je me maquille comme une statue de vieille prostituée du musée Grévin parce que je pense que ça va me protéger et rendre mon vrai-visage-de-dessous-invisible je fais ? manger.
Déj? que quand je suis contente, mon grand plaisir est d’enduire les gens de gras jusqu’? ce qu’ils crient pitié (je précise qu’il n’y a rien de sexuel dans cette phrase) ; quand je suis triste ça devient une histoire de pure survie.
Or, récemment, je me suis retrouvée fort triste, fort loin, et fort seule (géographiquement parlant, j’étais dans l’équivalent de euh, disons, le petit bout de dos que tu n’arrives jamais ? atteindre, ou éventuellement l’arrière du jarret où quand tu te rases les jambes parce qu’on sait jamais, ptêtre que ce soir Jean-Fulbert va arrêter de te lire Lautréamont en faisant le romantique ? vif avec son cheich de chez H&M et se décider ? te faire oublier ton prénom en te trombinant le fessier ; en vrai quand ça arrive tu réalises que son trombinement est de piètre qualité et que tu t’es coupée pour rien, ben l? ça continue ? piquer. )
En fait si, tout ceci est peut-être un peu sexuel.
(A ce moment, en plusieurs points d’Europe, une bonne demi-douzaine de gens doivent se poser des questions).
Bref.
Déj? , quand on te laisse dans une maison isolée pour que tu puisses savourer ta dépression ? fond (rien n’exprime plus clairement la cruauté du monde en général et ton désespoir personnel en particulier qu’un matin blême de Novembre (c’est forcément toujours Novembre, même en Septembre ou en Mai) où tu réveilles sans autre programme que d’être triste, ton problème c’est souvent qu’on t’a laissé avec des vivres de nature, euh, disparate.
Forcément, bon, ça fait une semaine que tu manges des cigarettes en culpabilisant parce qu’être triste n’est pas une excuse pour augmenter tes chances de cancer, du coup les gens sont partis en te disant : « on te laisse du beurre ? Du lait ? Du pain ? » et ? chaque fois t’as dit « non » et après t’es parti te balader mélancoliquement sur les plateaux en pensant ? toutes ces choses qu’on ne s’est pas dites, ? l’amour qui si la vie était bien faite te rechargerait ta barre de vie un peu comme quand tu trouves un champignon dans Mario petit-R-dans-un-Rond, ? l’épi que tu n’aplatiras plus jamais de ta vie de la paume de la main en disant que quand même, ça fait négligé, et quand tu enlevais ta main après tout ce que tu voyais c’étaient des yeux-qui-rient, parce que l’épi tu pouvais essayer tout ce que tu voulais, c’était pas maintenant qu’il allait disparaître mais on s’en fout parce que l’important c’est de sentir la chaleur des gens et dedans l’affection qui bouillonne.
Bref les plateaux, la mélancolie, limite t’as regretté de pas avoir pris ton recueil de Lautréamont et ton cheich H&M et tu l’as presque pensé au premier degré, et donc c’est signe que ça va pas et qu’il faut rentrer faire ? manger mais le souci c’est qu’il n’y a plus personne ? nourrir, et que quand tu passes la cuisine en revue il te reste :
- un uf
- du Génépi avec dedans 1/2 truc qui ressemble vaguement un pignon de pin mais qui pourrait tout aussi bien être une larve de truc
- huit kilos de sucre blanc alors que dans ta sale famille de bobos on mange que du sucre roux parce que ça goûte meilleur
- un saucisson avec la peau en plastique/ ou de canard (s’il est encore l? alors que rien de gras ne survit plus de 2h en temps normal, c’est qu’il est pas bon)
- trois taillefine au chocolat dans lesquels y’a pas de gras mais où il y a par contre de l’amidon, du mercure et du sucre concentré
- une bouteille de Viognier
- Un paquet de spéculoos ? consommer avant le 1er Juin 2002
Le premier réflexe sensé est bien entendu de te faire un uf au plat et d’ouvrir le Vioginer, ce qui réduit d’autant plus tes possibilités de cuisiner quoi que ce soit ? part peut-être du vomi ? l’uf perdu dans 75 cl de Viognier (mais ça bon comme tous les plats mijotés quelque part ça se fait tout seul, t’as pas besoin de t’en occuper).
