Une fois seule dans la salle de bain, Marie-Histite s’assit sur le bidet pour peigner fébrilement ses poils d’orteils, et lisser ses genoux.
Dans la chambre l’attendaient Jean-Eusèbe et son gros stabilo (il l’avait prévenu qu’avant de lui raboter les muqueuses, elle devrait lire et signer vingt-sept pages de contrat).
Que ce contrat signifiait-il-donc-t-il ? Marie-Histite ne le savait pas, et cette ignorance la laissait pantelante de perplexité -mais elle se reprit-elle et remercia mentalement sa maman qui lui avait maintes et maintes fois répété de ne jamais sortir sans ses lunettes de vue.
Marie-Histite les effleura d’un air distrait. La paire de verres presbytes reposait sur son nichon altier qu’elle avait au nombre de deux. A l’idée de ces vingt-sept pages rédigées en jargon podologue et juridique, Marie-Histite sentit son intimité en proie à l’humidificateur du Destin.
Jean-Eusèbe l’attendait, fièrement campé sur ses chaussettes en fil d’Ecosse. Il lui tendait une liasse de feuilles A4 et, annonça, avec un sourire gourmand :
- « C’est écrit en tout petit », triompha-t-il-t-il tandis que ses corps caverneux envoyaient un SOS au monde, à travers le satin de la poche à bite.
Preums !
Un remake de Fifty Shades ?
(oui je l’ai lu)
(non, je n’ai pas honte)
(c’est rigolo)
C’est enorme, tout simplement. Et je ne parle pas ici des corps caverneux qui joue au phare d’Ouessant dans le porte banane de Jean-Eusebe!
Quel talent ! Tata Jeanine en tremble dans ses jarretelles !
Ca ressemble a du Fifty Shades, en effet.
(non je ne l’ai pas lu)
(je l’ai offert)
(parce que ma vilenie ne connait nulle limite)
Moi aussi j’l’ai lu mais j’ai trouvé ça moins marrant après trois cent pages et pourtant il en restait encore beaucoup. Je pense que je préférerai la version de Jean-Eusèbe. Je demande la suite. Le talent de l’impératrice transcende le scénar.
Lu, écrit et approuvé.
<3