Je vous ai déjà fait part de cette vérité simple : plus je prends cher, plus j’écoute de la musique de merde.
En ce moment, je pourrais écouter une radio qui diffuserait le meilleur des remixes raggaton de r’n’b vocalo romantique. Pour vous donner une idée.
Genre un groupe avec Christina Aguilera et Lady Gaga remixé par Pitbull qui compte jusqu’à trois et dit des noms de ville au hasard : je prends.
Histoire de vous faire profiter un peu de cette veine musicale improbable (ne nous leurrons pas, ma souffrance est toujours plus ou moins synonyme de réjouissances pour vous), je me suis offert un petit revival. Je me suis dit « tiens », qu’est-ce qui pourrait bien me réveiller ? »
Eh bien la vérité c’est que j’ai dans mon cœur, semble-t-il, un lot équivalent d’amour disponible pour Erik Satie et pour les Backstreet Boys.
Ça doit être sur le même principe que quand les gens disent aux enfants « mais si mais je t’aime toi mais j’aime ton frère/ ta sœur aussi, j’ai le cœur assez grand pour vous tous les deux ». (Du coup, j’y crois soudain un peu, parce que jusqu’ici, je vous cache pas que j’étais sceptique)(oui pour moi deux c’est le max).
Donc, sur le internet magique, je m’en fus en goguette trouver la perle qui me ramènerait à un moment où je n’avais rien à faire, mais plein d’énergie pour le faire (l’exact contraire de la situation de ces jours-ci, bien entendu).
Et quand est-ce que j’avais ressenti moult énergie et le désir intense d’aller plus haut, aller plus haut ? Quand les Backstreet Boys étaient au firmament de la gloire (oui, j’ai assez mal dormi ces 20 dernières années).
Ahah. Les Backstreet Boys.
Si je veux être totalement transparente, je dirais que les Backstreet Boys ont coïncidé peu ou prou avec mon éveil à la sensualité (jmen fous c’est Internet vous avez pas mon numéro de Sécu je peux dire ce que je veux). A la sensualité, et à une donnée capitale qui allait marquer ma future vie amoureuse au fer rouge (une marque qui est toujours aussi sensible aujourd’hui) : le sens du timing.
En effet, après avoir passé un an à me tondre le crâne et à me constituer une garde-robe intégralement composée de jeans d’hommes et de pulls camionneurs, j’ai débarqué en camp de vacances, et j’ai soudain été prise d’une poussée d’hormones qui m’a donné envie de rouler des peyles au monde entier.
Or, ce qui caractérise les pré-adolescent n’étant pas nécessairement l’indifférence aux stéréotypes de genre, il fut assez rapidement décidé que j’étais lesbienne et atteinte d’une maladie rare qui m’empêchait de bronzer (ce qui n’est pas si éloigné de la vérité, en même temps)(pour la maladie, je veux dire)(quand on connaît mon teint délicat de bidet émaillé début 19è)(en ce qui concerne mon éventuelle nature lesbianiste je ne pense pas qu’on puisse être sûr de quoi que ce soit à douze ans et demi)(en tout cas moi pas).
Puis vinrent les Backstreet Boys, et les boums bilingues.
Et la certitude que même déguisée en camionneur, si tu danses comme une sale chagasse, il va se trouver des gens pour vouloir te rouler des grosses peyles. Or, cette irrémédiable bouse qu’est Everybody m’emplissait d’une énergie sans limite, qui se caractérisait par un bougeage de boule frénétique et danse-comme-si-personne-ne-pouvait-se-prendre-tes-coudes-dans-la-gueule.
Pour moi, les Backstreet Boys, c’est donc un concentré de nostalgie (no-stal-guiiie) ; la porte magique vers un monde de possibles où je roulerais des peyles en bougeant mon boule et en mangeant des bières et des JPS. LA MAGIE DU FUTUR.
Bon.
Le futur s’est montré par certains aspects un peu décevant, mais les Backstreet Boys demeurent.