(Burp)
Du coup tu te mets ? regarder le sucre avec un regard plus pervers encore que quand t’as découvert ? la rentrée de quatrième que certaines choses avaient changé dans les moule-bites de tes potes durant l’été et que les cours de piscine allaient enfin devenir intéressants, et tu sors imbibé de Vioginer baguenauder dans le jardin ? la recherche de trucs ? faire mariner dans du sucre histoire que quand tu rentres enfin chez toi pour savourer ton deuil, au lieu de dire » ouais j’ai bien kiffé j’ai dit adieu ? mon enfance en lisant du Lautréamont et en buvant des larmes parfumées au Viognier et ? la Camel Light » tu dises « ouais j’ai bien kiffé j’ai fait des confitures « .
Aaaah les confitures.
C’est magique la confiture : une fois que tu as compris le principe, tu peux faire absolument n’importe quoi (la cuisine, c’est comme l’amitié et le sexe, si tu fais pas n’importe quoi, franchement, quel intérêt d’apprendre les bases ?)
Je t’annonce donc avec une fierté non dissimulée, Galaxie, que pour éviter le désespoir total tu peux faire de la confiture avec les choses suivantes :
- de la ciboulette
- des noix fraîches (fais pas comme moi : pense ? enlever les coquilles)
- des pommes pourrites
- des feuilles de vigne
- de la menthe sauvage (en théorie la menthe sauvage c’est pas comestible mais enfin, ça sentait bon, jme suis lancée)
- du sang d’index (en fait j’ai renoncé ? ouvrir les noix au marteau pour une bonne raison)
… Comment ça « et c’est bon ? » Attends, j’ai parlé de faire des confitures moi, pas de les manger.
Vous faites pleurer mon coeur avec toutes ces histoires.
"(la cuisine, c’est comme l’amitié et le sexe, si tu fais pas n’importe quoi, franchement, quel intérêt d’apprendre les bases ?)"
Je ne vais pas m’en remettre !!!!!
Impératrice, c’est trop triste, trop beau et très instructif en même temps. (toute façon les confitures ça se mange pas, ça se CONSERVE).
Mais quand même trop triste surtout.
Prenez votre vélo qui traine dans le garage (derrière le plateau ? droite) et allez donc manger des rillettes en ville. Et prenez donc des birnus galactiques pour la route.
Les birnus galactiques on peut en faire des confitures ?????
Moi aussi, chère Impératrice, quand je suis triste je fais ? manger, surtout des gâteaux. Avec l’ex-Monsieur Sorcika, je grossissais en plus, parce qu’il n’aimait pas les sucreries alors du coup mes gâteaux je les mangeais toute seule. Maintenant, quand je suis triste, on grossit ? deux, résultat le nouveau Monsieur Sorcika m’en veut. Alors je suis triste. Alors je fais des gâteaux. Etc, etc…
Mais qu’est-ce que vous avez, chère Impératrice, ? être triste comme ça ? Quoi que ce soit, j’espère que ça va passer, et je me permets de croustillants bisous galactiques dorés ? point ? luf pas perdu.
Impératrice,
Lautréamont, mon amant-mort, et moi-même vous soutenons du plus maldororesque possible (autant qu’il est possible d’apporter du soutien maldororesque), et vous envoyons bien du birnu en provenance direct du Royaume Helvétique (c’est ? dire : birnus, chocolat-fromage, forces telluriques alpines et géraniums-aux-fenêtres-qui-sont-moches-mais-quand-même)
ET la confiture de Spéculoos au Génépi. Ca se tentait non ?
Non ?
Ah.
Serieux, personne a pensé ? preuuuuuuummmser?
En même temps Lautréamont c’est magnifique, le seul souci c’est qu’on a l’impression de faire un bad-trip au LSD pendant ? peu près tous la lecture des Chants de Maldoror. Du coup après, quelle que soit la première personne qu’on croise, on ressent l’étrange mais intense besoin de voir comment ça fait quand cette personne se vide de ses entrailles. Juste pour voir si, par hasard, y a pas des papillons verts qui lui sortiraient du bide.
Sinon pour les confitures, si on part du principe que c’est 50% de sucre et 50% d’autre chose, c’est forcément, a minima, 50% de BON. Donc je serais même prêt ? goûter votre confiture au sang d’index (? condition que ce soit bien 0% septicémie).
