Ça te coûte cher.
La première fois que tu les mets, ça coince un peu, mais finalement ça passe, et là c’est la joie.
Tu te dis que même si tu as des pieds vaguement ovales et que les chaussures sont résolument triangulaires, ça va quand même coller. Tu sens même pas quand tes orteils tentent de se percer les uns les autres.
Tu passes les premiers jours à prendre cher en te disant que tu vas finir par imposer ta forme de pied (alors que bien sûr, non).
Tu veux les mettre tous les jours, même si c’est pas une bonne idée (si tu mets des chaussures tous les jours-tous les jours, elles moisissent plus vite).
Tu as très envie de les montrer, mine de rien, à tes potes et ta famille, alors que tu sais que tes potes comprendront pas (ils ont la même unique paire de baskets depuis mars 1999), et que ta famille va te faire chier (« mais tu peux marcher avec ça ? « )
Tu t’étais dit qu’elles iraient avec tout, et il s’avère finalement que tu ne peux pas les mettre avec autre chose qu’un pantalon triste et une veste molle. Et beige.
Tu veux les emmener en concert, en festival de beatniks, danser sur les comptoirs, et finalement elle sont pas d’accord alors elle te font une grosse ampoule et tu finis par rester chez toi.
Tu regardes les chaussures des autres en te disant qu’ils ont l’air d’être hyper à l’aise dedans, et pourquoi toi ça marche pas ?
Tu commences à te dire que tu aimerais bien une nouvelle paire une plus… un peu moins…
A la fin tu te rends compte que de toute façon, tu achètes toujours le même style de pompes (celui dont ton médecin t’a clairement dit qu’elles étaient mauvaises pour toi). Tu les jettes et tu marches en tongs. Mais c’est octobre et tu as froid alors… tu vas t’acheter des chaussures neuves.
(Je sais pas si c’est une liste pétassiste-kikoolol ou nihiliste, j’ai pas encore décidé)
je dirais nihiliste, mais au sens « big lebovskien » du mot…
Oui, c’est bien ça : les chaussures neuves, c’est VRAIMENT pareil que la nouvelle histoire d’amour ….
Et puis après, quand ça fait un moment que tu les as écartées de ta vie et que tu commencer à les oublier, tu retombes dessus au détour d’un placard et tu te dis « tiens, mais pourquoi j’ai décidé d’arrêter ces chaussures? » et tu te dis que tu aimerais bien réessayer de les porter. Et là, il vaut mieux garder ses tongs, et aller boire des bières que de continuer sur cette pente….
excellent
oui
on se dit toujours qu’elles vont se faire
et un an après
t’a qu’une envie : les quitter…