J’adore les ufs mollets.
Ceci n’est pas une étrange et peu ragoûtante métaphore sexuelle.
J’aime bien les ufs durs (mais je trouve ça trop dur), et j’aime bien les ufs ? la coque (même s’il reste du blanc dégueu que je dois enlever).
Je n’arrive jamais ? faire les ufs mollets -bon je n’arrive jamais non plus ? faire d’omelette, ça finit invariablement en ufs brouillés, mais je ne suis pas forcément fan d’omelette donc c’est pas très grave.
A ce stade tu auras compris qu’il s’agit d’un billet hautement intimiste qui va te faire vibrer la couenne d’émotion, et pas juste une sorte d’élucubration nombriliste sans sens ni fin -car je ne fais jamais ça.
J’ai donc passé des minutes entières, chronomètre en main, ? regarder les secondes défiler en guettant mes ufs plongés dans l’eau bouillante avec l’attention et la violence contenue d’une femelle caïman primipare ; j’ai même fait un truc que personne ne fait jamais -en tout cas j’espère pas pour vous, parce que quitte ? avoir du temps ? perdre autant faire de la sexualité ou lire un bon bouquin- : retirer les ufs de l’eau bouillante et les foutre dans un bol rempli de glaçons pour arrêter la cuisson pile-top au bon moment.
Oui, on pense que ma vie n’est que fête et paillettes, que je passe mon temps ? déambuler en longue robe lamée pour me rendre ? divers événements ? la fois fachonne et culturaux où je glousse en disant que mon Grand Roman est en cours (en fait je n’ai qu’un titre, provisoire, dont je ne suis pas du tout satisfaite).
Alors que je consacre la meilleure partie de mes -trop- rares RTT en pyjama Batman, lil hagard et le cheveu en bataille, ? compter les secondes et finir par manger des ufs trop durs ou trop mous (avec le blanc dégueu).
Ça, c’était avant.
Je ne sais pas si je t’ai dit, Galaxie, mais je suis en ce moment, de très bonne humeur.
Ce qui te fait une belle jambe, parce que quand je suis de mauvaise humeur, je ne poste pas, parce que je suis de mauvaise humeur et que je fais d’autres choses pour me remonter le moral et me changer les idées. Alors que quand je suis de bonne humeur je ne poste pas car je fais des des autres choses parce que j’ai envie.
(Pour toi, du coup, c’est un peu un logiciel gagnant-gagnant quoi)
Bref, depuis le 1er janvier (jour crânialement douloureux mais passé autrement dans un doux coma post-éthylique ? sentir que ce n’était sans doute le début de rien de spécial, mais très certainement la fin tant espérée de quelques choses précises), je suis de très bonne humeur, et un peu distraite (j’ai des choses légères en tête, ça le fait flotter) et ça fait deux fois que j’oublie des ufs coque sur le feu.
Et que je m’en souviens au hasard.
Et que j’interromps la cuisson en mode wannagain, persuadée que ça va finir en ufs durs.
Deux fois, donc, que je déguste de sublimes et parfaits ufs mollets, avec juste une pointe de crème, une pincée de sel de Guérande et un tour de moulin de poivre.
Deux fois que j’atteins l’orgasme gustatif que déclenchent seulement les plats les plus basiques et les plus régressifs, quand ils sont simplement parfaits.
J’envisage donc sérieusement d’adapter la stratégie des ufs mollets au reste de ma vie : arrêter de chronométrer, de bloquer et de contrôler.
Et kiffer salement ma race.
Je te tiens postée, galaxie.
Oui, mais en général, quand on prend cette décision, on tient moins de deux jours, non ?
Et, non, je ne suis pas une briseuse de rêves…
Et la sublimissale création que sont les oeufs au plat, bordel?
CA c’est le top.