Quant ? la tristesse et la solitude, je ne saurais que vous conseiller d’écouter "la tristitude", dernier morceau en date de Oldelaf, grand chansonnier devant l’éternel. Après ça vous ne ressentirez même plus la nécessité de vous épiler les jambes pour que Jean-Fulbert trombine votre auguste fessier ! (désolé mais c’est vous qu’avez commencé, d’abord) D’ailleurs en tant qu’individu péni-équipé je ne vois pas forcément l’intérêt que la fille s’épile les jambes pour un trombinage, qui, de toutes façons, NE CONCERNE PAS cette partie de son anatomie.
Chère Impératrice, j’étais justement fort triste en lisant votre impérial article. (pour situer, je sors de 9h de boulot ? l’usine, j’ai oublié mon sac ? goûter dans mon casier pour pas rater mon train, ET J’ai raté mon train puisque j’ai pris celui qui va dans l’autre sens.)
Bref, j’ai 1h ? poireauter en rase campagne puisque j’ai raté celui qui repartait dans le bon sens, mais LE PIRE: je suis ? quelques mètre d’une USINE DE CHOCOLAT, où on peut en acheter pour moins cher qu’en magasin… Et j’ai pas mon portemonnaie. Je vous laisse mesurer ma détresse.
(tout ça pour dire que je compatis)
Comme Sorcika, je fais des gâteaux quand je suis triste/enervée/fatiguée/déprimée et comme l’ancien Mr Sorcika, mon cHoliPapillon n’aime pas la patisserie. Je vous propose un deal : je suis actuellement dans une phase de patisserie intensive, donnez-moi l’adresse de votre ermitage et ma balance sera ravie que je vous en envoie trois ou quatre tonnes.
Courage !
Petitechose : quand apprendras-tu ? lire les panneaux ? ^-^
Sinon quand je suis triste je me demande ce qui est préférable. Avoir le genou qui brame La Marseillaise ou des yeux liquides qui me poussent entre les orteils.
Ca m’occupe au moins cinq minutes.
Poutous
Impératrice, vous êtes Grande.
Voil? .
Ps : Le "ça goûte meilleur" était-il québécois?
Mais je serais tout ? fait capable d’acheter de la confiture de noix. D’ailleurs, c’est malin, maintenant je VEUX de la confiture de noix !
Impératrice,
ça ne va pas fort on dirait.
je vous envoie un mwa (encore)
Sinon moi, quand c’est pas tiptop, c’est séance films/vidz/dvd/whatelz….ça commence genre par usual suspects et ça finit genre par very bad trip….
L’amour, l’amitié, le gras, le suk, si ça ressemble au sexe, c’est bien normal : tout ça, c’est la vie.
La prochaine fois, appelez-moi. Je vous lirai Apollinaire au téléphone (oui moi c’est plus Apollinaire que Lautréamont), on parlera du vide de l’intersection de l’ensemble des garçons ? qui on veut sentir le cou avec celui de ceux qui veulent qu’on leur lisse leur épi*, on conclura que la vie est une chienne et les gens sont des cons, et on raccrochera sans savoir si on doit sourire ou pleurer du fait que nos adolescences ne sont manifestement pas entièrement terminées.
Ou alors on dira des bêtises.
* pourquoi quand c’est moi qui l’écris ça a l’air d’une métaphore ? la con pour un acte sexuel ?
Pare que vous êtes amoureuse de Notre Grandeur Impériale, Krazy.
J’vous envoie du soleil tout plein et des paillettes d’azur pour votre petit coeur malmené.
Câlins.
Pinaize, j’ai les noeils qui baignent et un noeud dans le larynx.
Nan, Faerika, je suis… pourquoi y a pas de mot pour dire « amitieuse » ? Je tiens ? ce que Son Impérialité et moi-même faisions nos sexualités chacune de notre côté, MERCI BIEN.
Alors moi de la confiture de menthe je suis OBIZEE d’en manger tute la journée ? cause que c’est la coutume ici (la barbarie de ces gens c’est dingue).
Et beh, on s’y fait hin.
Même qu’en période de tristesse que vraiment on a pas le choix bin on PEUT se retouver ? la manzer ? même le vieux pot collant, avec les larmes qui coulent dedans, alors bon, vous avez echappé au pire quamême.
DU BIRNOU
Ah, dans la lignée de Faerika j’ai aussi BEAUCOUP de pâtisserie ? faire (mon cher et tendre a acheté un kilo de beurre sans regarder la date limite, je dois tout finir avant la fin du mois. Jamic, je t’aime, mais t’es pas doué :p), bien trop pour la consommation saine de deux citadins et je serais RAVIE d’en refiler quelques kilo ? des personnes en besoin.