Donc, pof, internet, Everybody (c’est dingue de penser que j’ai le Internet tous les jours sous le nez depuis 10 ans et que jamais il ne m’était venu à l’idée d’aller chercher ça avant).
Et là, paf, le CLIP, messieurs-dames. Le clip.
Que je viens de regarder pour la première fois (en pleurant presque, j’ignore si c’était de rire, d’émotion ou de regrets devant le petit écriteau « Le futur est parti aux cabinets » qui semble me barrer la porte de la magie de l’Avenir en ce moment).
Six minutes de bonheur !
Regardez-moi un peu cette petite merveille.
Du drame ! Des rebondissements ! Des effets spécials ! Un budget-sopalin qui explose !
Que se passe-t-il ?
(Je peux pas faire de captures d’écran, je suis SI TRISTE)
Nos cinq amis (déjà,j’étais persuadée qu’ils étaient 4. Mais je me suis souvenue assez rapidement qu’il y en a un qui ne sert à rien) se livrent à une sorte de parodie involontaire (?) du Club des Gentlemen Extraordinaires.
Point info : (sur la PMA j’emmerde personne mais là par contre j’économise pas mes forces en recherches), ce groupe magique compte dans ses membres (membres. Huhu. Pardon j’ai douze ans et demi de nouveau. AH VOUS VOYEZ BIEN que c’est magique !!) :
1/Brian Littrell, qui est chanteur chrétien de profession. Qu’est-ce qu’un chanteur chrétien ? Non, pas ça (ça, c’est juste bon). Pour moi c’est plus genre ça (vous êtes gâtés, vous avez la version karaoké). Mais avec des bottes de cow-boy.
C’est « celui » qui se « transforme » « en » « loup-garou » (c’est tellement mal fait que je mets des guillemets partout)
2/Alexander James « A.J. » McLea, qui est « le tatoué », donc ça n’a étonné personne quand il est parti en cure de désintox. (Jvous jure. Je me souviens avoir entendu ça). Personne ne parlait du fait qu’il portait tout le temps des chapios, en revanche. On n’adresse pas les vrais problèmes des modèles de la jeunesse, moi, je vous dis.
C’est celui qui se cole une tranche de pizza sur la face.
3/Howard Dwaine « Howie D. » Dorough, est celui avec beaucoup trop de « D » dans son nom -c’est lui qui ne sert à rien. Sa sœur a eu un Lupus (en vrai) (j’avais aucune idée de tout ça jusqu’à il y a 10 minutes hein).
C’est celui qui fait Dracula-le-Lapin (regardez à 2:59)
4/Nick Carter ressemble à un poulet sans plumes et a un frère moche. En plus de ça, il est ambassadeur-dauphin (alors que les dauphins sont des raclures). Lui aussi il est allé en cure de désintox, mais lui par contre personne ne s’y attendait (= le Blond). Après, sous prétexte d’éviter de mourir, il a remplacé la bière par le sport, la drogue par le fitness, et il s’est marié. PASSIONNANT. C’est celui qui est déguisé en asperge déguisée en momie et qui demande « Am I sexual ? » (réponse : non)
5/Kevin Richardson, alors attention les gars, lui c’est le boss. Apparemment c’est lui qui a créé le groupe. C’est aussi lui qui a envoyé ses potes en désintox (après des « interventions », le truc qu’ils font aux Stazunis, ou on te colle sur une chaise pour te dire que t’es en caca, que tu fais du caca, et qu’il faut arrêter. En France aussi on te fait ça, ça s’appelle « les meilleures amies du collège », sauf qu’à la fin on te dit pas que c’est pas grave parce que Djizus va t’aider).
Donc c’est grâce à lui que Backstreet Boys existe, que tous ses potes boivent du thé vert et que je danse n’importe comment. Merci Kéké.
c’est celui qui est déguisé en sirène. Non ? AAAAAh non on me susurre dans l’oreille que c’est Dr. Jeckyll et Mr. Hyde. Tout va mieux. Donc, c’est celui qui est déguisé en sirène.
