Les super conseils du Beulogue pour (pas) comprendre les filles – chapitre 2 18

Ce qui est dégoûtant… n’est pas universel…

Plus d’idées reçues par l?  !

Garçon, tu penses que tu sais appréhender cette créature qui a réussi ? s’installer chez toi (au début il y avait juste une brosse ? dent et puis hop en deux semaines ta collection de petites voitures était ? la cave et si tu te trompait d’étagère tu partais au boulot avec un string ? nœuds-nœuds), c’est-? -dire la fille.

Tu as compris quelques principes de base tels que prétendre être persuadé qu’elle ne va jamais aux toilettes, ni n’expulse de l’air de son corps par quelque extrémité que ce soit, ni ne passe réellement des heures au téléphone. (Si tu as bien appliqué la leçon précédente).

Mais il y a une chose que tu ne comprends vraiment pas, c’est qu’est-ce qui peut bien faire qu’une fille juge quelque chose dégoûtant. À la limite tout ce qui est lessive, hop, ne pas mélanger les couleurs et le blanc, le noir jamais ? plus de 30° sauf pour les slips et les chaussettes, bon tout ça, ça va bien, quand même tu te débrouilles pas mal, non, vraiment, faut admettre. Il y a plein de choses que tu as compris depuis que tu es lâché dans la nature parce que ta maman t’a sevré. Euh non, attends, mauvais exemple, tu n’es pas sevré.

Mais bref, pour attraper la fille il a bien fallu que tu changes de chaussettes, donc par exemple on en déduit que tu sais les laver.

En fait on va choisir un autre exemple.

Ou en fait non, on va juste dire que voil? , le monde est plein de choses qui t’ont laissé, toi garçon, très très perplexe au début mais que tu as finalement réussi ? domestiquer, ? comprendre.

Qu’on ne mangeait pas ses crottes de nez en public, qu’on était gentil avec les vieilles dames, qu’on regardait ? gauche et ? droite avant de traverser, qu’on insultait pas son banquier, qu’une planche ? repasser ne se dépliait pas mieux ou ne cessait pas de te tomber direct du placard sur la tronche si tu sautais dessus en hurlant « saloperie de merde », tout ça tout ça.

Et puis bon, la fille. Qui ne marche pas du tout pareil qu’une machine ? laver. Alors ? ce propos si on pouvait faire en sorte que tout fonctionne avec les même boutons, ça ferait quand même gagner un temps précieux ? l’humanité, non ? Non ? Bon, tant pis, fallait tenter.

Donc, la fille. A laquelle on ne comprend pas grand-chose, mais bon, garçon, si ça peut te rassurer des fois même la fille s’aperçoit qu’elle fait la fille et se demande pourquoi. Ah ça ne te rassure pas du tout ? Tu trouves ça carrément flippant ? Bon. J’ai rien dit. Non, non, ne va pas t’enterrer au fin fond de la campagne pour gérer un motel et imiter la voix de ta mère, ça va aller, on va procéder par étapes.

L? ? ? , n’aie pas peur, c’est fini.

Donc, des fois la fille trouve des choses dégoûtantes et le dit. Elle dit « ahhhh, mais c’est dégoûtant », parce que la fille parle, elle t’aime bien alors elle t’explique, et l? voil? , elle trouve ça dégoûtant.

Mais alors l? où tu sombres dans des abîmes de perplexité, c’est que souvent tu ne comprends pas pourquoi. Il y a d’ailleurs plusieurs degrés de « dégoûtant », mais qui sont assez difficiles ? définir parce que la fille dit tout le temps la même chose, il n’y a que le ton qui varie. Alors voil? on critique, on critique mais bon tu n’es pas aidé, non plus.

Par exemple, tu vois des chaussettes sales par terre, tu te dis, toi garçon, et quelque part on ne peut que saluer ce sens de l’observation qui te caractérise, tu te dis : « tiens, il y a des chaussettes sales par terre ». La fille, non. La fille dit « ahhhh, mais c’est dégoûtant ! ». Alors qu’elle, elle laisse tremper des habits inidentifiables durant des jours et des jours dans des bassines étranges, une sorte de rite mystérieux, punaise fallait pas qu’elles s’étonnent aussi de passer pour des sorcières et de se faire brûler en place public.