Impératrice, vous avez la tristesse fort culturante, je ne savais pas qui était Lautréamont et maintenant oui.
Quoiqu’il en soit, je vous souhaite qu’elle ne dure pas trop longtemps!
Sinon, je suis passée par wikipédia, et je pense que toute votre oeuvre bloguienne peut se réclamer de Lautréamont, ? la lecture de la description des Chants de Maldoror.
"très riche, dun abord difficile, et aux interprétations multiples" ….et souvent sexuelle, huhu, je rajouterais bien…
"semble incarner une révolte adolescente où le monde de limaginaire paraît plus fort que la vie dite "réelle"" …. sans commentaire…
"communique au lecteur un certain mépris des situations et des personnages dont il rapporte l’expérience"… Gonzague?!?!
Du birnu
Impératrice, vous avez la tristesse fort culturante, je ne savais pas qui était Lautréamont et maintenant oui.
Quoiqu’il en soit, je vous souhaite qu’elle ne dure pas trop longtemps!
Sinon, je suis passée par wikipédia, et je pense que toute votre oeuvre bloguienne peut se réclamer de Lautréamont, ? la lecture de la description des Chants de Maldoror.
"très riche, dun abord difficile, et aux interprétations multiples" ….et souvent sexuelle, huhu, je rajouterais bien…
"semble incarner une révolte adolescente où le monde de limaginaire paraît plus fort que la vie dite "réelle"" …. sans commentaire…
"communique au lecteur un certain mépris des situations et des personnages dont il rapporte l’expérience"… Gonzague?!?!
Du birnu
Sinon, avec le sucre, ya le caramel.
Parlez en ? Ninita, avec son beurre, vous pourrez faire un caramel au beurre salé (mais si, vous avez bien un peu de sel, si, si) ? vous dégommer une tristounesse ? coup de dents collées.
Moi j’aime bien la solution de Ben; la musique, contre la tristesse, ça déchire tout. Et tu peux même conbiner cuisine et musique!
(maintenant, vous m’excuserez, je vais aller me culturer un peu: il me faut savoir derechef qui sont Lauréamont et Oldelaf).
Et je t’envoie des kilotonnes de birnu, également, comme Ju(de)lie du pays des Helvétiquiers.
Fille, sache qu’un arc-en-ciel de couleurs très joviales et particulièrement nuancées naît dans mon coeur au contact de ton écriture qui est le reflet de ton âme comme l’a bien compris le papillon qui vole autour de toi en permanence lorsque tu t’approches de ton Mac-Livre. J’aimerai bien être ton frère, ton père, ton mec, te prendre dans toutes les positions sociales et tu admireras mon futurisme inconditionnel. Même si comme je l’avais déj? évoqué ici-bas, ben tu pourrais être une baleine, je serai ton gepetto, un clou, je serai ton marteau, une rose,je serai ton index ensanglanté, une aloe vera je serai ton aparté (ou ton principe non-actif si tu préfères). Tu seras un fils mon homme. Je sais pas trop comment faire pour te consoler.
Moi je faisais pareil que vous quand j’étais petit avec la soupe : pipi, cailloux, choux, jus de genoux, fenouille et coriandre très très très fraîche. On ne savait plus très bien si c’était inmangeable ou imbuvable ? la fin…un véritable concept.
Punaiz : Pas besoin de sel, le beurre est déj? salé (Bretagne, tout ça tout ça)
Krazy Kitty : je sais pas si c’est sexuel, mais je sens que je vais passer la soirée ? chercher une contrepèterie.
Impératrice : du birnu. Du gros.
Chère impératrice,
Moi j’ai un jeu de Tekken où je pète la tête des gens quand je suis triste et en colère. (Quand je suis triste, c’est toujours parce qu’en fait je suis en colère. Par exemple, contre celui qui vous a mis dans un tel état.) Voulez-vous venir jouer ? la console avec moi?(Même le nom du jeu est évocateur n’est-ce-pas?) Je peux même vous laisser gagner et après on mangerait un pot de glace de Ben & Jerry. Ou on boirait un chocolat chaud. Ca dépend de la température. (Désolée j’aime pas la confiture, sauf celle de lait).
Je vous envoie plein de bonnes ondes, et de l’amour en pot, voire des chatons dansant dans le ciel nimbé d’arcs-en-ciel scintillants!
Que fait Mollo ?