J’aime pas l’avion 13

, j’ai dit, ? Accointance.
- »Ahah, a-t-il répondu, car mes accointances sont parfois de gros connards cruels, j’aimerais bien te voir te taper douze heures de vol pour aller te dorer les fesses ? l’autre bout du monde. « 

L? , j’ai rien répondu parce que, peutithin : je ne supporte pas non plus le soleil ; peutideuh : je suis fauchée de toute façon, donc je peux pas trop partir ? l’autre bout du monde, en fait ; et peutitrois, ça commence ? bien faire d’être pénible et cruel alors qu’il fait le déluge dehors et que je suis balade et que l’autre relou est soi-disant passé pour me tenir compagnie sur mon canapé de douleur (quand je mouche pour toujours de la bactérie, je dors sur le canapé).

Nan, j’ai rien dit parce que comme ça, si ça se trouve un jour quand on aura des sous on ira tous les deux au bout du monde et que l? j’aurai ma venzeaaaaance, parce qu’en fait NON, il n’aimerait pas « voir ça ».

Parce que quand je prends l’avion, voil? mon rituel bien-être.

• Déj? , je suis défoncée. Merci le cachet magique qui me permet de monter dans une boîte de conserve géante qu’on propulse ? whatmille pieds de haut ! Donc, je suis hyper blasée. Donc si tu es vieux et que tu veux ma place parce que t’es séparé de ta femme et que c’est vos noces d’or, dommage. Moi j’ai demandé une place allée où je pouvais étendre mes jambes, t’avais qu’? anticiper. Sale vieux.
• Ensuite je m’installe et je sors mon kit-bien-être (aussi appelé un temps le « Sac ? sexy-graou » par Mollo), qui contient : mon oreiller-boudin pour le cou, mon gros sweat qui fait couverture et s’effiloche de partout, mon Labello parce que l’avion, ça me fait la bouche sèche, ma crème ? face parce que pareil, et bien sûr, mes bas de contention.
• Ensuite, j’enlève mes chaussures. Si c’est le retour et que j’ai marché au soleil dans des bottes en plastique pendant 10 jours, et que tu es ? côté de moi, tant pis pour ta gueule.
• Ensuite, je mets mes bas de contention, parce que c’est dur d’incarner la classe parisienne en permanence, mais bon, faut savoir se forcer hein. L? ça s’est un peu amélioré donc ce sont juste des grandes chaussettes, mais l’époque où c’étaient des vrais bas, ça valait le détour (je ne le fais pas aux toilettes parce que je suis pas du tout assez pliable pour me déshabiller dans des toilettes d’avion). Sexy, toujours.
• Ensuite j’installe mon corps de déesse nordique bien calé dans mon siège d’allée.
• Ensuite je subis le décollage en regardant les gens autour de mon en me demandant si dans un film américain, la population serait assez représentative et émouvante pour qu’on crève tous, ou pas. Je prends des somnifères.
• Ensuite je mange le plateau repas en mâchant la bouche ouverte (puisque j’ai les oreilles bouchées, et que de toute façon je suis plus ? ça près).
• Ensuite je pose le plateau par terre ? côté de moi et je m’endors. Comme j’ai la place allée, si tu es ? côté de moi, que tu as survécu ? mes pieds et que tu veux te lever faire pipi, tu enjambes. Moi, je dors.
• Je me réveille au dernier moment et j’emmerde les hôtesses pour avoir quand même du café. Et aller faire pipi et me brosser les dents alors qu’il y a marqué qu’on doit pas se lever (mais moi je suis Chaos, je suis Anarchie, je suis Armageddon !).
• Après j’enlève mes bas et je remets mes chaussures, et je fais ça au moment où tout le monde flippe qu’on s’écrase en touchant le sol, déj? parce que ça m’occupe, mais ensuite parce que comme ça, si on meurt vraiment, les derniers instants de mes voisins auront été des instants de soulagement. (Déj? qu’il n’ont pas pu se lever pour faire pipi pendant douze heures et que ça sentait le ragondin sauvage).

Patience, Accointance, patience.
My day shall come.