Les super conseils du Beulogue pour (pas) comprendre les filles – Jeu des sept différences 11

Garçon, on va jouer un peu.

Tu es fort au jeu des sept différences ?

…

Hum, euh pardon, j’avais oublié ce handicap génétique qui t’empêche de voir tout changement chez la fille (exemple canonique : la fille demande « tu ne vois rien de changé ? » , le garçon essaye de trouver, se concentre très très fort, produit une sorte de « gniiiihumpft » étouffé destiné ? faire croire que quelque chose se passe et qu’il est sur le point de commencer ? envisager de formuler une sorte de réponse, et finit par s’évanouir sans avoir rien trouvé, sous l’effet de cette sur-sollicitation de ses capacités visuelles et intellectuelles).

Bref.

On va pas changer le programme maintenant hein. Bref, on joue. Mais on va simplifier les règles : il faut trouver une différence.

Alors ? La différence entre une fille et un garçon ?

Allez, une seule.

Bon on va mettre en situation.

La fille sort du travail, et se rend compte qu’il pleut. La fille se dit : « haaan, il pleut, il faut absolument que je chope le bus sinon le temps de marche jusqu’au métro, je vais être trempée, je vais devoir me relaver les cheveux et du coup le temps que je les sèche je n’aurai pas le temps de ranger le salon et ça me fera prendre du retard sur la préparation du repas, et du coup quand les invités vont arriver rien ne sera prêt et ça va me stresser et tout sera fichu par terre et je ferais mieux de tout annuler, ou alors j’appelle Steph direct et je lui dis de venir m’aider mais ? ce moment-l? ça veut dire que je dois l’appeler juste l? maintenant sinon elle va aller ? son cours de gym et elle sera injoignable, tiens je me demande si on pourrait pas s’organiser une journée au hammam le week-end prochain ».

Le garçon sort du travail, et se rend compte qu’il pleut. Le garçon se dit « tiens, il pleut ».

Alors ? Hein ? Alors ?

Rhaaaa faut tout te dire hein ! La capacité de projection. La fille sait se projeter. C’est très utile. Si, si. Par exemple, pour organiser une soirée. Mais pas que.

Pour s’épiler des endroits doux et sensibles ? la cire très chaude et se dire « oui rhaaa ça fait super mal mais après comme ça je serai parfaite et je serai ? l’aise et je pourrai profiter de ma session de mélangeage de parties au lieu de me tournicoter dans tous les sens pour pas qu’il voie que j’ai la gambas/ l’aisselle/ la trombinette poilue ». Alors qu’elle pourrait tout ? fait se dire « non mais, et pourquoi j’irais m’arracher du poil innocent pour correspondre ? des saloperies de carcans déterministes et faire plaisir ? un connard qui peut se faire des dreadlocks avec ce qui lui sort des oreilles ? ».

Non, pour ton bonheur, garçon, la fille se projette. Elle sait que tout combat féministe mis ? part, elle a bien trop intégré les obligations sexistes de la société occidentale et ne peut pas mener la revendication jusqu’au bout, elle se fait donc la gambas/ l’aisselle/ la trombinette non –revendicative, car elle a calculé le pourcentage exact de facilité que ça va apporter ? sa soirée, et comme ça dépasse les 57%, elle le fait.

La pro-je-ction.

C’est ce qui fait que la fille, quand elle voit un abruti qui n’a pas fini de muer, avec une sale chemise de bûcheron pelucheuse sur un T-Shirt « Wayne’s World », se dit « hum, il a du potentiel, sans la chemise, avec des ongles pas rongés et un hobby un peu sex, on pourrait en faire quelque chose* ».

Il y a d’autres modèles hein, faudrait pas croire qu’on a quelque chose contre Wayne’s World.

Rien que l’acné, déj? , la fille se projette ? mort. Elle voit sous les boutons. Je sais, je sais, c’est exceptionnel. Une sorte de visualisation tridimensionnelle virtuelle . Ou une sorte de rayon X ? la Superman. Eeeeh ouais, la fille, c’est pas de la crotte d’émeu !

On a aussi les maigrichons voûtés qui, allélouya, garderont des abdos la trentaine passée, malgré la bière, incroyable. Ou les pseudo gothiques qui ont un vague air de Duncan Mac Leod et s’avèrent dormir en pyjama Bisounours et pas pouvoir se sécher sans leur peignoir Winnie. Y restent l? comme des agneaux grelottants ? dire « maaais je peux pas me sécheeer ! » et que je te geins et que j’ai pas de bras pour attraper la serviette juste l? sous mon nez et que je me plains et gnagnagna…

Bref, la fille.

Devant des cas pareils, la fille ne part pas en courant. Elle se projette.

Enfin l? on parle de plusieurs années, mais il va sans dire que la fille peut aussi se projeter ? plus court terme, ce qui comporte pas mal d’avantages, comparés ? d’autres êtres humains qui ne seraient pas des filles. Et qui, donc, ne se projetteraient pas. Hein. Vous suivez un peu ?

Par exemple sur dix minutes, la fille peut

• envoyer un sms,
• s’habiller,
• ranger son appart.

Et elle n’oublie pas les choses en dix minutes. Elle se projette sur du long terme. Plusieurs fois dix minutes.

Une journée, carrément (bon sur plus long aussi hein, sur dix ans pour le mec avec un T-shirt de Wayne’s World, mais on va pas aller trop vite trop loin tout ça sinon tu vas avoir peur.) Du coup, pendant sa journée de RTT, elle peut

• aller chez le coiffeur,
• ? la piscine,
• au cinéma,
• ? la banque,
• faire la vaisselle et
• voir ses copines.

Oui, tout ça en une journée.

Toi, garçon, quand on te donne une journée sans école, tu as le temps de jouer ? la Playstation, de te gratter le nez, et peut-être même de faire caca.

On te récupère le soir pas douché, dans ton vieux jogging pourri, tout fier d’avoir passé le niveau 5.

Et comme tu n’as pas de capacité ? te projeter, tu as du mal ? comprendre que la fille s’énerve de voir que non content de sentir un peu le rance, tu as jalonné tes rares trajets Playstation/ cuisine d’emballages divers et renversé ton Benco sur le tapis.

Du coup, il arrive aussi que la fille ait très très envie de te projeter des coups de pieds dans les dents, mais on en parlera une autre fois.

• La fille commet aussi parfois de grosses, grosses erreurs d’appréciation, mais ça c’est un autre chapitre.