Bon avec toutes ces émotions j’espère que vous êtes prêts, parce que c’est intense, linguistiquement parlant.
Everybody, yeah
Tout le monde, ouais
Rock your body, yeah
Fais rocker ton corps, ouais
Everybody, yeah
Tout le monde, ouais
Rock your body right
Fais rocker ton corps un peu bien, je veux dire, de manière sympathique et conviviale
Backstreet’s back, alright
La rue de derrière est de dos, tout droit !
Hey, yeah
Eh, ouais
Oh my God, we’re back again
Oh mon Dieu, nous revoilou
Brothers, sisters, everybody sing
Frères, soeur, tout le monde chante
Gonna bring the flavor, show you how
Il faut apporter l’arôme artificel, te montrer comment
Gotta question for you better answer now, yeah
Il faut question pour toi, mieux réponse maintenant, ouais
Am I original?
Suis-je original ?
Yeah
Ouais (c’est bon les gars ils s’emmerdent pas ils font les questions et les réponses histoire de pas être déçus)
Am I the only one?
Suis-je le seul ?
Yeah
ouais
Am I sexual?
Suis-je sexuel ?
Yeah
Ouais
Am I everything you need?
Suis-je tout ce dont tu as besoin ?
You better rock your body now
Tu ferais mieux de rocker ton corps avec ta tour sinon après c’est échec et mat
Everybody, yeah
Chaque corps, ouais
Rock your body, yeah
Fais rocker ton corps, ouais
Everybody, yeah
Chaque corps, ouais
Rock your body right
Fais rocker ton corps un peu bien, je veux dire, de manière sympathique et conviviale
Backstreet’s back, alright
La rue de derrière est de dos, tout droit !
Now throw your hands up in the air
Maintenant lance tes mains dans l’air
Wave them around like you just don’t care
fais des petites vaguelettes de bon aloi un peu là comme ça tout autour un peu comme si tout t’était égal, comme si dans ton coeur résonnait le rire d’un enfant
If you wanna party let me hear you yell
Si tu veux festoyer laisse-moi t’entendre crier
Cuz we got it goin’ on again
Pasque on l’a allant dessus encore
Yeah
Ouais !
Am I original?
Yeah
Am I the only one?
Yeah
Am I sexual?
Yeah
Am I everything you need?
You better rock your body now
Everybody
Yeah
Rock your body
Yeah
Everybody
Rock your body right
Backstreet’s back, alright
Alright
So everybody, everywhere
Donc bon alors si c’est ça, disons éventuellement que chacun, partout
Don’t be afraid, don’t have no fear
N’ayez pas peur ! Vous avez non la frayeur !
I’m gonna tell the world, make you understand
J’vais dire au monde, te faire comprendre
As long as there’ll be music, we’ll be comin’ back again
Tant qu’il y aura de la musique, nous reviendrons encore et encore, c’est que le début, d’accord, d’accord
Everybody, yeah
Rock your body, yeah
Everybody
Rock your body right (rock your body right)
Backstreet’s back
Everybody (everybody)
Yeah (rock your body)
Rock your body (everybody)
Yeah (everybody rock your body)
Everybody (everybody, rock your body)
Rock your body right (everybody)
Backstreet’s back, alright
Merci, je l’ai en tête pour la décennie à venir…. Pute borgne!
Birnus
Merci pour cette découverte musicale (moi perso j’étais trop jeune pour avoir connu cette merveille à l’âge d’or de l’adolescence. Ne vous inquiètez pas, j’ai eu mon lot de pépites…
(J’espère que vous enjoyez bien tru blood en illimité…)
Bah moi je le trouvais pas.mal sexuel le Nick. M’enfin ça tenait plus à sa voix qu’à sa tête (pré ado déjà j’étais pas fan des blonds)pi il me semble que ma période « je veux rouler des pelles à la terre entière » est tombée un an ou deux plus tard.
oh ! Ma chanson !
