Les super conseils du Beulogue pour (pas) comprendre les filles – chapitre 3 7

Tu sais quel jour on est ?

Plus de prises de tête ? la con sur des trucs pas importants… par l?  !

Garçon.

Tu es tranquille, en paix, une main passée dans l’élastique de ton caleçon.

Tu ne penses ? rien. Bref, tu es en train de savourer un instant de bonheur. Du vrai bonheur.

Et l? la fille arrive.

C’est ta copine, tu l’aimes, mais le moment où elle interrompt sa trajectoire pour se poster debout ? côté de toi dans le salon, tu n’y peux rien, une sorte d’appréhension s’empare de toi .

Et tu as raison.

Car la fille te demande avec ce petit sourire qui est le sien : « tu sais quel jour on est ? »

Alors l? garçon attention, ne lui réponds surtout pas « dimanche », même si on est effectivement dimanche. Ou mardi, pourquoi pas, bref non, tu ne lui donnes pas le jour de la semaine.

Car la fille se gratte le coude de savoir qu’on est dimanche. Déj? parce qu’elle sait déj? qu’on est dimanche.

Ensuite parce que ça n’est pas sa question. La fille te pose la question, soit avec espoir et alors c’est jouable. Soit avec de la pré-déception, parce que la fille elle est super forte et qu’elle invente des concepts. Et l? , va falloir la jouer fine, sinon ça sent l’abstinence genre aaaah ouais tu sais pas quel jour on est ? Ben tu vas te la mettre sur l’oreille et tu te la fumeras plus tard, hein ?

Car la fille, ton appréhension ne se trompe pas (et pour que tu ressentes de l’appréhension il faut que la situation soit déj? sacrément engagée et dans la mauvaise direction), oui cette fille que tu aimes et profites-en parce que si tu merdes, dans trois minutes elle aura l’écume aux lèvres et des serpents ? la place des cheveux, et tu ne peux que merder, garçon, la fille te parle d’un ANNIVERSAIRE.

Quand tu étais un petit garçon il suffisait que tu fasses un collier de nouilles pour le jour de la fête des mères pour qu’on te porte en triomphe ? travers l’appartement. Et puis le système tout entier était fait pour t’aider ? ne rien oublier : un dessin pour Nouelle, un dessin pour Pâques, hop hop et j’assure comme une bête et je répands la joie et l’émerveillement autour de moi.

Sauf que l? tu es seul face ? l’adversité. Ca va aller. Respire. D éj? , enlève la main de ton futal, ça va faire genre je suis concerné ? 100% (c’est comme tirer la chasse ; c’est quand tu ne le fais pas que tu te souviens ? quel point le faire retarde ta mort ).

Alors l? tu peux tenter de sourire. Mais attention. Pas n’importe comment. Pas genre content de toi.

Non, parce que comme tu n’as aucune idée de quel jour on est et qu’elle va s’en apercevoir très vite, surtout ne pas sourire d’une façon qui pourrait laisser penser que si tu ne sais pas c’est surtout parce que tu t’en contrefous.

Par contre tu peux tenter le sourire du koala humide. Attendrissant, un peu coupable mais désolé d’avance, avec un petit côté on ne frappe pas un homme qui rumine de l’eucalyptus, non c’est trop cruel. (Toujours jouer sur l’animal. Idéalement il faut avoir un chiot dans la poche et quand ça devient chaud le tenir ? hauteur du cœur et le caresser avec des larmes dans les yeux).

Donc tu lâches tes organes génitaux et tu souris. Bon, l? , c’est le maximum. Car il faut que tu saches, garçon, que tu ne peux pas t’en sortir.

Car la fille et les anniversaires, c’est plus fort que toi. T

u ne peux pas lutter. Parce que toi, garçon, quand même, tu sais que ton bien-être en dépend alors tu te souviens de son anniversaire. Eh, pas con, quand même.

Mais ça ne suffit pas.

Ce n’est jamais assez.

Si ça se trouve elle parle de l’anniversaire de votre rencontre. Mais pas forcément.

Ca peut être aussi l’anniversaire de votre premier baiser. Mais pas nécessairement.

Ca peut être aussi celui de votre premier vrai rendez-vous, du premier week-end en amoureux, du premier rendez-vous au zoo, de la première visite du musée de la broderie sur navet, ça ne s’arrête jamais, y’en a partout, et puis après ça se croise, ça se mélange, y’a la première fois que tu as vu ses parents au musée de la broderie sur navet, la première fois que vous avez passé un week-end en amoureux au zoo, tu ne sais pas, tu ne sais plus, tu es perdu !

Et tu ne pourras pas t’en sortir.

Si tu tentes le bluff ? la « mais oui bien sûr, mais pour qui tu me prends » en te disant que tu vas bien finir par découvrir de quoi elle parle, tu risques non seulement d’être un gros égoïste qui oublie tout et ne pense ? rien et que c’est toujours elle qui fait des efforts et des compromis et la bouffe et le rabattage de cuvette et que si c’est comme ça elle se casse ; mais en plus, tu vas te retrouver dans le rôle d’un menteur invétéré, un dissimulateur-né, et qu’est-ce qui lui prouve que ne la trompes pas, et qu’est-ce qui lui prouve que tu n’as pas un lieu secret où tu te livres ? des actes pervers, comme regarder Derrick ou faire l’amour ? des pingouins morts, et que si c’est ça non seulement elle se casse mais en plus elle va te dénoncer aux flics et aux protecteurs de pingouins, alors, garçon, quand tu sens qu’une situation similaire s’annonce, pense effectivement ? sortir la main de ton caleçon car je ne t’apprends rien en te disant que tu ne peux pas faire deux choses ? la fois sans tomber, et fais effectivement un sourire de koala humide, mais surtout, attaque.

Dis que oui, tu sais quel jour on est, bien sûr. On est le lendemain du jour anniversaire de ta première compétition de judo (quand tu avais sept ans), ou le jour anniversaire de la mort de ton arrière grand –mère que tu aimais beaucoup et que sa mort t’a fait vraiment du mal (même si tu ne l’as jamais connue), ou que c’était un 16 janvier aussi que Pinpin ton lapin s’est fait manger par le voisin,

bref invente n’importe quelle connerie, parce que la fille si il y a bien un truc qui marche sur elle c’est la culpabilité, et tu le sais et tu t’en sers mais la vie est une jungle, et ouuuuh, comme tu es méchant, certes, sauf que l? , la fille , au lieu de rameuter Green Peace et d’aller raconter ta vie ? sa mère, elle va vouloir se faire pardonner, et on sait ce que font les filles pour se faire pardonner, alors merde, oui la vie est une jungle mais tu es un grand prédateur, hein comment ça un pervers sadique, non, non, on a dit un grand prédateur c’est pas pareil du tout, alors tu dis que tu as besoin de prendre l’air, de courir dans les rues pour laisser ta douleur derrière toi tel le caribou distançant le chasseur, et tu sors prendre une bière avec tes potes prédateurs, et tu n’oublies pas de me remercier, garçon, parce que je viens de t’obtenir une pipe, une sortie entre potes, et un demi bien frais.