repère qui c’est je soupçonne que leurs paupières feront de bons cendriers.
7. Les gros connards qui serrent bieeeeen à droite bieeeen sur la piste cyclable pour pouvoir se foutre à deux files dans une rue qui n’est pas faite pour ça pour le plaisir de bien se coller leurs gros culs de connards tout seuls dans leurs grosses bagnoles de connards.
8. Les gros connards dont le passe-temps est visiblement de répandre du verre pilé sur les voies de vélo, putain, y’a une poubelle tous les 3 mètres, merde !
9. Les gros connards de cars de touristes qui font 200 000 mètres cubes, ont zéro idée de ce qu’ils font, mais y vont à fond -sans te voir, et quand ils te voient, ça change rien-, comme des hippopotames sous amphétamines.
10. Les grosses connardes qui sont jamais contentes et qui font du vélo pour la joie de se plaindre.