Elle dit que c’est des collants, mais alors déj? le collant en lui-même est de nature assez démoniaque, et ensuite qu’est-ce qui le prouve hein ? Et pourtant toi tu ne dis pas « ahhh, mais c’est dégoûtant », non, toi tu as peur et tu sors de la salle de bain, mais tu ne dis pas « ahhh mais c’est dégoûtant ».

Ou alors elle rentre et ton pote Paulo est l? et il raconte une blague qui finit par « et alors l? il l’encule et elle dit : j’ai plus besoin de cachets pour la toux si c’est ça ». Toi tu es content ça te fait bien rire alors tu ris pour marquer ton approbation, pour une fois que tu extériorises tes sentiments ! Mais la fille ne dit pas : « oh je suis très contente que tu extériorises tes sentiments par ce rire gras, nous progressons », non, non, elle dit : « ahhh mais c’est dégoûtant ». Va comprendre. Non c’est une expression, on sait que tu ne comprends pas.

Un autre exemple : tu oublies de tirer la chasse. Comment ? Non, juste pipi, attends, quand même. La fille dit quoi ? Voil? , « ahhh mais c’est dégoûtant », tu vois tu commences ? comprendre. C’est un exemple compliqué puisqu’en plus la fille essaye de te faire croire qu’elle ne va jamais aux toilettes (donc en théorie elle en devrait pas pouvoir remarquer ça), même si toi tu sais bien que si, mais comme au fond tu es délicat tu ne lui fais pas remarquer, ahlala tu es vraiment un mec bien. Tu es d’autant plus un mec bien qu’au lieu de lui répondre « attends, qui c’est qui a parlé de pertes blanches et de poils incarnés et que je veux même pas savoir ce que c’est hier au téléphone pendant vingt minutes ? », tu dis « désolé ».

Un autre exemple.

Imaginons que la fille, parce que ce qui est bien avec les filles c’est aussi que, des fois, elles sont de très très bonne humeur, on ne sait pas non plus pourquoi mais bon des fois faut pas chercher et juste profiter (et ça tu sais faire, garçon), imaginons donc qu’elle t’a par exemple nettoyé l’intégralité du corps avec sa langue, ou que tu as demandé gentiment et qu’au lieu de dire « ahhh mais c’est dégoûtant » (ah tiens un autre exemple) elle a dit : « ah oui tiens, la sodomie, pourquoi pas ? ».

Imaginons que tu es très content.

Qu’après tu dors, et que ça te rend encore plus content. Et qu’après comme tu es toujours content mais réveillé tu acceptes d’aller te balader avec elle. Et l? , garçon, tu as faim, car c’est bien connu qu’il faut être décidément très étrange pour tenir toute la journée avec une tasse de thé vert et deux biscottes bio. Alors tu t’achètes un kebab. Hum, c’est bon le kébab.

Tu entames ton kébab dont la fille ne veut pas. Et tu es très content, parce que l? en plus tu as ? manger. Tu es tellement content que tu es pris d’un élan de tendresse incroyable et que tu veux répandre le bonheur sur terre, alors tu veux embrasser la fille, et l? la fille dit : « ahhh mais c’est dégoûtant ».

…

Alors que deux heures auparavant cette même fille te suçait les orteils !

Tu la regardes. C’est bien la même pourtant, tu pourrais en jurer.

Alors tu comprends.

Tu comprends, garçon ?

Tu ne peux pas comprendre.

C’est une fille.

Il suffit qu’elle soit de bonne humeur et tout va bien. Il suffit qu’elle soit de mauvaise humeur et quoi que tu fasses, même te passer la main dans les cheveux ou tailler un crayon, ou boire la dernière gorgée de lait ? la bouteille avant de la mettre ? la poubelle, ou respirer, et : « ahhh mais c’est dégoûtant !!! ».

Tu n’as plus qu’? attendre qu’elle soit de nouveau de bonne humeur.

D’ailleurs tiens, pendant que tu y es et puisque tu as le temps, mets donc une lessive en route.