Pétronille et le coach – La Grande Aventure du Coach ? Barbès 13

Galaxie, si t’étais pas l? vendredi, n’oublie pas d’aller répondre au Grand Sondache.

Bon, on en était l? .
En gros.

Et pour bien montrer qu’il ne lâchait pas l’affaire (il nous avait affirmé qu’il n’était pas l? pour avoir raison mais de manière tout ? fait flagrante, il refusait également d’être venu pour avoir tort) et nous prouver qu’il valait « mieux vivre dans son tort que mourir dans son droit », il a entrepris de nous raconter une de ses Riches Anecdotes.

La Grande Aventure du Coach ? Barbès.

D’abord il a fait quelques pas devant le tableau, en ayant l’air d’être dans une réflexion profonde, comme un Père Castor qui se mettrait en jambes.
Puis il a dit : « Laissez-moi vous raconter une histoire ».
Blanc.
Décidément, ce coach savait ménager ses effets.

 » Un jour, a-t-il poursuivi, un jour… j’étais… ? Barbès. « 

Re-blanc.

Roger devait s’attendre ? ce qu’on se mette tous ? pousser des cris d’orfraie.  » A BARBES ! Oh-mon-dieu ! L? ou c’est qu’y a tous les noirs et les zarabes ? « , quelque chose dans le genre.

Malheureusement, dans l’assistance la seule qui aurait pu faire « haaaan » est collègue d’étrangie, sauf que collègue d’étrangie, tu lui dis « Barbès », ça ne lui évoque pas grand chose, et elle retourne se faire des dreads avec ses poils d’orteil.

Le reste des gens présents commençait surtout ? se poser des question sur l’incapacité flagrante de Roger ? comprendre (s’adapter, n’en parlons pas, ça faisait déj? de longues heures qu’on avait laissé cette éventualité sur le rebord du chemin telle l’aïeule sur la route des vacances) son auditoire.

Certes, on bossait dans une banlieue bourge et de droite.
Certes, on était tous blancs.
Mais des blancs avec des T-shirts cool.

(Ouais, ben des fois au quotidien quand t’as la bonne mine d’un lavabo ? peine sorti de l’usine et le poil blond qui non-frise de désespoir, c’est bien tout ce que tu peux faire pour signifier au monde que non, tu votes pas FN. Nan mais. Ptin on peut même être roux et être gentil et croire ? l’amoure entre les peuples, surtout ceux mit fessier ferme, c’est te dire. )

Mais pour Roger, non. Si on ne portait pas de chemise ? carreaux mit cravate ? rayures, c’était uniquement faute de moyens. Il n’allait pas se laisser flouer par cette apparente décontraction gauchisante, il sentait bien au fond de son petit cœur qu’on était ses frères, et c’est sans doute pour ça qu’il nous abreuvait de sous-entendus sarkozystes mit force clins d’œil, sans se lasser.

Que la sainte bretelle ait pitié de nous, pour tout vous dire, Roger commençait sérieusement ? nous les briser.

Bref.

Le coach est ? Barbès. Pardon, ?  » Baaarbèèèès, haaaan !  » .
Et l? , un mec un peu… enfin pas net, tu vois. Genre pas blanc. Parce que si t’es blanc, t’es forcément net. Demande ? Dexter. Bon. Et l? , le coach regarde le mec. Et l? le mec demande au coach « kesta ?  » Genre.

Bon.

Ça foisonnait pas forcément de détails non plus hein, mais en même temps ça servait bien le propos du coach : ce monsieur était pas très très bien gentil.

Et l? le coach explique qu’il l’a retourné-feinté et tout. Satana a haussé un sourcil perplexe. Le coach, Satana, limite elle le prenait au bras de fer. Hence le sourcil.

Ce con de Roger avait presque réussi ? nous intéresser, dis donc !
Mais attends, c’est pas fini.

Roger, donc, qui avait laissé passé une pause stratégique, reprend.

« Et l? , j’ai dis au gars : « Ecoutez monsieur, je remarque que vous avez l’air de trouver que mon attitude vous a offensé, quant ? moi, cela me dérange car je n’ai en rien l’intention de vous critiquer, qu’en pensez-vous ? « 

…

« Et l? , je suis parti très lentement en reculant sans lui tourner le dos. Car rien n’excite plus le psychopathe que les reins de sa victime qui s’enfuit ». (La citation est authentique hein).

La stratégie du coach était donc la suivante : toujours s’excuser de tout par avance, parce que comme ça, hop, t’es paré. (Et ça te laisse du temps pour soigner ton ulcère).

Alors qu’on me comprenne bien : je ne vois pas l’intérêt de se foutre sur la gueule, encore moins si c’est totalement gratuit.

Par contre, si t’as nicht muscle et que tu sais pas te défendre, et que tu te rends compte que ta simple vue donne aux gens l’envie de te tapeuh-tape, alors au lieu de t’excuser, faut envisager de rentrer chez toi et de plus bouger. Et surtout pas pour aller animer du caoching dupurri.