Ce clip est magique, cette chanson est magique. En cas de déprime, faut l’écouter à fond et on oublie tout pendant 6 minutes.
Excellent !
Garfunkel & Oakes FOR EVAH <3
(Ah pardon c'était pas ça votre propos ?)
Et les prochaines personnes à me voir sur le dance flore vont pouvoir vous remercier, y a plein de mouves que j'avais totalement oublié ! (Notamment le papillon avec les avant-bras, comment ne pas serrer avec ça ?)
Toute ma jeunesse. Ces merveilleuses boums où je faisais tapisserie dans un coin en faisant comme si la musique était pourrie pour justifier le fait de pas être avec les autres. Aaaaah les années collège ! Des souvenirs aussi agréables qu’un lavement baryté aux épines de cactus…
Là, là, mais ALORS LA NOM DE D**** je suis haine et désespoir, parce que jusqu’à la lecture de ce post, mon cerveau avait totalement occulté cet épisode douloureux de mon adolescence.
Du coup sont en train de remonter un tas de souvenirs plus ou moins atroces de la dite période (mon amour désespéré pour l’indifférent Gwen, les caleçons à motifs qui étaient à la mode, sans parler de ma coupe de cheveux).
Et en plus j’ai la chanson dans la tête. Punaise des fois la vie est dure…
Moi, quand j’avais douze ans, j’écoutais David Bowie, avec les hormones qui faisaient de la roue libre dès qu’il ouvrait la bouche, et des rêves d’un avenir où le monde serait beau, plein de musique sauvage et décadente, et comprenant à coup sûr une paire de plate-formes.
… Aujourd’hui, j’ai la vingtaine, et j’écoute David Bowie – mes hormones font de la roue libre dès qu’il ouvre la bouche, et je me rêve toujours un futur où le monde serait beau et rempli de musique sauvage et décadente. La seule différence, c’est que les plates-formes sont dans mon armoire.
Du coup, j’ai douze ans pour touzouuuuuurs ! … Ce qui n’est pas très rassurant, à bien y penser.
Mais au moins, ayant échappé à la vague BSB, je peux glousser sans que ça me rappelle aucune des boums de ma préadolescence. (Non. Nous c’était les Toubitri/Axelle Red. « J’aimeuh j’aimeuh tes yeux, j’aime ton odeur », cette Axelle Red. Funky.) Et ce post est //grandiose//.
Impératrice, réjouissez-vous, ils sont de retour (le maquillage douteux et les chorés chaloupées en moins): http://www.vevo.com/watch/backstreet-boys/in-a-world-like-this/QMRSZ1300131
Et en plus :
La salle de bal du clip n’est autre que le hall d’entrée de la maison de Casper, film avec Cristina Ricci.
Et une question : C’est quoi le truc bizarre qui mort le blond transformé en loup-garou ? J’ai pas réussi à l’identifier…
OHMAHGADOHMAHGAD ! Ils sont re-là ! C’est un signe. Je vais faire comme si j’avais re-douze ans et demi ; ça me semble équitable.
Faerika : je crois qu’il s’agit d’un chien de prairie en peluche (je vous livre ça après moult réflexion)
ah tiens moi j’avais cru à un lapin garou (bon il a l’air empaillé)….ça colle avec le lapin vampire non ?
Holala la claque ! Je ne connais même pas ce « groupe ».
Quand j’avais 12 ans et demi, David Bowie chantait aussi, mais il chante depuis longtemps …
Moi j’aimais po ça, quand j’avais douze ans et demie, j’avais à l’époque des goûts bien plus sûrs qu’aujourd’hui. Et pis je ne suis pas nostalgique de cette époque non plus (merci Faerika pour la comparaison « Des souvenirs aussi agréables qu’un lavement baryté aux épines de cactus », qui me semble parfaite pour décrire cette étape)
Cela dit, je vous comprends, Impératrice, tant il est vrai que la musique « dansable » et la musique « écoutable » sont deux choses extrêmement distinctes (à mon goût en tous cas)
De rien, je suis à votre service !