(avec du beurre)
(plein)
(genre, qui croustille sur les bords mais avec le jaune bien liquide)
J’ai jamais été foutue de cuire un oeuf correctement alors ? la place je mange des entrecôtes que je cuisine divinement. Nous n’avons pas les même valeurs…
Les ufs au plat oui… d’ailleurs je m’en suis fait 2 ce matin, avec du bacon grillé et des haricots blancs sauce tomate, avec une bonne tasse de thé (Yorkshire Gold)…
Sinon, pour les oeufs mollets, ça marche si on ne les conserve pas au frigo, ce qui rend la cuisson bien plus aléatoire. A température ambiante, et en arrêtant la cuisson dans l’eau glacée, les résultats sont reproductibles, et on peut ajuster le temps de cuisson ? ses goûts (ah! les TP de science pour encadrer la bonne valeur
Pour les omelettes, chère impétratrice, il faut huiler légèrement la poêle déj? chaude (au papier sopalin en évitant de se cramer les doigts), verser les ufs bien battus (je le fait ? la fourchette dans un bol) dedans et retourner ensuite constamment ? la spatule en bois pour faire des replis sans que ça attache, et enfin la retirer ? temps pour la laisser bien baveuse… Ensuite avec une ratatouille, c’est divin. Sinon, on risque une omelette trop cuite et trop sèche, et ça, je suis bien d’accord, c’est vraiment pas bon !
Qu’est ce que tu dois être sexy en pijamou Batman, rrrrrrrrr…j’en frémis du jarret…
Michel : Merci. Parce que jadore les ufs mollets mais que je pourrai JAMAIS arrêter de chronométrer, bloquer et contrôler. Rien que d’y penser, je flippe.
Félicitation Impératrice, vous nous tiendrez informés de combien de temps vous tenez ? (sans vous rongez les ongles jusqu’? l’os j’entends)
L’oeuf mollet parfait?
Faites le poché. Vous arrêtez la cuisson a vue.
J’en ai toujours été convaincu : la bonne bouffe existe pour que les abstinents aussi puissent atteindre l’orgasme.
Pourquoi croyez-vous que la gastronomie française vienne des moines ?
Moi aussi les ufs mollets c’est mes préférés, donc je vais tester la technique de Michel (merci Michel de donner des tuyaux ? la galaxie).
Et arrêter de vouloir tout contrôler et kiffer sa race, je plussoie. En effet, on sait pas trop combien de temps ça dure, mais je plussoie quand même.
stoooooooooooooooop on arrête avec la gastronomie pliiiiiiiiiiiiiiiz je suis en train de mourir ? petit feu en Finalndie ! C’est top hein comme pays, mais leur gastronomie s’arrête au renne bouilli ;(
C’est gentil de donner des idées de repas, Impératrice.
Bon courage pour l’exercice du lâcher prise. Je vais vous accompagner moralement, pas de réveil demain, et pas de programme. Est-ce que j’ai quand même le droit de faire une liste de courses ? Il faut que je pense ? acheter des ufs.
*Contemple les trois dernières phrases du post avec une considération métaphysique*
Au fait… Ça peut aussi être pris dans le sens sexualo-métaphorique.
…Vous me direz, hein, qu’est-ce qui peut pas?
Et, puisque ce lundi soir est trop émotionnellement intense pour que je fasses des commentaires intéressants, ou même qui ont un sens, j’me contenterai de faire plein de birnu ? la Galaxie, et d’envoyer toutes les ondes positives possible ? l’Impératrice, pour qu’elle réussisse dans sa noble queste.
Voil? .
J’ai en ce moment beaucoup de conversation sur le thème du lâcher-prise avec mon cobural, qui est un tel control-freak que je suis rien qu’une grosse hippie ? côté (je suis peut-être pas capable d’envoyer un mail sans le relire 4 fois mais je bosse pas le dimanche soir). Vous venez de me fournir l’argument décisif : « arrête de te prendre la tête, c’est comme les ufs mollets ».
(Sauf que je sais pas dire « ufs mollets » en anglais, je crois pas qu’ils fassent la distinction entre les ufs mollets et les ufs ? la coque, ces incultes.)
@Krazy Kitty: Les Anglais, la cuisine c’est pas leur tasse de thé…
*pars se cacher après cette vanne minable*
mais…? quand un livre de cuisine??
@Krazy Kitty: Ça se dit "soft-boiled eggs", si je ne m’abuse.
Vous nous raconterez si l’argument fonctionne ?
@Lutine : Ouais, mais les ufs ? la coque aussi.
Ça a fini en « stop beating yourself up! It’s like eggs » et il a cru que je voulais faire une blague sur monter les ufs en neige. Bref, FLOP monumental, ce garçon est irrécupérable.
N’empêche, 17 coms sur un article traitant des oeufs mollets, preuve que Notre Impériale Choupinette peut nous vendre n’importe quoi, bande de drogués ? la rouquine.
"Drogués ? la rouquine"? Oh, je valide, j’adhère et j’adopte avec joie!
-et ce quelle que soit la couleur de cheveux véritable de notre Impérialité-